La question de la réception des images me rappelle qu'en juin 2000, le magazine de graphisme
Étapes graphiques publiait en couverture
cette photo de Nadav Kander. Cela avait déclenché pas mal de courriers outrés, des gens menaçant de résilier leur abonnement, etc., mais aussi des félicitations. Un article y avait été consacré dans le numéro suivant, présentant quelques lettres significatives, accompagnées du commentaire de la rédaction suivant :
«
Le syndrome de l'autruche
Outrés, vous avez été outrés. Loin de nous l'idée d'une provocation gratuite. La photographie d'un très vieux corps est dure, perturbante, mais elle n'est certainement pas dégradante […] Contempler l'image de ce que nous deviendrons un jour n'est pas évident. […] Belle lapalissade que celle qui consiste à dire que nous vivons dans une société vieillissante, que les progrès de la science amèneront nombre d'entre nous aux vertes prairies du siècle dépassé […] La peur de la mort est légitime, mais ce corps en couverture représente la vie […] Amis créatifs, êtes-vous choqués de voir de trop jeunes femmes nues format 90/60/90 vendre des pots de yaourt ? Êtes-vous choqués quand des mannequins d'à peine 30 ans vantent les mérites des gammes senior de L'Oréal et consorts ? Êtes-vous choqués quand les rares publicités présentant des femmes « mûres » (40, 50 ans ?) sont retirées précipitamment du marché, faute d'adhésion du public ? […] Dommage que des professionnels de l'image soient incapables d'aller au-delà du premier niveau de lecture… »
Pour en revenir à la photo présentée par Murnau, elle me faisait bien penser à quelque chose, voilà : ce sont bien sûr Euphrosyne, Thalie et Aglaé, les
trois Grâces !