J'ai oublié de justifier que la limite de résolution de l'oeil humain à 1 minute d'arc par période
(pilotes de chasse uniquement, le commun des mortel(le)s étant plutôt à 2 minutes) correspondait effectivement à la limite de diffraction.
C'est tellement simple qu'on croirait que M. Darwin nous a poussés vers cette solution technique aux limites de la physique ;-)
La biologie nous dit : maximum de sensibilité de l'oeil humain : environ 0,55 microns, c'est le maximum (jaune) du spectre solaire et ce n'est sans doute pas fortuit
(M. Darwin m'a dit : facile à expliquer, toutes celles et ceux de nos ancêtres des Cavernes qui avaient un max de sensibilité dans le rouge ou le bleu ont été bouffé(e)s avant l'âge par des tigres à dents de sabre, plus avancés qu'eux dans l'évolution optique).
La physique nous dit : limite de résolution angulaire due à la diffraction pour une pupille de 2 mm de diamètre : lambda / (diamètre de pupille) = 0,55/2000 = 1/3600 environ.
Ça sent la triche classique de l'étudiant en sciences qui bidonne ses résultats de travaux pratiques ;-)
Comparaison avec nos optiques de chambre de course : le meilleur nombre d'ouverture pour les focales normales de chambre est proportionnel à leur distance focale, avec un meilleur diamètre de pupille d'entrée presque constant entre 8 et 11 mm. Disons 1 cm.
Au centre du champ, ces optiques de course utilisées au meilleur diaph sont très proches de la limite de diffraction. Donc avec un diamètre de pupille 5 fois supérieur à celui de l'oeil humain, dans un même champ angulaire avec l'une des optiques que nous aimons tant, on passe
(en limite ultime théorique, tout étant parfait par ailleurs !) 5x5 = 25 fois plus de détails que notre oeil en vision de jour à 2 mm de pupille.
D'où la fascination légitime que nous avons pour les optiques photographiques, parmi les émerveillements des premières photos d'architecture à la chambre au XIX-ième siècle, il y eut, dit-on, la découverte d'une multitude de détails dans les monuments, détails que même les spécialistes de l'époque n'avaient pas vus ; pour les voir, il eût fallu scruter les façades avec une lunette 5x pour améliorer le pouvoir de résolution angulaire de l'oeil et l'amener au niveau de celui de l'objectif photographique
(là, je suis bien trop optimiste sur les performances des optiques de l'époque !), mais en tombant à un champ accessible à travers la lunette qui est 5 fois plus petit, de l'ordre du degré pour la partie du champ de haute résolution visuelle à travers l'instrument.
Alors qu'une seule pose sur un support photosensible même du XIX-ième siècle donne tout, d'un coup, en une pression de déclencheur !
C'est ce petit miracle qui m'a à nouveau impressionné à la kina 2010, sur le stand Alpa, grand tirages genre 60x80 cm pris avec un grand angulaire de course devant un capteur silicium, probablement pas de raccordement (??), une seule pression de déclencheur... mais beaucoup de post-traitement derrière.
Tiens, je me demande si le peu d'intérêt que j'ai eu jusqu'à présent pour le raccordement panoramique d'images numériques ne venait pas de là : je ne veux pas être privé de ce petit miracle de la photographie des Pères Fondateurs du XIX-ième siècle, tout passe d'un coup, en un seul coup de déclencheur, après avoir minutieusement bien placé et bien réglé son appareil ;-)
E.B.