Bonsoir !
La réponse est très simple.
Le sonnar superachromat est optimisé pour être utilisé à la fois dans le visible et le proche infra-rouge sans correction de mise au point due aux résidus d'aberration chromatique longitudinale.
Or le principe même du traitement anti-reflet multi-couches impose qu'on tombe sur un compromis indépassable entre la largeur du spectre utilisable et l'efficacité de l'anti reflet.
Si vous ne cherchez qu'à être anti-reflet à une seule longueur d'onde, une seule couche mince bien calculée suffit à annuler le coefficient de réflexion sous incidence normale à la longueur d'onde choisie.
Le traitement T* comme les autres traitements concurrents abaisse le coefficient de réflexion des verres mais uniquement dans le visible, dans l'infra rouge proche le coefficient de réflexion parasite devient sans doute pire que si la lentille n'était pas traitée !!
Donc le Zeiss sonnar superarchromat a un traitement spécial qui permet d'avoir un résidu de réflexions parasites sur les lentilles qui est homogène dans tout le spectre, visible ET infra-rouge compris.
à signaler qu'un simple verre non traité a un coefficient de réflexion parasite qui varie très peu dans tout le spectre visible, autour de 4%, et qui varie assez peu pour les angles d'incidence plus petits que 15° (30° d'angle de champ)
Heureusement l'angle de champ du sonnar de 250 est assez réduit, donc ça facilite le calcul du traitement et les compromis inévitables. Parce que si on impose, en plus de l'infra-rouge proche, que l'antireflet marche aussi pour des angles de plus ou moins 40° d'incidence, comme avec un grand angle, ça devient un casse-tête impossible à réaliser, il faut choisir.
Donc gardez précieusement votre sonnar 250 super achromat, sa cote en occasion est très élevée, rien à voir avec le sonnar "normal", tout T* soit-il !!!
pour ce qui est de l'histoire des traitements anti-reflets, il ya eu du travail de fait aux Etats Unis avant la guerre, mais on crédite en général l'ingénieur Alexander Smakula chez Zeiss en 1935 pour le brevet fondateur.
Tous les brevets allemands des années 30 ayant été annulés par les Alliés, tous les fabricants, allemands compris, furent donc libres de traiter anti-reflet leurs optiques dès l'après guerre.
Pour le rolleiflex qui, avec la Citroën Traction Avant, a été fabriqué avant et après guerre, on peut dire que les optiques d'avant guerre ne sont pas traitée, mais il y a probablement de rares excedptions comme le fait remarquer AndHi, et que dès la reprise de fabrication, toutes sont traitées, que ce soit du Zeiss ou du Schneider-Kreuznach, cette entreprise pouvant dès lors utiliser les brevets Zeiss annulés pour son propre compte, sans royalties à payer !!
Concernant le traitement anti-reflet Carl Zeiss T*, il est identique au HFT de chez Rollei, même contenu technique sous des appellations commerciales disinctes.
E.B.
Modifié 3 fois. Dernière modification le 11/02/2012, 19:56 par Emmanuel Bigler.