je me suis toujours demandé comment on peut usiner des vis aussi petites, en horlogerie ou micro-mécanique !
Jusqu'au diamètre de ... 0,3 mm (!! je ne plaisante pas, voir catalogue Toutoy & Bertholon) il y a des tarauds et des filières que tout un chacun peut acheter pour fabriquer des écrous et des vis à l'unité.
Mais c'est comme la poule et l'oeuf, comment sont fabriqués ces tarauds ??? ;-)
Donc en principe avec une filière de 1,7 (qui coûte 18 euro HT) on peut refabriquer autant de vis de 1,7, qu'on veut, mais il faut partir d'une tige exactement au bon diamètre, soit 1,66 ... facile à faire avec un tour d'horloger ;-)
Pour fabriquer en grande série, je ne sais pas, mais je sais que les petites pièces proches d'une forme cylindrique sont faites en grande série par des décolleteuses, c'est à dire une espèce de tour automatique qu'on alimente en matière en continu par une barre cylindrique qui rentre dans l'axe de rotation de la machine, quand la pièce est finie, on la tronçonne, la barre avance un peu, et ainsi de suite.
... à vérifier pour la fabrication des vis d'horlogerie.
Tiens, à propos du dernier carré de l'analogique qui résiste au numérique, le tour de décolletage à cames, pour certaines pièces, surclasse par sa cadence de production et sa précision les machines à N-axes à commande numérique ... mais on ne peut pas faire toutes les formes avec un tour de décolletage à cames ; un point de détail qui fait la précision de la décolleteuse, c'est quelle tourne en continu, et qu'un régime permanent de fabrication s'accompagne d'une température bien stable ; les pièces tombent toutes pareilles .. du moins tant que l'outil nest pas usé. Décolleteur, c'est un métier, la machine ne tourne pas toute seule s'il n'y a pas l'expert qui la programme, la surveille, peaufine les outils, bichonne la machine et ses accessoires ...
Question qui rejoint celle posée par des étudiants la semaine dernière : mais comment taillait-on les rouages d'horlogerie autrefois ? Questions auxquelles je ne sais pas répondre et que je devrai poser à mon collègue qui enseigne l'horlogerie chez nous, mais pour ajouter à la perplexité de tous (y compris celle des étudiants de l'ENSMM qui à 90% ne sont pas du pays), je leur ai dit : passez-voir au Musée du Temps et regardez les montres des XVIe et XVIIe siècles ...
Au Louvre il y a des montres anciennes superbes que je recommande d'aller voir un jour, pour les franciliens qui ne passent pas souvent dans l'arc jurassien !
(il me semble que pour les montres anciennes pas mal de pièces tenaient avec des chevilles, pas des vis, ce qui soulève la question de savoir à partir de quand on a commencé à assembler les pièces horlogères par des vis)
Et encore une vis, c'est de l'acier, donc on voit comment on peut usiner l'acier ; mais pensez aux paliers en rubis, et aux tuiles en rubis pour l'échappement des montres dites "à cylindre" qu'on fabriquait dans nos bonnes fermes pendant l'hiver !
E.B.