Archive du forum galerie-photo : équipements et procédés 2010-2013 




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"sensitométrie" et informations
Envoyé par: Gillou Kuznetsov
Date: 21/04/2010, 21:14

Bonjour !
la question est simple mais je n'arrive pas à trouver de réponses claires :
Qu'est ce qui permet à un film (N&B) d'enregistrer autant d'informations ?
commes suppositions: sa sensibilité spectrale, la taille des cristaux d'AgBr, leurs répartitions ....
je remercie par avance les personnes qui m'éclaireront sur le sujet !
Bonne soirée !

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Henri Gaud
Date: 21/04/2010, 22:50

Gillou Kuznetsov écrivait:
-------------------------------------------------------
> Bonjour !
> la question est simple mais je n'arrive pas à
> trouver de réponses claires :
> Qu'est ce qui permet à un film (N&B) d'enregistrer
> autant d'informations ?
> commes suppositions: sa sensibilité spectrale, la
> taille des cristaux d'AgBr, leurs répartitions
> ....
> je remercie par avance les personnes qui
> m'éclaireront sur le sujet !
> Bonne soirée !

Il s'agit d'une très vaste question,
Mais ce soir je suis en 3G,
Je vous répondrais plus en détail dès Lundi.

A+

-------
No Pasaran
-------

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Emmanuel Bigler
Date: 22/04/2010, 10:41

Bonjour !
Quelques pistes, plutôt simplficatrices et théoriques pour commencer, en attendant mieux... et surtout plus réaliste avec les films dont nous disposons effectivement.

On peut pousser le film dans ses derniers retranchements en considérant qu'on va le regarder à travers une petite fente carrée en contact, tellement fine qu'on ne peut voir qu'un seul grain à la fois.

En enregistrant avec une cellule photo-électrique très sensible ce qui passe à travers la fente, on peut se restreindre à un modèle binaire : passe / passe-pas, chaque petit élément de film étant alors capable d'enregistrer un bit d'information. Si on veut des niveaux de gris, il suffit en principe de regrouper par le calcul plusieurs petits carrés élémentaires, si on veut 16 bits, il suffirait de regrouper les carrés 4 par 4.. modèle naïf bien entendu.

Si on s'en remet au modèle binaire, on peut estimer la quantité d'information qu'on peut stocker sur un film. Le calcul est assez délicat car il faut tout de même tenir compte du taux d'erreur de lecture, donc on est certainement obligé de prendre des carrés moins fins qu'on ne l'imaginerait naïvement.

Le fabricant Agfa-Gevaert qui a toujours un stock de microfilms à vendre, fait remarquer discrètement que la durée de vie d'un bon film étant de l'ordre de plusieurs centaines d'années, le stockage optique-binaire sur film est un bon moyen de conservér les données. Certes, cela peut paraître absurde de stocker des fichiers d'images tiff ou jpeg sous forme de gélatino-bromure binaire, mais çà marche parfaitement.
Ah le Copex Pan de notre enfance !! Pour faire des diapos n&B par contretype de négatifs n&B "normaux", développé ID-11, à marche du tonnerre !
http://www.agfa.com/en/sp/solutions/microfilm/copex/index.jsp


Reste à placer des valeurs réalistes de densités de stockage en bits par cm2 ou en octets par cm2 pour les meilleurs films les plus résolvants.

Prenons un film très spécial, par exemple le film haute résolution distribué par cette entreprise étazunienne, film qui provient probablement de chez Afga Gevaert à Mortsel :
http://www.microchrometechnology.com/products_highresfilm.php

Ce film est donné pour une résolution de 2000 cycles par mm. C'est très probablement un film capable d'enregistrer des hologrammes.
Le calcul est rapide : deux pixels par cycles, donc 4000 points par mm, ce film est donc capable d'enregistrer 40000x40000 points par centimètre carré ; si on dit : 1 point = 1bit, çà fait 1,6 gigabit par centimètre carré, 200 méga-octets par centimètre carré, c'était impressionnant dans les années 70 du siècle dernier, où les grosses bandes magnétiques demi-pouce de 1600 pieds de long, celles des ordinateurs de science-fiction des années 60, stockaient péniblement 100 méga-octets à tout casser....
Aujourd'hui qu'on a le téra-octet de stockage sur disque magnétique au supermarché du coin à 100 euros, en vrac dans le chariot avec les yaourts et la pizza surgelée, c'est nettement moins impressionnant.... pour ne pas dire : dépassé techniquement.
Mais çà peut durer des siècles !!!

à voix basse :
Et comme je sais que M. Gillou Kuznetsov est un adepte du logiciel libre et des formats décrits publiquement dans des documents humainement lisibles, il suffira dans deux siècles de ressortir de bons parchemins sur veau de qualité, où sont transcrits à l'encre de seiche tous les listings du code source du noyau linux et des outils GNU, puis toutes les descriptions des formats de stockage du monde libre, de rentrer à la main tous ces codes dans les ordinateurs de l'an 2210, et on pourra relire les images sur film Agfa haute résolution à travers de bonnes lentilles en verre de chez Schott qui n'auront pas pris une ride !! ;-);-)


E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/04/2010, 10:44 par Emmanuel Bigler.

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Alain Allovon
Date: 22/04/2010, 18:45

"Le fabricant Agfa-Gevaert qui a toujours un stock de microfilms à vendre, fait remarquer discrètement que la durée de vie d'un bon film étant de l'ordre de plusieurs centaines d'années".

Bonjour à tous,

En complément des propos de M. Bigler, Agfa-Gevaert continue toujours à Mortsel (près d'Anvers), la production de surfaces sensibles destinées aux applications de microfilmage qui se divisent en :
- Famille Copex pour la microcopie de documents papier. L'émulsion est panchromatique.
- Famille Ecopos pour le microfilmage en sortie d'ordinateur. L'émulsion est non chromatisée si elle est insolée par le rayonnement bleu-vert d'un tube cathodique ou chromatisée pour être adaptée au rayonnement d'un faisceau laser qui "écrit directement" sur le film
Les films Ecopos sont autopositfs. Ils sont apparus après que les bains de blanchiment au bichromate de potassium, employés en traitement par inversion totale, aient été montrés du doigt car ils avaient un impact significatif sur l'environnement. Ils produisaient du chrome 6. Substance non biodégradable.
Le traitement sec à sec des émulsions Copex et Ecopos est réalisé en machine automatique : 9 à 30 secondes par bain pour une température allant de 35° à 42°C.
Lorsqu'une gradation douce était nécessaire pour restituer un maximum de nuances, les films Copex étaient traités dans du Studional. Ce révélateur est remplacé par le TonalDev après que Agfa Photo ait cessé son activité.
Ces films ont une excellente définition. En microfilmage en sortie d'ordinateur (films EcoPos), un document de format A4 est traditionnellement réduit 48x. Ce qui fait qu'une microfiche de format 105x148 mm stocke 420 pages Type A4.
La prise de vues est réalisée en une minute environ.
Les films Copex employés en microcopie (photographie du document papier) sont généralement employés en 16 mm. Une application spectaculaire était le tri et le microfilmage de chèques. La prise de vues était faite de manière dynamique, c'est à dire, que le film et le document papier était en mouvement synchro permettant d'atteindre des vitesses voisines de 1800 chèques photographiés chaque minute.

Les films haute résolution dont il est question dans le lien : [www.microchrometechnology.com] sont des films produits par Agfa à Mortsel.
Ces films n'étaient pas destinés à l'holographie, il y avait des films spéciaux pour cela. Cependant, la complexité de mise en œuvre des prises de vues holographique notamment pour les applications industrielles a nécessité la création d'un autre type d'émulsion employé en radiographie industrielle pour le NDT (Non Destructif Testing).

Enfin s'agissant de la durée de vie d'un film argentique, Agfa ne communiquait pas vraiment discrètement en terme de durée de vie d'un microfilm car c'était un argument important pour les entreprises qui devaient conserver pendant plusieurs décennies si ce n'est pas plus de 100 ans des photographies de documents sensibles.
Les premières vues microscopiques commerciales sont attribuées à Monsieur Dragon (1819-1900).
Durant la guerre de 1870, de nombreux pigeons transportèrent par air de nombreux microfilms.

Et puis est arrivé le numérique, les CD, les DVD. Le microfilmage argentique est devenu ringard.
D'ailleurs, les marchands de CD juraient sans vergogne que dans 500 ans le CD serait toujours lisible.
Ils ne se préoccupaient pas de l'évolution des formats (physique et/ou d'écriture) et des outils de lecture disponibles.
Alors que dans 500 ans, un microfilm sera toujours lisible même avec des moyens rudimentaires (grosse loupe et source lumineuse).
Dans le même ordre d'idée, que ferions nous aujourd'hui avec des disquettes 8 pouces ?

Merci M. Bigler de parler d'Agfa et des films Copex, vous m'avez donné un petit coup de jeune.
J'ai été durant presque 30 années chargé au sein de cette entreprise, des phases d'évaluation avec le R&D ainsi de la commercialisation de ces matériaux photosensibles.
Grâce au numérique, j'ai pu partir à la retraite.......un peu plus tôt.

Amicalement

Alain

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: GERARD
Date: 23/04/2010, 09:04

Les clichés pris il y a de cela 1 siècle ,sur des roll-films ou des plaques , sont là pour nous montrer la voie du stockage longue durée . JG

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Emmanuel Bigler
Date: 23/04/2010, 09:29

Merci à M. Allovon ! Nous savons désormais à qui demander des renseignements sur les films & produits Agfa ! Notre lecteur, M. K., qui est à l'initiative de cette discussion, ne se doutait pas où il mettait les pieds en venant ici ;-);-)

Coup de jeune pour coup de jeune, M. Allovon, (un peu de brosse-à-reluire ne nuit jamais sur galerie-photo ;-)) c'est grâce à l'honorable maison de Mortsel qu'à la fin des années septante du siècle dernier, j'ai pu faire des hologrammes avec un budget compatible avec celui des travaux pratiques de l'Éducation Nationale française ! Doux souvenir !
Et pour ceux de nos lecteurs qui souhaitent s'initier à la diapo noir et blanc, s'ils peuvent mettre la main sur un rouleau de Copex Pan (celui que j'avais utilisé était en 35mm perforé, donc hors sujet ici), ils n'auront qu'à re-photographier leurs négatifs sur Copex et de développer ledit Copex dans un l'ID-11 1+1 ordinaire au lieu du révélateur prévu pour les microfilms, ils auront quelque chose de parfait.

Concernant la densité de stockage, il est intéressant de regarder le nombre d'octets que l'on stocke sur un CD, un DVD ou un blu-ray(TM).
J'ai sous les yeux un CD-ROM des familles, la surface active est comprise entre deux diamètres de 5,5 et 11,8 cm, soit une surface active de l'ordre de 85 cm2. Il me semble que le DVD-ROM fait la même surface.
à la louche pour un CD-ROM de 700 Moct on tombe sur 8 Moct/cm2, pour un DVD-ROM de 4700 Moct on obtient dans les 55 Moct/cm2.
Le wiki de service me souffle : blu-ray(TM) double couche, 50 Giga-octets, soit 25 giga par couche ; en supposant toujours la même surface (???), on tombe alors autour de 300 Moct par cm2.
Ce qui est très probablement moindre que la densité de stockage sur un disque dur magnétique acheté au rayon multi-média du supermarché du coin....
Mais le stockage optique n'a pas dit son dernier mot !

E.B.

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: PascalM
Date: 25/04/2010, 10:54

L'aspect film comme support d'information est très bien abordé dans le Kowaliski, c'est l'objet du chapitre IV
Il y a une abondante bibliographie (un peu datée aujourd'hui, mais pas tant que ça, depuis les années 60 le film NB a finalement assez peu évolué).

De cette biblio on peut sortir l'inévitable Shannon "a mathematical theory of communication" 1948 qui est la base de départ de bcp de choses

Il est certain qu'il y a des documents plus récents, il faudra aller voir du côté de la SPIEE et autres publications spécialisées.

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Gillou Kuznetsov
Date: 25/04/2010, 20:04

Bonjour !
Merci pour ces contributions de qualité !
Le copex pan est impressionnant, ça fait 250 nm par point !!!
@PascalM: qu'est ce que la SPIEE ?
j'attend le point de vue d'Henri Gaud avec impatience ....
Bonne soirée !

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Alain Allovon
Date: 25/04/2010, 23:18

Bonsoir,

Puisque nous évoquons les films Copex car il y en a plusieurs avec comme suffixe : PAN (qui est devenu ensuite HDP), Rapid, RSM (créé pour les applications à vitesse d'obturation extrêmement rapide - voir la micro-copie des chèques évoqués ci-dessus).
Petite précision, ces films n'ont aucune indication de sensibilité ISO.
Les appareils de prises de vues sont classés en fonction de leur caractéristiques de prises de vues :
- Statiques : l'opérateur positionne le document à photographier et appui ensuite sur un déclencheur à pédale. Les documents fragiles (documents anciens, parchemins, livres, etc,) sont photographiés avec des caméra statiques. En général, le diaphragme de l'objectif est fixe de même que la vitesse d'obturation. L'opérateur intervient sur la lumière.
- Dynamique : le film et les documents sont mobiles lors de la prise de vues. Là aussi, le diaphragme est fixe. L'éclairage n'est pas réglable en intensité, par contre, l'opérateur peut faire varier la vitesse d'entraînement des documents ce qui a une incidence sur l'obturateur automatique.
Quelque soit le type d'appareil de prise de vues, la notion de sensibilité ISO est ignorée.
Il est possible d'intervenir sur les paramètres de traitement.

Je ne sais pas répondre à la question posée par Gillou "Qu'est ce qui permet à un film (N&B) d'enregistrer autant d'informations ? ".
Les années passées auprès des gens du R&D d'Agfa m'ont permis de mesurer mon ignorance.
Bien évidemment, lorsqu'il s'agit de fabriquer des films, il faut adapter l'émulsion aux applications.
L'émulsion photographique est obtenue par la mise en solution d'eau, de gélatine, de nitrate d'argent et d'halogénures alcalins.
Lorsqu'une solution de nitrate d'argent est mélangée à une solution d'un halogénure d'un métal alcalin (bromure de potassium, chlorure de sodium ou iodure de potassium par exemple), il en résulte un précipité d'halogénure d'argent.
La "cristallographie" fait l'objet de toutes les attentions.
Le nitrate d'argent utilisé pour la préparation de l'émulsion doit être chimiquement pur.
Des substances étrangères (nitrite d'argent, cuivre, sels de plomb, de mercure) peuvent avoir des effets nuisibles sur les propriétés de l'émulsion.
Employés séparément, le chlorure, le bromure et l'iodure d'argent ne confèrent pas une sensibilité élevée à l'émulsion.
On emploiera un mélange de ces sels afin d'augmenter la sensibilité.
D'après les artistes du R&D, les meilleurs résultats s'obtiennent avec des mélanges de chlorure d'argent et de bromure d'argent, généralement en présence d'une petite quantité d'iodure d'argent.
L'eau utilisée pour la préparation des émulsions doit être aussi pure que possible.
La gélatine est très importante. Au début de la préparation de l'émulsion et pendant la maturation, la gélatine joue le rôle de colloïde protecteur.
Dans le cas d'une forte concentration en gélatine, les cristaux formés sont enveloppés d'une épaisse couche gélatineuse, de sorte qu'ils soient bien isolés et que leur conglomération en cristaux plus grands est rendue difficile. Il s'ensuit que l'émulsion contiendra un grand nombre de cristaux fins.
En général, la gélatine est d'abord mélangée à la solution d'halogénures. L'adjonction de solution de nitrate d'argent qui provoquera la formation des cristaux d'halogénure d'argent peut s'opérer de façon rapide ou lente. Plus elle est lente, et plus gros seront les cristaux d'halogénures obtenus.
A contrario, si elle est rapide, l'émulsion sera peu sensible mais d'un degré de contraste élevé (cas de l'émulsion des plaques Millimask dont il est question plus haut.
Pour obtenir une émulsion composée de grandeur et de degré de maturation différents qui joueront fortement sur le contraste, la solution de nitrate d'argent peut être ajoutée en plusieurs fois avec des intervalles de temps courts ou longs.
Bref, la couche sensible d'un matériau photographique est généralement composée d'une ou plusieurs sortes d'émulsion dont les caractéristiques ont été déterminées avec précision.
Il en est ainsi pour les émulsions très sensibles qui d'habitude ont un gamma trop bas auxquelles ont ajoute de l'émulsion moins sensible pour obtenir un gamma plus élevé.
Le mélange est refondu et on en profite pour ajouter différents produits afin de lui conférer certaines propriétés :
- Sensibilisateurs spectraux car naturellement, l'émulsion n'est sensible qu'à la lumière ultraviolette et bleue (émulsion dite non chromatisée).
- Stabilisateurs : ceux-ci sont le plus souvent des produits organiques destinés à conserver au matériau photographique ses caractéristiques sensitométriques originelles (sensibilité, gradation, etc.).
- Agents tannants pour améliorer les propriétés physique de la couche d'émulsion.
- Agents de conservation afin de prévenir l'effritement de la gélatine par l'action des micro-organismes.
- Agents tensio-actifs (saponine par exple) pour permettre l'étendage de l'émulsion sur son support en une couche de minceur uniforme.

Généralement, un film est composé d'un support triacétate, polyester ou plaque de verre.
Sur le support on dépose une mince couche de substratum qui assurera l'adhérence de l'émulsion sur le support.
Est couchée ensuite la couche d'émulsion.
Une mince couche (gélatine durcie) est déposée sur la couche d'émulsion afin de protéger cette dernière des contraintes mécaniques et éviter la formation d'anneaux de Newton.
Au dos du support, une couche de substratum est déposée pour permettre la mise en place de la couche anti halo. La couche anti-halo, dont l'épaisseur et les propriétés physiques sont étudiées pour compenser les différences de tension induite par la couche d'émulsion, absorbe les rayons lumineux qui ont traversé la couche d'émulsion et le support et éviter ainsi la formation d'halo.
Il y a plusieurs types de couche anti-halo :
- AHU : anti halation undercoating
- AHI : anti halation incoating (la couche anti-halo est dans l'émulsion)
- Gray base : le support est teinté dans la masse.

Grâce au coulage des couches semi liquide (ou semi solide), plusieurs couches peuvent être déposées simultanément sur le support. Au final, on obtient une grosses bobine de film d'environ 1,20m de large sur 3 à 5 000 mètres de longueur.
Elle est ensuite stockées durant quelques jours. Au terme de cette période, des tests seront effectués sur des échantillons : sensibilités, résistance mécanique, etc.
Si tout est OK, les opérations de coupe pour la mise au format et le conditionnement pourront commencer.

Enfin pour terminer, il faut savoir que pour les applications "pointues", le film doit être traité dans une chimie qui lui est dédiée. C'est ce couple film/chimie qui donne les meilleurs résultats.
Pour nos applications "artistiques", le choix de films et chimie reste encore important par conséquent, l'association "film/chimie" doit former un couple permettant d'atteindre son objectif technique.

Amicalement

Alain

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Emmanuel Bigler
Date: 26/04/2010, 09:20

On peut ajouter, concernant les grains fins, que l'on sait faire des plaques gélatino-bromure N&B très résolvantes depuis cent ving ans, disons : au moins depuis M. Gabriel Lippmann (procédé de photo en couleurs présenté en 1891, qui vaudra le prix Nobel de Physique en 1908).

E.B.

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Alain Allovon
Date: 26/04/2010, 12:01

Merci M. Bigler pour le lien Wiki rapportant l'œuvre et la carrière de M. Gabriel Lippmann.

J'ai pu y lire ceci :
"Il a inventé le procédé de photographie en couleurs Lippmann, qui reste à ce jour (2005) le seul à pouvoir fixer l'ensemble des couleurs du spectre au lieu d'en faire une décomposition trichrome (qui pour sa part est irréversible)."

Euh, l'info a-t-elle franchi le pont du Mée ? .........................[:o))

Amicalement

Alain

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Henri Gaud
Date: 26/04/2010, 12:22

Alain Allovon écrivait:
-------------------------------------------------------
> Merci M. Bigler pour le lien Wiki rapportant
> l'œuvre et la carrière de M. Gabriel Lippmann.
>
> J'ai pu y lire ceci :
> "Il a inventé le procédé de photographie en
> couleurs Lippmann, qui reste à ce jour (2005) le
> seul à pouvoir fixer l'ensemble des couleurs du
> spectre au lieu d'en faire une décomposition
> trichrome (qui pour sa part est irréversible)."
>
> Euh, l'info a-t-elle franchi le pont du Mée ?
> .........................[:o))

;-))

Ce procédé est bien sûr le plus intéressant, mais sa mise en œuvre est loin d'être simple, et je ne crois pas qu'il y ait des praticiens modernes.
Un des avantage du procédé Lippmann c'est qu'il n'est pas physiologique.

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No Pasaran
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Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Emmanuel Bigler
Date: 26/04/2010, 12:27

le seul à pouvoir fixer l'ensemble des couleurs du spectre..

hmmmm.... cette phrase ne devrait pas être sortie du contexte de l'image photographique telle que nous la pratiquons ici.
Pour ce qui est d'enregistrer des images en couleurs, dans une activité photographique dont l'équipement ne dépasse pas, en volume, une chambre 18X24 de 1891 (avec son dos spécial pour le fameux miroir de mercure), l'affirmation ci-dessus est probablement vraie.

Mais rien n'empêche de placer un spectroscope piloté par ordinateur, avec des giga-octets de mémoire, derrière un petit trou qu'on va balader dans le plan image d'un instrument, auquel cas rien n'interdit bien entendu d'enregistrer l'image dans autant de canaux colorés que de points résolus par le spectroscope... la matrice de Bayer étant une espèce de spectroscope primitif à trois canaux qui enregistre (de façon subtilement entrelacée RVVB) tous les points de l'image en un coup (houanne-chotte, comme on dit chez nous) !

Le silicium lui-même accepte de détecter les photons dans une assez large bande de longueurs d'onde, et sa courbe de réponse est relativement lisse si on la compare à celle de certains films (** note 1)
L'imagerie spectroscopique, les astronomes font cela depuis que le spectrographe à prisme existe !! Mais c'est plutôt derrière des filtres à bande étroite...

---

(** note 1 : les creux & bosses des courbes de sensibilité spectrale des films sont depuis longtemps scrutés à la loupe par les photographes qui passent leur temps à lire les docs techniques plutôt qu'à faire des photos ; en particulier les zélateurs de la pellicule N&B inversible AGFA SCALA ont depuis longtemps remarqué que la courbe de réponse spectrale de ce film, selon les documentations officielles, est un décalque parfait de celle du défunt AGFAPAN 100 ! ;-)

E.B.

Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Henri Gaud
Date: 30/04/2010, 09:07

<<Qu'est ce qui permet à un film (N&B) d'enregistrer autant d'informations ?

Bonjour,
J'ai un peu tarder à répondre,
Et je vous prie de bien vouloir m'excuser...

Pour les réponses techniques avec calcul intégral le Kova sera d'une excellente lecture, mais le Glaf pourra aussi vous donner quelques pistes, ainsi que la délicieuse lecture du LPC.

Mais en dehors de cela et dans une époque moderne, profitons-en pour comparer avec le monde digital (en tout cas celui que l'on nomme ainsi).

La chaine numérique (nommée comme telle), présente un élément de base, le photosite, qui reçoit des photons comme dans un puit, les compte et transmet l'information par la mesure analogique du courant électrique en sortie de photosite. un système analogique (qui sera converti en données binaires un peu plus tard) assez limité, mais au rendement exceptionnel, effectivement, il suffit de 2 photosites pour décrire une paire de ligne, ce qui rend la structure et l'information extrèmement proche. Un capteur comme celui du Ds III Canon défini 80 Pl/mm avec seulement 160 photosites/mm, la modulation se fait par mesure des courants de sortie et chaque photosite donne une série d'informations, la modulation et la position précise de cette information, bien rangé sur une grille parfaitement structurée.

La chaine argentique, se compose de cristaux, qui une fois développé deviennent des grains. Ce type d'élément bonne une information binaire, le grain existe ou n'existe pas, pas de modulation.
Les grains mesurent entre 1 et 3 micron, il y en a donc 500/mm mais sur plusieurs couches, on est donc dans du très grand nombre, pour définir un millimètre d'information on a quelques milliers de grains possible. L'émulsion est formée d'une palette de cristaux, de taille et de sensibilité différentes qui formerons les grains nécessaires pour définir le mieux possible notre information. Notre film ne définit pas beaucoup plus que notre capteur, et si l'on parle des système d'imagerie, on peut même dire que le film défini beaucoup moins.
Si l'on imagine que la résolution des systèmes sont comparables, on a en surface un facteur de l'ordre 50 sur le plan des éléments, le film comporte 50 fois plus d'élément pour dire la même chose, sur la surface on a donc 2500 fois plus d'éléments, que sur la surface d'un capteur. Il faut environ 100 grains pour définir une paire de ligne (ce sont des ordres de grandeur donnés à la louche, seul les rapports sont importants, vous n'allez pas recompter ces grains au microscope).
On a donc un éloignement entre la structure de l'image et l'image elle-même, on peut vraiment distinguer 2 niveaux d'information, ce qui n'est pas le cas avec un capteur.
Cette excès de composants élémentaires (les grains) est nécessaire, et permet de transformer sans artifice une information binaire pléthorique en une modulation analogique très complète. Le rendement du système argentique assez médiocre, mais ce rendement n'a pas trop d'importance, les photons étant assez nombreux dans la vie courante. Mais dès que les photons se font rare, la qualité d'information du film devient inexistante par rapport à un capteur en même situation.

Alors d'accord pour dire que la modulation argentique est très satisfaisante, mais uniquement dans les cas ou les photons sont pléthoriques.

-------
No Pasaran
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Re: "sensitométrie" et informations
Envoyé par: Raphaël
Date: 30/04/2010, 09:18

C'est pas vrai, le film est parfait ;-))#




Surtout si on fait abstraction de tout ses défauts.





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