merci
Envoyé par:
jean
Date: 04/12/2010, 19:52
Bonsoir,
Après 6 années de fréquentation plus ou moins assidue de ce forum providentiel, j'avais juste envie de remercier tous ceux que j'ai eu la chance de rencontrer et qui m'ont permis de progresser et d'aimer encore davantage (si c'était possible) la photographie. Les voici dans le désordre, je les aime tous pareil. Les autres aussi, mais ceux-là particulièrement:
Jimmy Péguet, pour son incroyable gentillesse et son immense talent malheureusement inexploité par manque de temps et d'envie, mais j'ai confiance, j'ai bien l'intention de lui restituer la passion qu'il m'a insufflée, ce ne serait que justice. Il me manque beaucoup sur ce forum. (n'en parlez pas, il saurait que c'est moi).
François Croizet, pour son incroyable passion et sa capacité à vous faire entrer dedans. Il vous fait une démo de platine, de cyanotype ou de gomme bichromatée en quelques minutes. C'est le premier qui m'a expliqué simplement Scheimpflug. En 2 minutes. Son penchant pour la bonne chère et les vins qui vont avec lui donne ce rayonnement des gens heureux qu'on voudrait avec soi comme petits ou grands frères.
Guillaume Jouet, un artiste aussi talentueux que modeste, un vrai donc. Son immense culture lui donne un regard sur le monde tout à fait original qu'il traduit graphiquement dans des images étonnantes pleines d'émotion. Des images désagréables, au sens ou on s'en veut de ne pas les avoir faites avant lui. Bon mais j'y travaille, ça se paiera.
Pierre Libéras, avocat, informaticien haut de gamme, marin et artiste fou. Le seul sans doute ici équipé d'une Silvestri avec dos numérique, passionné de meubles de collection, marseillais jusque dans sa séquence ADN. Avec un cœur gros comme ça. Un de ces jours il va casser sa carapace de businessman et s'éclater enfin dans la création artistique qui, au fond est son véritable trip.
Michel Brissaud, Limousin et parisien, équipé d'un impensable arsenal photographique de toutes époques, fou furieux de l'Aéro-ektar et de la Deardoff 20X25. L'artiste qui bouillonne sous le costume de cadre dirigeant, marie avec bonheur l'argentique le plus éculé avec les technologies numériques les plus avancées. Il m'a appris le regard photographique sur les humains et l'envie d'aborder des gens, comme ça, naturellement, pour leur demander de les photographier.
Gilles Aton, bordelais dans une maison en bois, équipé Pentax 67II et Ebony 4X5. Une passion dévorante depuis tout petit. Il m'a appris qu'on peut vivre très heureux avec
presque rien et que la photographie peut se pratiquer heureux avec presque rien. Une leçon d'humanisme et de dérision permanente qui aide à voir le monde autrement qu'à la télé.
Jean-François Fortchantre, pour m'avoir vendu un Alpa 12SWA. Ce passionné vendeur de matériel m'a invité un jour au restaurant pour me montrer cet appareil mythique. Il me l'a mis dans les mains sans rien dire. Ce jour-là, j'ai ressenti une émotion nouvelle, un lien affectif nouveau et inconnu, un truc rare et fort, ce sentiment qui nous arrive une fois dans la vie comme une rencontre.
Je n'aurais pas voulu mourir sans connaître cet instant.
Jean-Philippe Poli, il m'a appris le soin, la finition, la présentation, l'authentification des images, le respect d'une photographie. Sa chance est de vivre dans le plus beau pays du monde et de voyager beaucoup. Son regard est original, c'est très agaçant. Il voit de trucs qu'on voit pas. Il donne l'impression de regarder le monde comme une ribambelle de plans-films collés les uns aux autres, avec une rigueur de composition hallucinante. Et puis il a des chats.
Guillaume Péronne, je ne l'ai jamais rencontré, mais c'est comme si. J'apprécie énormément ses interventions sur le forum, et surtout sa photographie de l'autoroute. Je voudrais cette photo chez moi, dans mon bureau. C'est une photo sur laquelle je pourrais écrire 50 pages A4 sinon plus. Il fallait une inspiration, une violence, un humour, un sens critique, une conscience sociétale, une rigueur de composition incroyable pour produire cette image. T'entends, Guillaume, je veux cette photo dans mon bureau.
Henri Peyre, je l'ai rencontré une fois, à la maison, je communique régulièrement avec lui. Il m'a appris la pensée photographique, la construction d'un projet, l'architecture d'un message, l'élaboration d'une démarche artistique, le pourquoi d'une série. Je garde l'impression d'un homme qui souffre, mal dans sa peau, un homme habité, torturé, écorché vif. Qu'on ne sait pas protéger, aimer, détester. Un artiste épidermique rentré, vivant de douleurs internes faites de contradictions inavouées, de désirs refoulés, de mutilations jamais cicatrisées, un artiste à la Van Gogh.
Pascal Miele, jamais rencontré mais c'est comme si. J'attends sa visite (tu viens quand, merde).
D'une incroyable serviabilité, d'une grande gentillesse, avec des connaissances exhaustives sur la technique photographique. Il fait des interventions pleines de bon sens sur le forum, elles se sont raréfiées hélas, il vit des heures sombres, je lui souhaite publiquement ici qu'il s'en sorte rapidement et qu'on mange une basse-côte limousine le plus vite possible. Avec un Montravel rouge que tu m'en diras des nouvelles.
André Mouton, il m'a mis dans les mains ma vraie première chambre, une Wista Field en bois, et m'a appris beaucoup sur son maniement, et puis il m'a mis dans les mains une Tachihara 20X25, très belle machine, et puis, le salaud, il m'a mis dans les mains une Arca Misura. Alors ça, c'est pas humain. Enfin, il m'a vendu une Toyo 45AII que j'ai toujours, celle-là. Le problème avec André, c'est le repas de midi à Castelnaudary, dans son petit restau et le cassoulet maison. Yayaie, t'en sors pas indemne.
Voilà, et merci à tous les autres, si ce fil vous inspire quelques bouffées d'amitié, lâchez-vous comme je viens de le faire, ça fait un bien fou.