Auteur: guillaume péronne
Date: 30-05-2007 12:43
Fluffy Clouds, toute l'ambivalence est là, l'adjectif est sympathique, la consonance aérienne, légère, et le ciel, chargé
(Extrait de l'introduction donnée à la série sur le site de JN)
Je voudrais repartir de ce titre et des images : la série proposée sur le site comporte quarante images, Henri Peyre en choisi quatre qu'il juge (je pense) représentatives de ce travail. Je vais donner mon propre filtre…
Si je me fie au titre de la série (Fluffy clouds), le sujet principal de ces images est le nuage, et pas sa cause (les centrales). Avec le nuage, on est déjà dans un registre particulier : on quitte la terre et on fricote avec les dieux.
Je me suis donc attaché à chercher dans ces images les invariants, soit ce qui pouvait donner corps à une idée de série.
1/ Le sujet principal — le nuage — est au centre de la composition.
2/ La cause du nuage apparait, mais jamais dans sa totalité (elle peut être dérobée) ; elle est située en arrière-plan.
3/ L'avant-plan présente soit directement l'homme absorbé dans une activité, soit une marque de sa présence.
Ca mériterai de rentrer dans le détail pour assouplir ce qui peut sembler rigide, mais l'esquise est valable. Si on repasse toutes les images de la série à ce filtre, il n'en reste pas beaucoup, mais je crois que le propos y gagne en clarté : on peut ainsi y lire la manifestation d'une force qui, si on sait qu'elle est le fait de l'homme, est représentée comme supra-humaine : on fabrique des nuages, et c'est une tâche bien plus immense que ces petites occupations avec lesquelles ce "grand-œuvre" est mis en rapport. On joue — avec nos machines à nuages — à se prendre pour des dieux, et d'une certaine façon on est comme dépassé : on reste englué les pieds sur terre, pris dans notre quotidien, inaptes à maîtriser les conséquences de ce qu'on a initié. Tout juste peut-on le subir, au point d'y devenir, par habitude, indifférent.
Voilà, ceci est une lecture personnelle de ce travail. Comme toute critique, celle-ci doit aussi être exposée à la critique.
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