de François c.:
J'aimerai bien qu'on m'en dise plus sur ce phénomène de shift focus que je n'avais pas appréhendé...
de David G. :
parce-que ce phénomène ne s'applique pas à toutes les optiques !
On peut se faire une idée de départ de l'origine du phénomène et regardant la tache d'aberration de sphéricité sur une lentille simple.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aberration_g%C3%A9om%C3%A9trique
Il y a le foyer paraxial qui est le foyer-limite lorsque le diaph est très fermé (là, on ne parle le pas de diffraction) mais lorsque le diaph est ouvert, on constate que la meilleure qualité d'image n'est pas au foyer paraxial mais quelque part en avant, sur une position qui dépend en fait de l'ouverture utilisée. Donc ce point de moins mauvaise image se déplace entre le foyer paraxial (lorsque le diaph est très fermé) et le foyer marginal (qui correspond au croisement des rayons les plus inclinés)
Dans toutes les optiques récentes, plus personne à la prise de vue ne se souciait de ce problème qui n'est qu'un souvenir des temps anciens.
Pour les optiques d'agrandisseur je ne me prononce pas.
Le phénomène est d'autant moins visible avec une optique film-grand-format moderne qui va travailler à f/22 et dont l'image sera agrandie d'un facteur 2-3 le plus souvent. Dans ces conditions, le critère de netteté choisi fait que la profondeur de foyer correspondant à ce critère de netteté (plus ou moins Nc) dépasse probablement le déplacement résiduel du foyer dans la plupart des optiques récentes. Donc le phénomène est invisible.
Dans une optique de course moderne idéale qui serait corrigée de toute les aberrations, il ne devrait y avoir qu'un seul foyer effectif, on a envie de dire : qui coïncide avec le foyer paraxial. De fait un certain nombre d'aberrations résiduelles diminuent lorsqu'on ferme le diaph, cela semble logique de voir ce foyer comme le seul et unique foyer d'une optique de course.
Mais les choses sont plus compliquées.
Tout d'abord, il me semble qu'il y a une stratégie de compensation des aberrations qui repose sur l'opposition de certaines aberrations entre elles, parfois il vaut mieux laisser filer telle aberration ou telle autre plutôt que d'essayer d'en annuler une seule.
Cette compensation ne fonctionne pas pareil à tous les diaphragmes. Et on est très loins de ce qui se passe avec l'aberration de sphéricité, les dessins wiki n'ont qu'un intérêt didactique, aucune optique professionnelle ne se comporte comme cela !
L'autre idée est que les optiques de course "digitales" n'ont pas le droit d'être trop fermées sous peine de diffraction, donc les ingénieurs doivent trouver sur l'ensemble du champ la meilleur qualité d'image pour le meilleur diaph, dans un compromis entre les aberratiosn et la diffraction, le tout sur un champ qui peut metrte en jeu des rayons très inclinés. La conséquence est que cette meilleure image ne se forme pas du tout au foyer paraxial. En ouvrant à f/4,5 on n'est plus dans les conditions de l'optimisation à 8-11, et si on veut le maximum de qualité, il faudrait en principe faire la mise au point au meilleur diaph ; physiologiquement à l'oeil c'est très difficile sur dépoli avec un 35 couvrant 120°..
Le problème particulier posé par certains grands angulaires 120° est donc que l'on demande beaucoup trop à ces optiques, en particulier, des agrandissements géants, en ne prenant que la portion centrale !
E.B.