Bonjour Franville (et Michel qui posait aussi la question hier matin)
Il s'agit bien évidement d'un détournement volontaire de cette réplique célèbre.
Personnellement je "carbure" au jus de raisin fermenté et la plupart du temps assemblé. Pour
le carbure de calcium il s'agit plus d'un gaz que d'un liquide ;-)
Il y un peu plus de 25 ans, je portais encore des culottes courtes et avec deux copains pas plus âgés que moi nous sommes descendus plusieurs fois dans les "cata". A cette époque les accès étaient nombreux dans le VIème et le XIVème. Assez faciles a repérer pour les plaques dites "d'égout" elles sont en fonte et marquées "IDC" pour Inspection Des Carrières. Depuis la majeure partie d'entre elles ont été scellée pour empêcher l'accès. Dans les premiers temps c'était avec une sorte de "plomb" qui sautaient facilement avec un marteau et un burin. Je crois qu'ils ont amélioré les techniques aujourd'hui.
Lorsque nous descendions, c'était toujours avec un minimum d'équipement comprenant les lampes a carbure (dont j'aime bien l'odeur au petit matin) qui nous proposaient un éclairage de qualité et surtout une autonomie à la journée à laquelle ni Bernard Tapie ni la pile Wonder ne pouvaient se comparer.
Bien sur aujourd'hui les led apportent une autonomie énorme par leur faible consommation, mais elles sont au troglodyte ce que le numérique est au photographe : des outils sans âme ni chaleur (va te réchauffer ou préparer un encas avec des led)*
Nous avions aussi des sacs à dos très protégés (les sacs poubelle en plastique existaient déjà en ces temps reculés même si ma grand mère continuait de sortir la boîte à ordure tous les matins) contre l'humidité relative et les boues de calcaire et autres.
Nous avions enfin une carte précise des dites carrières qui nous permettait de toujours savoir où nous nous trouvions même si à l'époque les plaques des rues émaillées (pas sur de l'orthographe sur ce coup là) étaient magnifiques et surtout pour la plupart encore présentes. Ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui.
Ainsi équipés nous avions les moyens de nous orienter, de progresser et de nous restaurer en toute sécurité. Un de mes deux camarades avait été initié par d'autres cataphiles ce qui nous avait permis de descendre serins et surs qu'il ne pouvait rien nous arriver.
Nos sorties se passaient toujours de la même façon : après une descente précautionneuse par les plaques des rues Daguère, Bara ou cette entrée bizarre de la petite ceinture (à la hauteur des Plantes si je me souvient bien) qui ne doivent plus exister aujourd'hui ; nous faisions bien attention à ne pas nous frotter aux murs salissants. Au passage de la première chatière, c'était devenu vœu pieux. Nous évitions les premières flaques pour ne pas éclabousser et ressortions invariablement avec trois litres de flotte dans les bottes.
Nos tentatives de trouver un accès à l'abri allemand du jardin du Luxembourg se sont montrées infructueuses tout comme nous n'avons jamais réussi à trouver de passage dérobé pour rejoindre l'ossuaire de Denfert Rochereau (avec pour objectif avoué de nous constituer notre propre "Anatole"). Mais nous y avons passé des moments formidables de par les kilomètres parcourus sous terre et surtout l'ambiance qui y règne. Quand on est un peu loin des métros et qu'on éteint tout il y a d'abord le noir qui se fait. Il est opaque. Intense. Différent de tout ce que l'on connait. Pas un seul photon pour exciter les bâtonnets des yeux.** Il est renforcé par le silence tel qu'on ne le rencontre pas a l'état "naturel". Si nous n'avions pas la pesanteur, nous pourrions y perdre de sacrés repères sensoriels. C'est une expérience très particulière et peu descriptible. J'ai eu un peu la même sensation lors de l'éclipse avec le silence qui s'est fait et la baisse non contrôlée de la lumière qui font plus appel a notre cerveau animal qu'à la logique et au raisonnement.
Pour revenir à la question de départ, il est évident que dans les carrières votre pied va déguster, prendre cher, manger grave et se trouver soumis à des contraintes qui lui modifieront son état. Alors comme le dit Henri, si vous vous en faites prêter un : qu'il soit très solide ;-) N'aurait-ce été que pour une sortie ; il eut été facile de le remettre en état. Sur un projet à long terme, peut-être devriez vous le considérer comme un consommable.
Après l’intervention de Michel Guigue hier, j’ai commencé à rédiger une réponse concernant les possibilités que vous aviez d’éclairer votre scène. Il faut considérer que les galeries sont rectilignes étroites et longues. Elles constituent la plus grosse part des carrières. Cela signifie que vous ne pourrez éclairer en direct, au risque d’avoir des premiers plans cramés et des arrières plans dans l’hombre. A moins bien sur d’utiliser une bonne grosse boite à lumière. Mais alors la question des chatières reviendra cruellement se poser. Donc il vous faut un éclairage indirect et déporté. Vous pouvez le faire effectivement avec un câble, une commande radio, une cellule de déclanchement ou en open flash avec votre camarade de jeux. Si vous choisissez le câble, il est fort probable que vous ayez du mal à le camoufler. Pour un éclairage indirect vous allez orienter votre flash vers une paroi. Mais dans un corridor étroit vous ne pourrez pas masquer le flash lui-même.
Vous devrez donc profiter d’une intersection où le mur opposé vous fera un excellent réflecteur (en modifiant aussi sans doute la T° de couleur (là d’autres que moi sauront vous en parler). Donc exit la cellule d’auto déclanchement et le câble. Restent la télécommande (il parait qu’il y en a de pas trop chères) et le camarade (là je ne sais pas le cout).
Si aujourd’hui je devais descendre pour une sortie, je trouverai une entrée, un plan et le matériel idoine. Je le ferais un mardi en toute fin de nuit pour diminuer l’opportunité de croiser les forces de l’ordre d’une part et les fêtards du WE d’autre part. Le plan devra être récent car les carrières évoluent même si elles ne sont plus exploitées et une porte ou un passage qui étaient là hier sont ici aujourd’hui. J’essaierais aussi de me faire accompagner par quelqu’un qui connait juste pour gagner du temps et éviter les endroits saccagés par les tags et autres graffitis.
Si vous voulez mener à bien un projet de plusieurs mois dans les carrières, je ne saurais assez vous recommander de vous rapprocher de l’IDC et voir comment vous pouvez collaborer comme dans tout projet avec un organisme officiel. Avoir le quitus et les autorisations pourrait vous permettre de vivre les « catacombes de l’intérieur » Non sans avoir comme il se doit, en entrant, « abandonné tout espoir »
un site assez bien fait
Jérôme.
* Tiens un tutoiement
** Même si Henri n'est pas du même avis
Voilà pourquoi :
Bonne Prise de la Bastille !
Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/03/2010, 17:11 par ventdesable.