Donc, faudrait-il donner une valeur du cercle de confusion variable en fonction du rapport de grandissement ?
Laurent
La notion de profondeur de champ n'existe que par référence à ce qu'un observateur va trouver acceptablement net ou pas dans des conditions d'observations données.
Pour éviter de donner une valeur de cercle de confusion exprimée en unités de longueur (microns, millimètres) variable en fonction de la grandeur de l'image et de la distance à l'observateur, le plus simple est de se ramener à une limite angulaire en degrés ou fractions de degrés.
Pour un(e) pilote de chasse on compte une minute d'arc soit un cercle de 1cm vu à 34,5 m environ : outch !
Pour un(e) observateur(trice) moins astreint à la haute acuité visuelle on prend deux fois plus grand soit 2 minutes d'arc soit encore 1 cm vu à 17,2 m ce qui est déjà fort respectable.
Un oeil non presbyte et corrigé d'éventuels défauts de myopie ou d'astigmatisme voit sans trop d'effort net à 30cm de distance. En cas de presbytie on peut régler cette distance de 30 cm par des lunettes-loupes ou en modifiant la correction de myopie.
Dans ces conditions, pour trouver le CdC « ramené au niveau du papier observé » on projette depuis l'oeil de l'observateur un petit cône(** Note 1) d'angle au sommet total 2 minutes d'arc, en faisant une règle de trois sur le cercle de 1 cm vu à 17,2m on trouve
1/17,2 cm vu à 1 m de distance, puis,
0,3/17,2 cm vu à 30 cm de distance soit dans les 175 microns, sur un tirage vu à 30 cm.
Ensuite on en déduit le cercle ramené au niveau du film ou du capteur qui a servi à enregistrer l'image de départ, via le grandissement total entre l'image initiale sur film ou capteur et l'image finale sur papier vu à 30 cm.
Si c'est un 20x25 par contact vu à 30 cm le CdC cherché est de 175 microns.
Si çà vient d'un 4X5 pouces agrandi 2 fois le cdC sera moitié, dans les 85-90 microns.
Tout cela en image fixe selon le modèle conventionnel le plus simple.
Mais au cinéma, tout change :
- la superposition d'images successives produit une impression de netteté meilleure que la vision d'une seul image extraite du film ;
- en projection numérique je n'ai aucune idée de ce qui se passe, mais c'est bien connu en ciné traditionnel que les photos de plateau sont faites avec un appareil photo et pas en agrandissant une image de 18x24 mm extraite de la bobine de film 35 mm lui-même ! laquelle est en général affectée d'un flou de bougé affreux...
E.B.