"Le fabricant Agfa-Gevaert qui a toujours un stock de microfilms à vendre, fait remarquer discrètement que la durée de vie d'un bon film étant de l'ordre de plusieurs centaines d'années".
Bonjour à tous,
En complément des propos de M. Bigler, Agfa-Gevaert continue toujours à Mortsel (près d'Anvers), la production de surfaces sensibles destinées aux applications de microfilmage qui se divisent en :
- Famille Copex pour la microcopie de documents papier. L'émulsion est panchromatique.
- Famille Ecopos pour le microfilmage en sortie d'ordinateur. L'émulsion est non chromatisée si elle est insolée par le rayonnement bleu-vert d'un tube cathodique ou chromatisée pour être adaptée au rayonnement d'un faisceau laser qui "écrit directement" sur le film
Les films Ecopos sont autopositfs. Ils sont apparus après que les bains de blanchiment au bichromate de potassium, employés en traitement par inversion totale, aient été montrés du doigt car ils avaient un impact significatif sur l'environnement. Ils produisaient du chrome 6. Substance non biodégradable.
Le traitement sec à sec des émulsions Copex et Ecopos est réalisé en machine automatique : 9 à 30 secondes par bain pour une température allant de 35° à 42°C.
Lorsqu'une gradation douce était nécessaire pour restituer un maximum de nuances, les films Copex étaient traités dans du Studional. Ce révélateur est remplacé par le TonalDev après que Agfa Photo ait cessé son activité.
Ces films ont une excellente définition. En microfilmage en sortie d'ordinateur (films EcoPos), un document de format A4 est traditionnellement réduit 48x. Ce qui fait qu'une microfiche de format 105x148 mm stocke 420 pages Type A4.
La prise de vues est réalisée en une minute environ.
Les films Copex employés en microcopie (photographie du document papier) sont généralement employés en 16 mm. Une application spectaculaire était le tri et le microfilmage de chèques. La prise de vues était faite de manière dynamique, c'est à dire, que le film et le document papier était en mouvement synchro permettant d'atteindre des vitesses voisines de 1800 chèques photographiés chaque minute.
Les films haute résolution dont il est question dans le lien : [
www.microchrometechnology.com] sont des films produits par Agfa à Mortsel.
Ces films n'étaient pas destinés à l'holographie, il y avait des films spéciaux pour cela. Cependant, la complexité de mise en œuvre des prises de vues holographique notamment pour les applications industrielles a nécessité la création d'un autre type d'émulsion employé en radiographie industrielle pour le NDT (Non Destructif Testing).
Enfin s'agissant de la durée de vie d'un film argentique, Agfa ne communiquait pas vraiment discrètement en terme de durée de vie d'un microfilm car c'était un argument important pour les entreprises qui devaient conserver pendant plusieurs décennies si ce n'est pas plus de 100 ans des photographies de documents sensibles.
Les premières vues microscopiques commerciales sont attribuées à Monsieur Dragon (1819-1900).
Durant la guerre de 1870, de nombreux pigeons transportèrent par air de nombreux microfilms.
Et puis est arrivé le numérique, les CD, les DVD. Le microfilmage argentique est devenu ringard.
D'ailleurs, les marchands de CD juraient sans vergogne que dans 500 ans le CD serait toujours lisible.
Ils ne se préoccupaient pas de l'évolution des formats (physique et/ou d'écriture) et des outils de lecture disponibles.
Alors que dans 500 ans, un microfilm sera toujours lisible même avec des moyens rudimentaires (grosse loupe et source lumineuse).
Dans le même ordre d'idée, que ferions nous aujourd'hui avec des disquettes 8 pouces ?
Merci M. Bigler de parler d'Agfa et des films Copex, vous m'avez donné un petit coup de jeune.
J'ai été durant presque 30 années chargé au sein de cette entreprise, des phases d'évaluation avec le R&D ainsi de la commercialisation de ces matériaux photosensibles.
Grâce au numérique, j'ai pu partir à la retraite.......un peu plus tôt.
Amicalement
Alain