C'est bien là la limite du droit d'auteur actuel. Je travaille actuellement sur des projets de webdoc et d'un point de vue légal, c'est un cauchemar.

M. Gaud a parfaitement résumé la situation : "Faut arrêter le politiquement correct, il ne s'agit pas de dénigrer quoi que ce soit, mais tout travail n'est pas artistique, il faut le clamer haut et fort. Un cube n'est pas un sphère, c'est simple à comprendre. Le fait de qualifier d'artistique tous les déclenchements revient à détruire la notion de travail artistique." C'est aux auteurs aujourd'hui de faire le ménage et de proposer des solutions de sorties de crise, sinon les auteurs, qui ne gagnent déjà pas grand-chose, ne gagneront plus rien.

Les producteurs montent au créneau aujourd'hui car ils ont investis dans des œuvres patrimoniales. Mais déjà certains sont en train de faire leur calcul sur les marges possibles pour un one-shot. En un mot, on produit un film, on fait un maximum de bénéfices à la fabrication et on le diffuse. Tant pis s'il est piraté, on a ramassé l'argent. Cela sous entend que les auteurs et les techniciens seront encore plus mal payés, que les tournages seront systématiquement délocalisés, etc..

Quant les auteurs se trouveront seuls à défendre leurs droits, il sera déjà trop tard.

Pourquoi vouloir à tout prix associer auteur et artiste, ou plus précisément travail artistique ???

Il y en a qui aiment se gratter l'oreille droite avec la main gauche en passant par le dos.....

<<Un photographe de mode, ou publicitaire, qui va appliquer à la lettre les directives d'un directeur artistique >>
çà n'existe pas çà! On sélectionne justement un photographe parmi une floppée pour son esprit personnel qu'il peut apporter pour le bien du projet, un simple exécutant ne convient pas et les directeurs artistiques ne foutent rien, toute liberté et responsabilité nous sont dévolues, le DA n'est là que pour contrôler si il n'y a pas trop de dérive contraire à la charte définie commercialement en réunion avec le client, ce qui peut arriver quand justement un artiste est laissé à une presqu'entière liberté.

<<les auteurs et les techniciens seront encore plus mal payés, que les tournages seront systématiquement délocalisés, etc..>>
çà c'est le système du fric qui l'impose, les lois Adopi et tout çà ne sont pas faites pour protéger les auteurs mais les intérêts financiers considérables des industries qui les exploitent.

<<tout travail n'est pas artistique, il faut le clamer haut et fort. >>
en fait le slogan d'aujourd'hui c'est : "méprisons la valeur humaine du travail au plus haut point" ce qui explique ce débat sur la valeur artistique qui est une supercherie totale, il suffit de voir ce qui est considéré comme "artistique" aujourd'hui. C'est une déviation absolue de la vérité des choses. Cette nouvelle définition de l'artistique n'est qu'un leurre au service de l'idéologie pour écraser encore plus dans la réalité les véritables auteurs.

<<Un photographe de mode, ou publicitaire, qui va appliquer à la lettre les directives d'un directeur artistique >>
çà n'existe pas çà! On sélectionne justement un photographe parmi une floppée pour son esprit personnel qu'il peut apporter pour le bien du projet, un simple exécutant ne convient pas et les directeurs artistiques ne foutent rien, toute liberté et responsabilité nous sont dévolues, le DA n'est là que pour contrôler si il n'y a pas trop de dérive contraire à la charte définie commercialement en réunion avec le client, ce qui peut arriver quand justement un artiste est laissé à une presqu'entière liberté. >>

Ca a peut-être changé, mais à une époque pas si lointaine, pour les VPCistes du Nord, tout était hyper-calibré.
On recevait les consignes avec un schéma plus que précis.

La réalité n'a rien à voir avec la théorie ni même avec les conditions définies fiscalement, en un mot laissez nous vivre ! merde ! c'est déjà pas facile



Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/01/2012, 21:00 par barbilux.

<<Ca a peut-être changé, mais à une époque pas si lointaine, pour les VPCistes du Nord, tout était hyper-calibré. On recevait les consignes avec un schéma plus que précis.>>
Oui et non, à la fin des 90' c'est vrai les maquettes bricolées sur ordi étaient tellement précises que je me demandais même pourquoi on imprimait pas directement la maquette ! Et moi je ne faisais qu'exécuter fidèlement la maquette parce que tout çà avait été bétonné commercialement auprès du client, c'est vrai que je me sentais ligoté. Mais avant çà j'ai connu une période où le DA te faisait un gribouillis sur une nappe de restaurant à moitié bourré à la fin du repas en guise de rough. Alors là tu avais ta liberté! c'était cool et de toutes façons vu la réalisation demandée çà ne pouvait être qu'une création entièrement laissée à ton invention personnelle.

<<En gros si t'es pro tu fais parfois (pas mal de fois sur ce que j'ai pu voir) de la m.... mais t'es payé pour la faire. Si t'es un amateur tu fais parfois pas mal mais tu ne te fais pas payer et les mêmes pro vont alors te salir parce que tu n'es "qu'un" amateur.>>
hé oui, c'est pas faux tout çà de nos jours
la vérité, la vérité... je la réclame, seul le vrai peut justifier toutes nos actions.

Mon père (qui était un historien de la chaussure antique) m'a dit qu'une grande partie des bobines de Mélies avaient été recyclées pour fabriquer des talons de godasse. Des oeuvres qu'on ne connaîtra jamais ont été détruites.