Re: sans couche de baryum
Envoyé par:
jean-pascal laux
Date: 01/04/2013, 15:51
Le sulfate de Baryum sert à lisser ( bouche pore) et donner
de la blancheur (pouvoir réfléchissant) au papier.
C'est un apprêt comme le gesso et le blanc de Meudon l'est pour la peinture.
Les papiers Kentmere Art classic et Art deluxe en étaient exempt, ce qui permettait de
conserver la structure du papier ainsi que sa couleurs d'origine.
Il y avait aussi un papier Tura mat fabriqué de cette façon.
Le dernier papier Ilford sur support âne et mule en contient surement très peu ou pas du tout...
En tous cas, en avoir ou pas ne changera pas les conditions de conservation.
Dans la langue de Molière, on parlera de cartoline en opposition avec papier
plastique. Le sulfate de baryum n'étant qu'un constituant de ces dites cartolines...
On doit pouvoir trouver l'origine de l'utilisation de ce mot avec son introduction
par les industriels dans leurs chaine de fabrication.
Les premiers gélatino-bromure en contenaient-ils et n'était-ce pas une manière
de créer une distinction avec les autres supports commercialisés.
L'apparition des Resin Coated ne faisant que généraliser le mot Baryt pour
désigner tous ceux fabriqués avec une base papier dessin?
Dans le monde de l'impression, l'utilisation du mot baryt est plutôt
fallacieuse et voudrait nous faire prendre
des vessies pour des lanternes.
D'ailleurs Epson s'est pris à ce jeux avec son traditionnal soft gloss
(Exhibition aux USA) puisqu'il est conditionné dans une pochette noire...
Les marketers sont géniaux de débilité.
Si vous utilisez ce papier très réussi :
IL FAUT L'EPOUSSETER AVANT IMPRESSION!
RESIDUS DE COUPE PRESENT SUR LA SURFACE.
Les azurants optiques sont un grand classique des papetiers, tous le monde en utilise,
même la lavandière du Lavandou.
Mais il faut faire la différence entre l'influence chimique argentique/azurant optique
et encres/azurant optique.
Si la plupart des fabricants conseillent un traitement court pour le cycles de nettoyage
de leurs papiers argentique, c'est pour préserver la présences de ceux-ci dans le papier
car ils s'éliminent lors du traitement aqueux du papier et vous perdez une partie des
capacités de réflexion de la lumière par le papier.
Le dosage au m2, n'a rien à voir avec celui des papiers jet d'encres et les
problèmes de conservation sont plutôt liés à la qualité du traitement
Le plus connu pour cela, écrit noir sur blanc par Kodak dans sa notice, était
le Kodak "Elite". Kodak déconseillait les lavages prolongés qui éliminaient les
azurants présents et faisait perdre la luminosité particulière de ce papier.
Les papiers pour l'impression suivant leurs usages ont besoin d'une plus ou moins grande
quantité d'azurant, ce qui permettra de créer une sensation de luminosité/ saturation
plus ou moins forte, solliciter votre œil différemment.
On peut le constater lorsqu'on imprime la même image sur un papier qui en contient ou pas.
Pour l'impression "qualité archive", il est préférable de fuir ceux qui en sont gavés. Ce qui
restreindra singulièrement l'offre actuelle...
Sous une lampe UV, plus c'est bleu, plus y'en à, là là là !
Le soucis avec les azurants optique est qu'ils se dégradent dans le temps sous l'action
de la lumière justement, et accélèrent le jaunissement du support et la dégradation des encres.
Il se produit le même phénomène avec le linge blanc_cotonades_ qui est azuré,
Il est éclatant au sortir de la machine, mais il jaunit plus rapidement sous l'action
de la lumière et des composés chimiques de la sueur.
La prise en compte par les fabricants de cette question liée à la conservation est récente.
La création de label propriétaire agrée en est l'application commerciale et ne concerne
qu'une fraction des papiers présents dans leurs catalogues! Ceux qui
n'en contiennent pas ou très peu, ça dépend de la norme de tolérance
qu'à décidé l'industriel. C'est un délicat équilibre entre la rigueur scientifique,
son tripotage et le commerce...
Malgré tout, la question du jaunissement du papier n'est pas que le fait des azurants,
mais est un mécanisme beaucoup plus complexe qu'on constate aussi sur les
papiers d'art qui n'en contiennent pas.
Les nombreux polluants contenus dans l'air (les grandes villes sont tiptop pour cela)
et dans les matériaux synthétiques sont des facteurs très aggravants.
Le changement de norme et l'utilisation des carbonates de calcium est la réponse qui a été trouvé
pour limiter le problème et retarder une destruction inéluctable.
Et comme une norme, globalise. Même les papiers d'art qui n'en n'auraient pas vraiment besoin, en ont.
D'où l'offre plus que rachitique de papiers pour les procédés acides aux sels de fer, par exemple ! :-)
Donc, bon tirages à vous, avec ou sans baryum!
JEEP