Bonjour et bienvenue au club galerie-photo, section « moyen format et plus si affinités »
Bernard (probablement Bernard Ardaud)
l'auteur de très beaux articles sur les chambres panoramiques de fabrication personnelle, et qui est un montagnard averti se rappelle peut-être qu'aux débuts du Club Alpin Français, il fallait être parrainé par un déjà-membre pour devenir nouveau-membre.
Rien de tel sur galerie-photo.info ;-);-) ne serait-ce que parce que nous ne sommes pas un club ;-)
(les méchantes langues diront : c'est pire, c'est une secte ;-);-)
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Concernant l'Ikoflex.
Je ne le connais que de façon livresque, mais c'est à lui seul un monument de l'histoire des appareils allemands, il porte en lui les difficiles mutations de l'industrie photo grand public européenne des années 1950-1960.
Construit par Zeiss Ikon sur le principe du bi-objectif, et obligé de ne pas recouper les brevets de chez Rollei, le paradoxe douloureux de cet Ikoflex est que le groupe Zeiss a toujours réservé ses meilleurs objectifs récemment sortis du bureau d'études comme le planar 2,8 de 80 (1954) à son vieux client le Père Heidecke de chez Franke & Heidecke, entreprise plus connue par sa marque Rollei.
L'Ikoflex est donc équipé du tessar. Il n'a jamais connu le planar. Mais c'est un vrai tessar de chez Zeiss. L'oeil d'aigle de chez Zeiss, qui fit beaucoup pour la réputation du groupe Zeiss et celle des Rolleiflex.
S'il s'appelle « opton » c'est pour une question très pénible de controverse implacable sur fond de Guerre Froide concernant les droits de marque entre Zeiss Oberkochen et Zeis Iéna entre 1945 et la Chute du Mur. Le tessar breveté à l'origine en 1902 mais re-calculé plusieurs fois, fut fabriqué des deux côtés du Rideau de Fer, je ne sais pas où fut fabriqué l'opton que vous avez.
OPTON est l'acronyme de OPtische werke OberkocheN. ce nom servit de façon transitoire au début des années 1950 lorsque Zeiss Iéna, la maison-mère, tomba dans l'orbite communiste. Par la suite lorsque la rupture fut consommée, le marquage OPTON fut imposé suite à négociations entre les parties pour tous les objectifs de chez Zeiss Oberkochen exportés dans les pays du COMECON.
Donc, pour cet Ikoflex, que du bon à dire, sous réserve que l'obturateur ne soit pas gommé, que les lentilles ne soient pas champignonnées, et que l'alignemnt des platines et la butée d'infini soient bonnes. Exactement comme dans un Rolleiflex, mais je ne connais pas les mécanismes particuliers de l'Ikoflex.
Le groupe Zeiss Zeiss décida vers 1956, après la prise de contrôle totale de Voigtländer, le voisin et rival de Rollei à Braunschweig, de se retirer progressivement du marché des appareils moyen format, tout en continuant à fournir des objectifs. l'Ikoflex fut donc arrêté entre 1956 et 1958, date à laquelle le Père Heidecke décida d'occuper la place laissée vacante sur le marché 6x6 amateur par l'arrêt de l'Ikoflex, en introduisant le Rolleiflex T. Autre paradoxe douloureux : le bureau d'études Zeiss re-calcula encore une fois, à la demande du Père Heidecke, le Tessar 3,5 de 75 pour le Rolleiflex T, alors que logiquement c'est l'Ikoflex qui aurait dû en bénéficier ....
Oui, je sais, de nombreux photographes diront : on s'en moque de ces vieilles histoires, seul le résultat compte !! Justement, avec l'Ikoflex s'il est bien réglé, aucun souci concernant les résultats ...
Bonnes photos !!
E.B.
Modifié 2 fois. Dernière modification le 29/09/2011, 10:40 par Emmanuel Bigler.