Bonjour !
J'ai mesuré sur mon flex-T, donc postérieur à 1958 avec capuchon glissant et verre de visée-plastique-fresnel, et j'ai trouvé ceci :
dimensions de l'image sur film : L=57 mm ; H=56,5 mm
dimensions totales du dépoli : L=55 mm ; H_tot = 60 mm ; réduit par le margeur mobile à 54 mm.
Rappelons que sur le flex-bi les focales de visée et de prise de vue étaient appairées avec grand soin, donc pas de canular pour convertir les millimètres sur les deux images (dépoli de visée ou film) en angles de vue du côté de l'objet : c'est pareil pour les deux objectifs.
Sur mon blad 500 C/M
- dimensions d'images 55 mm au carré
- dimensions du dépoli 54 mm au carré.
Cela ne répond pas, hélas, à la question initiale pour le 2,8D, mais çà donne déjà quelques indications :
==> les dimensions d'image sur le dépoli toujours un peu plus petites de un à deux millimètres par rapport à ce qui est enregistré sur le film.
N'ayant pas répondu à la question, on peut répondre à une question non posée (** Note 1): de combien le margeur doit-il se déplacer pour compenser la parallaxe ?
Se rappelant Fernand Raynaud et la fameuse histoire du temps de refroidissement du fût du canon après le tir, on dirait : d'une certaine quantité, mais comme les rolleiphiles n'ont rien à voir avec les bidasses d'autrefois, on donnera une réponse précise.
Un petit tracé de rayons rapide indique que pour voir dans la visée du haut, correctement centré, le centre du champ enregistré à la distance D de l'appareil, l'angle du rayon central de la visée doit basculer de a/D où a est l'entre-axes du bi-objectif. Ce qui conduit à un déplacement nécessaire pour compenser la parallaxe, dans l'image projetée sur le dépoli derrière la focale f, égal à
(a.f)/D.
Les valeurs d'entre-axes sont : a=42 mm dans les flex-bi tessars-xenars et les premiers 3,5F ; a=45 mm dans les 2,8 et les derniers 3,5F, a=50 mm pour le Mamiya-bi.
Or cette valeur de déplacement d'image sur le dépoli a.f/D se couple assez facilement avec le grandissement, qui pour le flex-bi limité au grandissement 1/10, vaut à peu près G=f/D pour les objets lointains ; D=f/G ; donc l'inclinaison de parallaxe vaut simplement a.G. Or G étant égal à ext/f où ext est l'extension de tirage au-delà du foyer, on tombe sur ce résultat simple :
déplacement du margeur = (a/f).ext
Autrement dit, le déplacement du margeur est proportionnel au déplacement de la platine de mise au point, le coefficient de proportionnalité étant (a/f) soit 42/75 pour un tessar-xenar et 45/80 pour un 2,8 planar-xenotar. Sachant que l'extension maximale de la came du flex-bi est de l'ordre de 7,5 à 8 mm, le déplacement maxi du margeur est de l'ordre de 4 à 5 mm ; ce qui colle à peu près avec la hauteur totale de dépoli de 60 mm, moins 4 à 5 mm de déplacement pour le margeur on retombe à peu près sur nos pieds.
Mais qu'en est-il donc sur le 2,8D ou sur le 3,5B du début des années 1950 ?
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(** Note 1) Parmi les légendes attachées à la haute figure du Père de Gaulle, il y a les fameuses conférences de presse à l'Élysée, avec les ministres en rangs d'oignons derrière le Général comme des petits soldats au garde à vous. Malraux y compris, toujours affreusement mal à l'aise, ce qui faisait peine à voir.
Rien, bien entendu, n'était improvisé, surtout pas les questions et encore moins les réponses, mais le Général n'avait pas peur de dire de temps en temps : « Il me semble que quelqu'un, là derrière, m'a posé la question suivante... et ma réponse est... »
E.B.