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phorum - esthétique et autres discussions - au sujet de Lenteur et photographie :

Archives 2006-2009 esthétique et autres discussions
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 au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Jean-Louis Salvignol 
Date:   04-11-2007 17:56

"Autre point de réflexion : La lenteur ne vient qu’avec une certaine maturité, quand on en a fini avec la pulsion scopique. Comment transmettre cette idée à des gens qui n’ont pas franchi ce cap ?"



Formulation mécaniste et essentiellement perverse qui suggère une linéarité irréversible de l’évolution de la personnalité (on en a fini, le cap franchi), ignorant de plus étrangement la sublimation comme a- ou de-sexualisation des pulsions, et qui - accessoirement - peut faire émerger un but artistique « pur».

JLS


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   04-11-2007 18:24

"Comment transmettre cette idée à des gens qui n’ont pas franchi ce cap ?"

C'est une question qui pose un problème bien réel, pas une réponse.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Christian Rousseaud 
Date:   05-11-2007 08:59

Puisqu'on évoque la maturité, laissons-la venir naturellement. Si ces gens doivent franchir le cap, ils le franchiront, tôt ou tard

Ch Rousseaud


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Henri Gaud 
Date:   05-11-2007 09:02

Pour savoir qui est quoi,
Qui vit quoi,
Entre lenteur et précipitation,
Il convient de définir la lenteur.

Juste une remarque, mais la lenteur Suisse n'a rien à voir avec la lenteur "commune".

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Petite mise au point...
Auteur: Jean-Louis Llech 
Date:   05-11-2007 09:50

Ce n'est pas parce qu'on parle de photographie qu'il faut tomber dans les clichés.

Sur un plan général, je ne saisis pas cette soi-disant "lenteur suisse".
Et en plus, je n'aime pas ces qualificatifs, qui sont des idées reçues, des lieux communs.
La lenteur suisse, c'est comme la bêtise belge, l'avarice écossaise, la faconde italienne, l'hypocrisie anglaise...
Ce sont des idées reçues bien françaises, qui nous donnent le sentiment d'être meilleurs et plus intelligents que les autres. Parce qu'évidemment, nous, nous sommes rapîdes, intelligents, généreux, francs (ou peut-être "Francs") etc etc.

Qu'il y ait des "cultures" plus réfléchies ou plus impulsives que d'autres, admettons. Mais pas plus loin.

Revenons à la maturité. Est-ce qu'on ne frole pas encore un lieu commun : l'enthousiasme et la précipitation de la jeunesse, confronté à la maturité et l'expérience de la vieillesse ou de l'âge mur. Je rejoins Jean-Louis : "mécaniste et perverse". J'ajouterai "simplificateur et réducteur".

Chaque individu évolue en fonction de son vécu, de ses expériences. Il évolue et s'enrichit en permanence, que ce soit de ses réussites ou de ses échecs. L'important n'est pas d'enseigner les connaissances, mais d'initier à la curiosité. SI on a la curiosité et la méthode, on apprendra tout ce qu'on voudra. Mais il n'y a certainement pas de "parcours type".
Premier âge, deuxième âge, ce sont les couches et le lait, pas le caractère.;>)

Il me revient en mémoire un sujet d'oral de concours qui m'est tombé sur la tête il y a trente huit ans : "Le technocrate est celui qui croit que l'expérience s'enseigne"...
A vos plumes, vous avez vingt minutes...




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Henri Gaud 
Date:   05-11-2007 09:51

<<Sur un plan général, je ne saisis pas cette soi-disant "lenteur suisse".<<

Tu lis l'article et on en recause ensuite.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: DG 
Date:   05-11-2007 09:53

La fougue de la jeunesse permet aussi des chefs d'oeuvres inaccessibles aux plus anciens...
Le bateau ivre, Citizen Kane...

On remarque chez beaucoup d'artistes que leurs pièces les plus intéressantes ne sont pas forcément créer en fin de vie... bien au contraire !
Parfois certains se remonte le moral en appelant maturité, ou encore sagesse... une perte d'énergie ! La sagesse, n'est pas donnée à tous le monde.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   05-11-2007 10:13

Cette citation est tirée de "Lenteur et photographie : une tentative d’exploration".

On y oppose dans le préambule lenteur et pulsion scopique. La pulsion scopique est une réalité culturelle fondée sur un stratégie économique. Au cinéma, la multiplication des plans par "éclairs" des grands films commerciaux provoquent une stimulation forte chez le spectateur. Depuis peu on reconnait une addiction à ces stimulis.
Dans son essai "Le livre des questions" sur Koudelka, Bernard Cuau s'interrogeait déjà : "Vingt cinq images par seconde, c'est notre ordinaire. Mais qui reste vingt cinq seconde sur une image ?".
Dans un contexte de consommation frénétique d'images, comment le photographe peut-il capter le regard de l'autre et l'entraîner dans la lenteur du regard culturel ?"


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   05-11-2007 10:30

Petite rectif :
La pulsion scopique est une réalité culturelle exploitée par une stratégie économique.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Marc Genevrier 
Date:   05-11-2007 11:29

Oui, je crois qu'il faut rappeler qu'à cet endroit de notre étude (c'est le tout début), on essaie simplement de cerner ce qu'est la lenteur et ce qu'elle évoque pour nous. Il n'est pas question de jugement de valeur, ni même exclusivement de production artistique. Donc nous ne disons pas ici que la lenteur serait bonne pour l'art, ni que l'art de qualité ne pourrait venir qu'avec l'âge.

Après ça, il est sûr que ce n'est qu'une note de réflexion prise pendant une séance de "brainstorming", on aurait sans doute mieux retranscrit l'esprit en écrivant "La lenteur ne viendrait..." C'est plus une piste exploratoire qu'une conclusion ou une certitude à ce stade de notre étude.





 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Jean-Louis Llech 
Date:   05-11-2007 17:56

"Vingt cinq images par seconde, c'est notre ordinaire. Mais qui reste vingt cinq seconde sur une image ?"
25 images par seconde et 25 secondes par image. L'inversion me parait idiote. En plus 25, c'est pour les drogués de la TV, du PAL et du SECAM. Le cinéma c'est plutôt 24.

Et remplacez "Image" par "tableau", et les 25 secondes deviennent largement concevables, non ?




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   05-11-2007 18:24

Je crois qu'il vaut mieux circonscrire les citations aux auteurs et se référer au bon texte, c'est déjà pas évident ...


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: guillaume péronne 
Date:   06-11-2007 08:28

C'est simplement le passage de la photographiïte aigüe, celle de l'apprentissage enthousiaste on l'on fait feu de tout bois, à une photographie plus décidée, plus résolue.
Le mitrailage n'en est pas le seul symptôme : c'est aussi — et ceci n'engage que moi — le fétichisme de la photographie prise dans sa seule dimension rétinienne : je vois, je photographie, donc je revoie.

Ce n'est pas une maturité liée à l'âge, et parfois, ce cap n'est jamais franchi, donc finalement, ce n'est pas si mécaniste !




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Jean-Louis Salvignol 
Date:   06-11-2007 09:16

Mon scepticisme juvénile me permet d’échapper à l’écueil d’une métalepse épiscopale.

Plus simplement dit, Je suis étonné que nos co-rédacteurs retiennent dans une problématique qui se veut "scientifique" un concept freudo-lacanien complexe et riche mais qui, même bien rétréci au lavage, relève de l'art et de la littérature plus que de la Science.

Pour approfondir, revenons donc à Maître Jacques en personne in "les noms du père" - séance du 20 novembre 1963 - ce texte (néanmoins) superbe :

"Plus loin, symétrique, comme sur une ligne courbe redescendante par rapport à ce sommet de la béance du désir - jouissance au niveau génital - j'ai ponctué la fonction du petit a dans la pulsion scopique.

Son essence est résumée en ceci que plus qu'ailleurs le sujet est captif de la fonction du désir. C'est qu'ici, l'objet est étrange, l'objet a pour ceux qui ne m'ont pas suivi dans ma première approximation, c'est cet oeil qui dans le mythe d'Oedipe est l'équivalent de l'organe à castrer. Ce n'est pourtant pas tout à fait de cela qu'il s'agit. Dans la pulsion scopique où le sujet rencontre le monde comme spectacle qu'il possède, il rit... que ce leurre par quoi ce qui sort de lui et ce qu'il affronte, est, non pas ce vrai petit a, mais son complément l'i(a), son image spéculaire, voilà ce qui paraît être chu de lui.

Il est pris, il se réjouit, il s'esbaudit dans ce que Saint-Augustin dénonce et désigne d'une façon si sublime - j'eusse voulu aussi vous faire parcourir ce texte - désigne comme concupiscence des yeux. Il croit désirer parce qu'il se voit comme désirant et qu'il ne voit pas que ce que l'Autre veut lui arracher, c'est son regard. La preuve, c'est ce qui arrive dans le phénomène de l'Unheimlich : chaque fois que soudain, par quelque incident fomenté par l'Autre, cette image de lui dans l'Autre apparaît au sujet comme privée de son regard ; ici se défait toute la trame de la chaîne dont le sujet est captif dans la pulsion scopique et c'est le retour à l'angoisse la plus basale, l'Aleph de l'angoisse. Tel est ce à quoi se rassemble dans sa structure la plus fondamentale, le rapport du sujet au petit a et l'Aleph sera là pour nous aider à le symboliser.
Je n'ai pas encore dépassé la pulsion scopique, le franchissement que je désigne de ce qui s'y manifeste et va à y pointer vers l'imposture : ce fantasme que j'ai articulé sous le terme de l'agalma, sommet de l'obscurité où le sujet est plongé dans la relation du désir, l'agalma est cet objet dont il croit que son désir le vise et il porte à son extrême la méconnaissance de cet objet comme cause du désir."

Je me suis "autorisé" les gras...

J'ai vu aussi dans la phrase incriminée, et c'est plus grave, une sorte d'injonction à ce que je désigne comme une Lecture-Téfal, où toute aspérité, toute résistivité, sera renvoyée à un infantilisme demeuré, sinon à un état névrotique infamant, ce qui est une formulation très caractéristique d'une certaine époque - ou épopée - du freudo-marxisme triomphant.

JLS


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: guillaume péronne 
Date:   06-11-2007 09:40

Ce n'est pas désigné comme infamant, et il faut reconnaître que c'est une réalité bien entretenue par intérêt économique (merci Z.).

video ergo sum ? ; )




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   06-11-2007 09:45

Après la crypto-xénophobie dénoncée par JLL,voici le crypto marxisme dénoncé par JLS.
Je n'ai vraiment aucun goût pour le commentaire du commentaire, mais je ne vois pas ici le désir de comprendre (ni de lire!) mais celui d'en découdre.

Pour ma part, messieurs, je vous laisse à vos fièvres aux fronts de taureaux, et dégage d'ici où je n'ai plus rien à faire.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: guillaume péronne 
Date:   06-11-2007 09:47

je sors aussi…


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Marc Genevrier 
Date:   06-11-2007 10:04

Jean-Louis, vous avez sans doute raison de dire que ça n'a pas sa place dans le reste de notre démarche. D'ailleurs, vous avez remarqué que nous disons très peu de choses sur le photographe, justement parce que ça relève d'un autre domaine.

Pourtant à l'origine, la motivation du congrès - et de ce travail - était peut-être bien de s'interroger sur le fait que, pour simplifier, en grand format, on est plutôt dans une pratique lente, donc on peut supposer que nous partageons tous au moins un goût pour une certaine forme de lenteur, alors que le monde qui nous entoure nous vante sans cesse les vertus de la vitesse (toujours pour simplifier). C'était donc bien aussi une question sur ce qui nous a amené à cette pratique plutôt qu'à une autre, en quelque sorte. Donc je crois qu'à l'origine de cette réflexion, il y a surtout l'envie de comprendre notre propre parcours, pas plus.





 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Jean-Louis Salvignol 
Date:   06-11-2007 10:06

On s'en - se - tire comme on peut.

J'ai effectivement pris tout à fait au sérieux cette invite : "Je crois qu'il vaut mieux circonscrire les citations aux auteurs et se référer au bon texte, c'est déjà pas évident ..." comme allant dans le sens Téfal que je souligne.

"La pulsion scopique est une réalité culturelle exploitée par une stratégie économique."

Quant à ce Réductionisme socio-économiste d'un concept essentiel de la psychanalyse, il aura du mal à rester anodin ou fortuit. et surtout non-signifiant.

Maintenant, si les gloses forumesques sont réservées aux analphabètes...


JLS


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Henri Peyre 
Date:   07-11-2007 07:42

Bonjour Jean-Louis,

Je redonne la phrase : "Autre point de réflexion : La lenteur ne vient qu’avec une certaine maturité, quand on en a fini avec la pulsion scopique. Comment transmettre cette idée à des gens qui n’ont pas franchi ce cap ?"
Elle dit ce qu'elle dit.

1. Ce point a fait l'objet d'une brève discussion entre nous que nous avons évoquée par ces mots. Il n'a pas été développé, on peut le voir, dans l'article, parce que nous ne l'avons pas jugé assez préhensible dans le cadre de ce que nous voulions faire. Nous avons surtout essayé de retenir les points qui marchaient bien.

2. L'idée de cap à franchir est ce qu'elle est. Un futur assassin peut franchir un cap en égorgeant un veau de ces mains. Les caps ne sont jamais que sur la route des bateaux qui les empruntent. Si la route ne va pas vers cette "certaine maturité" (et non "maturité certaine" que l'amoureux des mots que vous êtes aura su remarquer), évidemment ce ne sera pas un cap pour lui. Il me semble que la phrase est assez claire là-dessus.

3. La démarche qu'on a adopté est forcément infâme pour un establishment qui veut construire autour de l'art des édifices religieux, tenir des propos religieux et tient absolument à vouloir faire croire aux mots religieux qu'il invente. Le sujet principal de discussion est là. Il y a des gens qui ne supportent pas qu'on s'attaque au mystère parce que la dissipation du mystère menace leur pouvoir de fumeux.
Par ailleurs, il n'y a pas que les prêtres. Il y a aussi les victimes, les bons croyants, pour lesquels la profondeur du mystère dans lequel ils choisissent corps et âmes de s'abandonner est l'ultime tentative de reprendre pied - par ce qui leur semble enfin être une volonté - dans un monde où ils se noient.

Cet article est scandaleux, vous avez raison. Mais par pour les raisons que vous dites. Il est scandaleux parce qu'il pousse au "connais-toi toi-même", il pousse au doute, et refuse les rituelles courbettes de dévotion à l'art. Il est fait par des gens qui trouvent qu'il y a déjà tellement de mystère partout qu'il n'est pas inutile d'allumer ici ou là de petites lampes. Cette voie en art est largement minoritaire mais pas orpheline : vous connaissez probablement E.H.Gombrich. Cela vaut le coup de lire par exemple des livres comme l'Art et l'Illusion (NRF - Gallimard). Il y a du beau travail simple, précis et sans grands mots, tout net comme on l'aime.

Voilà, j'en termine. Jean-Louis, il n'y a pas de gloire à venir au secours du mystère. Il n'y a pas de gloire à s'habiller de ténèbres. Nous sommes dans les ténèbres. Réveillez-vous !




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Henri Peyre 
Date:   07-11-2007 09:05

Par ailleurs, ce que vous écrivez ici :
ignorant de plus étrangement la sublimation comme a- ou de-sexualisation des pulsions, et qui - accessoirement - peut faire émerger un but artistique « pur».
pourrait faire l'objet d'un fil intéressant.
L'idée de but artistique "pur" poussant sur une sorte de fumier de la pulsion sexuelle est une vieille idée qui intègre tout un rapport à la morale et à la vie. Cela n'est pas intégré dans notre article du tout. La question va loin évidemment. Mais doit être relativisée. On ne fera jamais croire à quelqu'un qui a de gros besoins sexuels que la vie est une affaire de loyauté, de morale ou de religion. Et pour l'homme qui a faim la vie est déjà affaire de trouver du pain. Sur ce genre de question, on conçoit que les points de vue soient assez nombreux.
Mais bon. Vous avez bien eu raison de mettre pur entre guillements. A y être, on pourrait aussi mettre artistique entre guillemets, et but aussi.
J'arrête de relire, la machine à mettre les guillemets s'est emballée ! ;-)




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Quentin 
Date:   07-11-2007 12:09

"La lenteur ne vient qu’avec une certaine maturité, quand on en a fini avec la pulsion scopique."

Je n'ai pas lu l'ensemble du sujet alors peut être que ce que je vais dire l'a déjà été mais... en quoi la pulsion scopique et la lenteur serait elle incompatible ? Je crois simplement qu'à partir de l'instant où cette pulsion ne nous habite plus, nous pouvons ranger nos appareils photos et nos caméras. Je crois aussi que la pulsion scopique nécessite, pour être pleinement satisfaite, une lenteur qui a avoir avec la décortication des choses.
Allons plus loin : pourquoi la lenteur serait-elle à placer au-delà d'une approche pulsionnelle des choses ? C'est une erreur, à mon avis.




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: mougin 
Date:   07-11-2007 12:22

A propos du forum esthétique /

Un forum et plus encore l’agora pour les grecs et le lieu du débat essentiellement politique au cours duquel s’affrontent les opinions en vue de déterminer ce qui pourrait être le vrai ou du moins ce qui s’en approche, l’opinion droite ou orthodoxie. La libre contradiction est le moyen d’y parvenir. La pratique de la contradiction peut s’accompagner d’une légitime lutte pour la reconnaissance de type agonistique qui fait que l’adversaire reste aussi un ami. Ceci pour rappeler avec Orwell que la sociabilité ne peut s’accompagner que d’une « commune décence ».
La relation agonistique à laquelle appartient l’affrontement du jeu autorise l’ironie, la plaisanterie fut elle ad hominem. Mais ce qui fait le partage entre les opinions contraires est le bien commun que nous les hommes partageons et que Descartes appelle le bon sens qui selon lui est si bien partagé (ce qui ne prouve pas que l’on s’en serve), et que nous appelons raison et que les grecs appelait logos. Le logos est le pouvoir que nous avons de discourir et de convaincre. Mais vouloir convaincre autrui c’est aussi prendre le risque d’être convaincu par lui, sinon ce n’est pas du jeu comme on dit dans les cours de récréation, ou c’est tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle comme on dit dans la cour des plus grands.
Sur ce forum on n’assiste que bien rarement à une véritable discussion ou à un véritable affrontement avec des arguments. Pour citer mon propre texte qui se prête facilement à la critique vu son caractère réducteur, n’a été l’objet que d’une seule question pertinente et argumentée qui puisse faire progresser le débat à savoir la question de JCR38. Mes prises de position anarcho-conservatrices n’ont été l’objet d’aucune polémique. A-t-il été lu ?. Pour le reste mon texte n’est jamais nommé si ce n’est par allusion « ce n’est pas de cet article là que je parle » ( DR ) celui de Gallaz, mais de l’autre avec allusion aux alpages, sans avoir compris que mon premier texte est une plaisanterie même si le concept de rumination existe bien en philosophie chez Nietzsche. Gilles Deleuze qui est notre dernier grand philosophe français connu y fait souvent référence.

Nous avons donc assiste dans un premier temps à une attaque en règles de la communication de Mr Gallaz, communication qui n’a pas été lue, et dont on n’a pas fait l’effort de saisir l’esprit. Elle s’adressait essentiellement à un public suisse et dénonçait avec courage les dérives populistes de ce pays. Mais je n’en dirais pas plus ayant déjà dit sur le forum ce que je pensais des diverses interventions, affirmation péremptoires, énoncés d’opinions à quatre sous, citations de grand auteurs non commentées. Propos parfois à la limite de la xénophie,telles ceux qui ont visé Stringa, alors que l’on ne voyait pas venir des fameuses Rencontres de Montreux. Elles ont pourtant bien eu lieu. Je rappelle que trente inscrits se sont décommandés au dernier moments, plaçant ce dernier dans une position financière vraisemblablement inconfortable. Tout cela n’est pas décent, et on peut réellement se poser des questions sur le pourquoi d’un tel acharnement contre ces rencontres qui ont en lieu en Suisse, alors que celles qui ont eu lieu en France n’ont pas suscité une telle mauvaise foi ? Doit-on en chercher la cause dans la désormais fameuse pulsion scopique, et l’immaturité qui l’accompagne.


A propos de la pulsion scopique.

Après Gallaz, c’est au tout du Groupe de Nîmes de faire les frais d’une attaque débile selon les mêmes procédés que ceux utilisés précédemment, les soi-disant contradicteurs dénonçant dans un texte tout à fait cohérent un énoncé dont par ailleurs sans s’en rendre compte ils sont la parfaite illustration.

On ne fait pas l’effort de lire le texte, on ne comprend rien à l’originalité de la démarche. Naturellement on ne salue pas le travail fourni pour alimenter le forum et en hausser le niveau, mais comme pour Gallaz on extrait une phrase et en dehors de tout contexte, on ricane, on glose, on cite à tout va. Sentencieusement on énonce des opinions proprement dépourvue de sens mais d’une prétention inégalée et on cite par copié-collé un texte de Lacan tout en étalant sur la place publique sa parfaite ignorance, et son inculture crasse. Je veux parler de J L S.

Venons en à la phrase incriminée dans laquelle notre pétentieux lecteur veut voir une « lecture Tefal ». Qu’entend-t-il par là ? Et qui est la crêpe ? Que vient faire ici la résistivité qui est un terme qui ne concerne que les semi-conducteurs de type germanium. Serait-ce un concept heideggerien récemment dévouvert dans une hutte de la forêt noire ? Nos spirituels intervenants aiment les alpages et le reblochon. L’infantilisme demeuré, tout le monde le sait est le critère de sélection des centraliens, corps auquel je crois appartient Marc Genevrier. Quand au freudo-marxisme il est bien mort. Reste Badiou notre dernier maoïste déclaré et Mr Gendre à savoir JAM pour qui connaît et qui reste le gardien du temple lacanien. Qui a parlé dans les gazettes du dernier Séminaire de Lacan paru la semaine dernière. Il y a dix ans il aurait fait un tabac.

« La lenteur ne vient qu’avec une certaine maturité, quand on en a fini avec la pulsion scopique. Comment transmettre cette idée à des gens qui n’ont pas franchi ce cap ? »

JlS a raison de dire formulation mécaniste et perverse, mais il n’en connaît pas la raison, car manifestement il ne connaît pas et n’a pas lu le texte majeur de Freud « Pulsions et destin des pulsions » qui se trouve dans sa « Métapsychologie ». Il est légitime de se poser la question de savoir si la psychanalyse est une science. Karl Popper par exemple en doute. Elle n’est pas falsifiable, on ne peut pas montrer qu’elle est fausse. Mais Freud lui pensait bien qu’il en créait une. Et comme dans toute démarche scientifique, dans sa métapsychologie il crée des concepts et un modèle cohérent quitte ensuite si à le vérifier dans l’expérience, ici dans la clinique. Le Groupr de Nimes toutes proportions gardées suit une démarche semblable.

La notion de pulsion est un concept qui comme tout concept est opératoire, c’est à dire qu’il résulte d’une opération. Freud transporte et modifie dans le domaine de la psychologie le concept de force tel que l’énonce la mécanique classique et celui d’énergie tel que le développe la thermodynamique de son époque.

Pour Freud la pulsion est une force qui est un représentant psychique qui articule le psychologique et le physiologique.

Comme toute force, elle a une origine, une direction (ou une fin dans notre cas) et de plus elle a un objet soit étranger soit propre.

Il existe deux types de pulsions, les pulsions de conservation du moi et les pulsions sexuelles ( « l’enfant est un pervers polymorphe » mon cher JLS)

Les pulsions de conservation du moi ont une origine, le besoin : manger boire dormir, plus tard se reproduire.
Elles ont une intensité, cette intensité augmente par sa non satisfaction. Première perversion le masochisme primaire, je ne satisfais pas ma pulsion, j’ai de plus en plus faim, j’ai de plus en plus mal. J’aurai donc de plus en plus de plaisir à manger. Voilà que le plaisir est la cessation d’une douleur. Dramatique et délicieux.

Elles ont un but se satisfaire si possible par les voies les plus courtes, (même si comme je viens de le dire par masochisme ont peu rallonger les délais, mais pas trop) .Elles sont donc dominées par le principe de plaisir. Tout tout de suite.
(Les pulsions sont dévorante, vite, vite. La vitesse comme tu le vois caractérise la première enfance et par conséquent l’immaturité)

Elles se satisfont par le moyen d’un objet, je tête le sein de ma mère, je mange une pomme. Elle s’incorpore l’objet le fait sien (le sein). Elle le dévore par la bouche, plus tard par les yeux.

La pulsion est plastique, elle a un destin elle peut donc être modifiée éduquée, comment ?

Tout d’abord toute pulsion est confrontée à la réalité. Pour X raisons elle ne peut être satisfaite immédiatement, sa satisfaction sera donc différée. (dressage alimentaire par exemple, on ne peut pas manger tout le temps, donc on nous apprend à manger trois fois par jour).

La pulsion peut se satisfaire également par déplacement d’objet, l’objet est absent le sein de ma mère je suce mon pouce. La pulsion devient alors autoérotique, elle est dit Freud sexuelle. Comme tu le vois JLS la sexualité n’est pas la génitalité. Tout organe utilisé comme instrument autonome de plaisir est sexuel. En réalité tout notre corps est sexualisé, nos oreilles, notre nez, notre cerveau si nous avons plaisir à faire des maths ou te faire un petit cours de psychanalyse afin que tu ne meures pas idiot. Même le gros orteil est une zone érogène comme l’a montré Georges Bataille dans un petit texte que peut être tu as lu sinon tente ta chance avec Google.

Elle pourra également se déplacer sur un objet à valeur culturelle. Rabelais préconisait le sport à Gargentua adolescent. Crevé il n’aura pas l’idée de se toucher la nuit.

Enfin il existe des pulsions qui ne peuvent pas être satisfaites, car elles rencontrent l’interdit qui fait de nous des hommes. On ne couche pas avec les femmes que l’on aime le plus notre mère et nos sœurs. Ces pulsions sont refoulées.

La vie psychique est ainsi dominée par deux principes contradictoires. L’un d’origine biologique, le principe de plaisir est dominé par l’urgence et l’immédiateté. L’autre le principe de réalité est dominé par l’apprentissage du temps et de la durée, il implique donc l’attente, la nécessité de prendre son temps. Ce qui n’est pas possible maintenant, le sera plus tard quand je serai plus grand.

Comment alors satisfaire ces deux principes contradictoires : seulement par des formations de compromis fantasmes, rêves symptômes , compromis qui valent ce que valent les compromis. Œdipe en grec désigne le boiteux, le gauche .Eh bien nous aussi nous boitons surtout si nous faisons semblant de marcher droit, car ses solutions de compromis sont imaginaires. Sans imaginaire, sans rêves, sans symptômes nous ne saurions pas vivre. Notre vie globalisée et parcellisée n’est tenable que par ce que nous sommes abreuvés d’images préfabriquées ou prédigérées. Mais nous pouvons aussi vivre d’un imaginaire qui nous élève quelque peu au-dessus d’un imaginaire de masse et de pacotille. C’est ce à quoi s’essaient ce me semble les créateurs et les participants de ce forum.

Des pulsions à la pulsion qui devient scopique.

La phrase qu’ici nous expliquons parle de cap. On peut trouver le terme inadéquat, mais peu importe le mot, Freud dirait plutôt stade. Tout le monde connaît ces moments de crises marquées par la fin de l’enfance, puis par l’adolescence, la quarantaine, l’acceptation de la vieillesse et puis la mort. Appelons cela des caps pour faire plaisiur aux nîmois.

La première grande crise que nous traversons est celle du complexe d’Oedipe et c’est vers 4 5 ans que naissant ces fameuses pulsions scopiques. Desir de voir, et de voir quoi, tout simplement ce qu’il y a sous les jupes des filles. C’est au moment ou sont réprimées les pulsions génitales (masturbation infantile) que le petit garçon se pose la question de la différence sexuelle et apparaît l’angoisse de castration et des comportement de voyeurisme exhibitionnisme (perversion JLS). C’est à ce moment qu’apparaît la figure terrible du Père qui proprement coupe le lien imaginaire qui lie l’enfant à la mère pour l’ introduire à la réalité de la loi dont il est le Symbole, le nom dirait Lacan. ( tout cela n’est que rapidement dit)

Ce « cap » dépassé, comme au temps de la marine à voile le petit garçon va pouvoir se socialiser et accéder à la réalité du désir qui devra porter non pas sur les femmes qui lui sont le plus proche mais sur les étrangères. Il devra attendre qu’il grandisse, et l’adolescence c’est long, c’est lent.

Enfin qui sont ces gens qui n’ont pas dépassé le cap ? Ce sont toi et moi. Bien sûr que nous avons atteint la maturité. La mienne commence même à être blette. Mais voyons nous le monde avec la lucidité et la lenteur requise par le principe de réalité à savoir que pour nous de toute façon c’est mal parti, ou bien alors précipitons avec avidité sur les images faites exprès par la société globalisée qui nous fabrique un petit paradis artificiel pour oublier. Ou bien alors renoncer à cette avidité de la pulsion dévorante pour apprendre la lenteur des images que nous fabriquons, que fabriquent les peintres, les photographes et qui nous interrogent comme le font les vraies images depuis Lascaux (l’image du puits par exemple) sur la condition des hommes confrontés à la réalité de leur destin de mortels.

Il est pas sûr que cette lenteur là qui n’en finit pas, nous ayons envie de la voir, pourtant elle nous regarde. Avons nous tellement envie de franchir le cap.

Ce qui est proposé ici est une interprétation non autorisée par le Groupe de Nimes. C’est une interprétation parmi d’autres. Si je me permets de l’infliger au lecteur, c’est uniquement pour montrer que les mots ont un sens pour qui veut se donner la peine de les comprendre, même si ce sens n’est pas celui que voulait donner leurs auteurs. Avant de ricaner il paraît plus intelligent de faire l’effort de la compréhension, même si l’on se trompe.

A propos du texte de Lacan

Le texte de Lacan proposé sur la pulsion scopique, par JLS dont on ne sait s’il l’approuve, le comprend, ou bien alors le cite pour faire bien, genre « m’as tu vu », est des plus faciles à trouver. Taper « pulsion scopique sur « Google » et vous le verrez apparaître dans une version non autorisée. Il apparaît ici que le copié-collé est le nouvel instrument de la pensée. Le procédé comme on le voit ne fait pas dans la lenteur, car rentrer dans les arcanes de la pensée de Maître Jacques comme l’appelle JLS (sans doute est-il ou a-t-il été l’un des proches) demande pour le moins le temps de la rumination.

Le texte autorisé a été publié par Jacques Alain Miller au Seuil en 2005 sous le titre des Noms-Du-Père. Ce texte, unique séance d’un séminaire interrompu par son exclusion de la Société Française de Psychanalyse, n’a jamais été publié du vivant car de Lacan car il s’y est toujours opposé. Il s’agit donc d’un texte fragmentaire. Pour qui voudrait en savoir plus sur la pulsion, l’objet a, et sur la notion d’Imaginaire qui concerne directement la photographie, il serait bon de lire « le Stade du Miroir » de 1949, page 93 des « Ecrits », ainsi que le Séminaire Livre XI « les Quatre Concepts Fondamentaux de la Psychanalyse » « Du regard comme objet a » p .65 à 108. C’est dans ce texte que Roland Barthes a piqué (il n’en dit rien) le concept de « punctum » qui est un autre mot pour dire l’objet a. Donc si vous voulez savoir ce qu’est l’objet a relisez Barthes et là on est dans le domaine du lisible. Cela évidemment vous demandera un peu plus de temps qu’un copié-collé vite fait bien fait. Mais allez y lentement car cela vaut le détour.

Mougin le vieux professeur comme m’appelle l’ami Henri Gaud


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: mougin 
Date:   07-11-2007 12:28

Le texte envoyé a été rédigé avant d'avoir lu la réponse d'Henri Peyre. On pourra donc y lire des interprétations divergentes.

J'ai essayé de lui donner un sens selon les concepts de la psychanalyse à laquelle fait réfarence JLS, et qui ne correspond sans doute pas aux itentions des auteurs. Peut-être que l'Inconscient que par définition nous ignorons mais ne noius ignore pas nous mettra tous d'accord.

Enfin excusez moi de ne pas savoir faire court

Mougin


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Jean-Louis Llech 
Date:   07-11-2007 14:57

Le problème n'est pas de faire court ou long, monsieur Mougin, mais de rester respectueux. Je ne suis pas mis en cause, mais je n'apprécie guère les commentaires que vous assênez sur quelqu'un que je connais depuis pas mal de temps, et que je considère comme une personne respectable et posée.
Vous déplorez la xénophobie, ce en quoi je vous rejoins, mais le mépris et l'insulte sont de la même veine. "Ignorance, inculture crasse" ne sont pas des mots assortis au reste de votre discours.
Ils sont plus adaptés à celui des populistes que vous dénoncez par ailleurs, mais que vous semblez prêt à rejoindre à la moindre mise en cause de votre savoir que vous devez juger immense.
On insulte ses interlocuteurs, on les méprise et on les rabaisse à défaut de pouvoir les convaincre. Ailleurs, d'autres n'hésitent pas à traiter les gens d'imbécile.
L'impunité qu'assure l'écriture sur un forum ne devrait pas dispenser les gens d'un minimum de politesse et de respect si tant est qu'ils aient appris à les pratiquer.
N'oubliez pas cet aphorisme qui parle "du plaisir goûté des dieux" qu'il y a à être traité d'imbécile par ... Merci donc pour ce plaisir fugace que vous et quelques autres pédants qui font la roue sur ce forum nous apportez parfois.
Vous devez être extrêmement satisfait de votre longue tirade, et c'est tant mieux pour vous. Si cela vous a permis de décongestionner vos neurones au travers d'une logorrhée libératrice, cela aura au moins servi à quelque chose.
Une simple suggestion : relisez vous dans quelques mois...

"Tout cela n’est pas décent", écrivez vous ?
Là, je vous rejoins entièrement.

Un vieil élève qui n'aurait pas aimé vous avoir comme professeur.




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: mougin 
Date:   07-11-2007 15:48

Monsieur Lelech

Je suis désolé d'avoir heurté votre susceptibilité et je ne pense pas manquer de respect à la personne de Mr Jean-Louis Salvignol que je ne connais pas personnellement. Mon discours appartient à un genre que l'on appelle diatribe depuis le temps des stoîciens et par ailleurs le genre polémique appartient à un genre littéraire bien français. Dans ce contexte, les expressions que vous me reprochez ne peuvent être considérés comme des insultes. Les expressions que j'utilise vise un texte et son contenu, et une pratique et non pas la personne de Mr Salvignol qui j'en suis sûr est quelqu'un de tout à fait estimable et pour lequel en temps que personne je n'ai que du respect.

Par contre copier coller un texte de Lacan que l'on trouve sur internet sans prendre la peine de le commenter, cela est est un comportement inculte, le mot crasse est de trop je le concède, mais cette expression est un lieu commun. Vous seriez en droit de me le reprocher, car j'aurai dû trouver une expression plus originale, car vous pensez bien que pas un instant je n'imagine que Mr Sagnol ait une hygiène corporelle approximative. Quand je dis à un ami "t'es con", cela ne veut pas dire que je le prends pour un imbécile.

Je vous prie de bien vouloir replacer mon intervention dans son contexte. Vous parlez du plaisir des dieux à être insulté, voilà une belle expression que je ne connaissais pas et que j'apprécie. Vous me prenez pour un pédant . Un pédant fait étalage d'un savoir qu'il ne possède pas (copié collé). Vous devriez plutôt me ranger parmi les pédagos car je suis soucieux d'explications, et si vous fréquentez le forum vous verrez aussi que je suis soucieux de transmettre le peu de savoir que je crois posséder. Et il semble que le temps presse car comme vous le dites, et sans doute faut-il voir là un diagnostic, les neurones commencent à battre campagne.

Bien à vous Mr Lelech, que j'aurais bien aimé avoir comme élève, car figurez-vous les élèves me manquent. Je ne peux pas vous garantir que tous mes élèves m'aient adoré, mais je peux vous garantir que je ne les ai pas laissé indifférents, comme vous-même semble-t-il. Amour ou Haine, cela fait un lien.

Jean-claude Mougin


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Jean-Louis Llech 
Date:   07-11-2007 16:39

"les expressions que vous me reprochez ne peuvent être considérés comme des insultes". Puisque vous le dites...
Quant à l'expression exacte c'était : "Être traité d'imbécile par un crétin est un plaisir goûté des dieux". Elle est assez ancienne et dispensée de tout droit d'auteur pour que vous puissiez la garder et l'utiliser à bon escient.

Pour le reste, j'ai été enseigné et enseignant. Je sais donc combien le second est difficile, et je l'ai interrompu pour cette raison. Mais le premier l'est parfois aussi, et si à cinquante-huit ans ma tolérance est encore assez grande, ma patience l'est parfois moins.
Pédant ne s'appliquait pas particulièrement à vous, mais à certains ici qui s'écoutent dactylographier, à défaut d'auditoire pour s'écouter parler. J'ai fait un lot.

En ce qui vous concerne, le principal reproche - tout pédagogique - que je vous ferai est dit plus haut. J'ai probablement les défauts de mon cursus universitaire, à savoir la précision du langage, la rigueur de la démonstration et le choix des mots. Du moins je m'y efforce, si je ne l'atteins pas toujours, et loin s'en faut. Associé à la volonté de convaincre, et pimenté d'une bonne dose de dialectique, ça peut être aussi assez pénible pour les autres, j'en conviens.
Mais j'évite au moins le verbe brouillon, la dissertation éparpillée, la citation à l'emporte-pièce, la compulsion lexicale spasmodique plus proche de l'imprécation, l'expulsion irrésistible de pensées confuses; pour rapporter la logorrhée au plan pseudo-médical : la diarrhée verbale.

La diatribe, dites vous. Ce genre s'applique surtout à des dialogues avec un interlocuteur fictif, alternant les figures de rhétorique, le style imagé et l'anecdote. La diatribe est plaisante, le trait y est vif, primesautier même. C'est un genre difficile et par malchance nous en sommes très loin. J'eusse aimé vous y voir, et tout n'est peut-être pas perdu.
La seconde acception lexicale est le discours par lequel on attaque sur un ton violent et parfois même injurieux, une personne ou une idée. Là, vous avez trouvé votre justification, mais c'est néanmoins une bien piètre excuse.

Pour ma part, ayant expulsé tous mes ressentiments à votre sujet, si vous le voulez bien, j'en resterai là.




 
 HS
Auteur: guillaume péronne 
Date:   07-11-2007 16:47

Il ne faut pas manquer d'air pour à la fois invoquer le respect, et dès qu'on le peut envoyer quelques missiles bien placés !
Mon cher Jean-Louis (L.), tu devrais remarquer que personne ne t'a jamais attaqué sur tes petites manies. Merci de laisser les autres respirer, et si le fait de penser — ou pire, de voir d'autres penser — te froisse, passes ton chemin ; ce ne sont finalement que d'autres petites manies.


 
 HS encore
Auteur: guillaume péronne 
Date:   07-11-2007 16:53

Ce n'est pas tant la forme que le fond qui est pénible


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   07-11-2007 16:59


"Ignorance, inculture crasse"

Celle là même qui autorise JLL à qualifier les propos de Bernard Cuau d'"idiote inversion", ou le qualifier de "drogué de la TV,".

Bernard Cuau dont je fus l'élève enchanté par la culture pétrie d'intelligence sensible. Il était écrivain et cinéaste, son enseignement m'a ouvert le regard. Il avait des admirations cinématographiques et littéraires que je partageais pas toujours, en "élève-professeur" il laissait notre parole souvent mal assurée exprimer ce que nous ressentions. Nous n'avions d'ailleurs pas d'autre alternative que de sortir du prémâché appris laborieusement qui nous tenait lieu de pauvres petites certitudes, et plonger au fond de nous-mêmes pour tenter de remonter quelque chose.

Pour votre gouverne Bernard Cuau avait installé sa télévision chez lui à hauteur d'œil d'un homme debout. Mettant la fatigue du corps au service de la brièveté du temps consacré, et de l'esprit qui menace de s'avachir.

"Le livre des questions" est déjà en soi un titre magnifique, magistral accolé au travail de Koudelka. Pour la première fois je regrette vraiment quelque chose sur ce forum. Je veux dire que je n'ai pas le regret de m'être trompé en convoquant ici B. Cuau, mais d' avoir convoqué dans cette conversation l'esprit d'une personne disparue trop tôt et qui me manque, et dont probablement personne ici n'aurait entendu parlé.

Alors 24 ou 25 images / seconde ? se demande le taureau furieux devant le chiffon rouge (marxiste ?).

Je rejoinds totalement Monsieur Mougin lorsqu'il nous dit que les remarques des contradicteurs sont l'exacte illustration de l'énoncé qu'ils croient pourfendre. Et le remercie pour l'effort consenti.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: guillaume péronne 
Date:   07-11-2007 17:29

Le pire, c'est que ce ne sont en fait que 50 demi-images par seconde…


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Aspix 
Date:   07-11-2007 17:29

Zoran,

« Au cinéma, la multiplication des plans par "éclairs" des grands films commerciaux provoquent une stimulation forte chez le spectateur.
Depuis peu on reconnait une addiction à ces stimulis »


(C'est juste pour replacer ds le contexte) ; c'est-à-dire que, concernant la seconde phrase, j'aimerais savoir s'il vous auriez qque référence précise à transmettre (étude, ouvrage, etc.), et ce pour stricte édification personnelle — rien à voir avec ce fil, au demeurant plutôt passionnant, instructif et inspiré…

D'ailleurs bien agréable de (se contenter de) lire le forum ces tps-ci… qui nous change des récentes éruptions de ces fumeux « moi j'aime / j'aime pas » ou « pipo, va ! », érigés à la va comme on peut en fondement de commentaire esthétique…

Merci à vous
Et Bonnes soirées

A


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Quentin 
Date:   07-11-2007 17:39

« Au cinéma, la multiplication des plans par "éclairs" des grands films commerciaux provoquent une stimulation forte chez le spectateur.
Depuis peu on reconnait une addiction à ces stimulis »

Intéressant. Ces grands films commerciaux ont pour origine une pratique du montage bien plus expérimentale élaborée (en partie bien sûr), par Eisenstein. Il y a en effet dans ce type de montage extrêmement rapide et saccadé un effet de dévoration étonnant. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard qu'Eisenstein affirme "qu'il faut prendre le spectateur par les cheveux". Est-ce pour autant quelque chose de négatif, cette approche de la vitesse ? Je ne serais pas aussi catégorique que ça, bien que mes préférences iraient davantage vers Tarkovski.

Je ne crois pas que l'on puisse opposer la vitesse et la lenteur d'un point de vue moral, la seconde étant une sorte d'aboutissement personnel vers une béatitude personnelle et esthétique, la première une simple soumission à sa pulsion primitive et vitale. C'est trop simple.




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Aspix 
Date:   07-11-2007 17:47

(Chez Eisenstein, la volonté d'endoctrinement et de glorificatication d'idéaux politiques qui se cachaient par ailleurs peu de leur violence, était explicite, théorisée et consignée par écrit de sa main…).


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Aspix 
Date:   07-11-2007 17:49

glorificatication ???… « glorification » bien sûr, on m'aura implicitement corrigé…


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Quentin 
Date:   07-11-2007 17:57

Oui je sais et ? Qu'est-ce que cela change à l'effet produit ? Je ne sais pas si vous écrivez cette précision (vous faites bien de le faire, j'aurais dû l'écrire) en opposition à ce que je dis, parce que si tel est le cas, votre remarque viendrait même soutenir ce que j'ai écrit précédemment. ^_^




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   07-11-2007 18:11


Ce n'est pas le montage saccadé, mais le montage saccadé d'images flashées très lumineuses qui rendent accros.
On trouve cette nouvelle forme de dépendance chez les joueurs de jeux vidéos et aussi chez les utilisateurs d'internet. Mais d'autres facteurs entrent en jeu, tout le monde n'est pas sujet à l'addiction. C'est ma compagne (scientifique, travaille accessoirement sur ces questions) m'a informées de recherches en médecine qui ont fait l'objet de publications.

Sur le rapport "moral" lenteur/vitesse, je ne vois rien à l'horizon.
Les auteurs ont écrit quelque chose qui me parait infiniment plus subtil : "la somme des rapidités produit de la lenteur ", ce qui est précisément un dispositif cinématographique (le ralenti). A un certain point le rapport lenteur/vitesse devient paradoxal.

La vitesse est surtout dans la frénésie généralisée de la consommation d'images.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Aspix 
Date:   07-11-2007 18:41

Merci Zoran
(rien de précis donc à se mettre pour l'instant sous la dent… ; en attendant les résultats de ces études médicales ?)

Quentin,
non ce n'était pas en opposition.
Cela dit, c'est peut-être naïf, mais serais tenté oui de trouver « négative » la volonté d'endoctrinement, de manipulation, ou en tout cas d'assujetion à une conduite addictive… Paraît une drôle de manière de « charger » (d'armer ?) son art et d'en considérer le regardeur : semble carrément renoncer à (« court-cicuiter » ?) l'idée même de pensée…

(C'est une piste, un point de vue rapide, et non pas une position dogmatique… Et semblerait par ailleurs que S. Eisenstein lui-même soit revenu de ces folles ambitions, au point d'entrer plus tard en délicatesse avec le Parti… ; mais c'est sûr que La ligne Générale est un film éblouissant (!)…
Et oui, plus de goût également pour les longs films exigeants que sont Andrei Roublev ou Le Miroir, dose extatique comprise…).

Bonnes soirées


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Quentin 
Date:   07-11-2007 18:45

(Le Miroir... L'un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir. Je voue une vénération sans borne à Tarkovski. Le plus grand)

"Cela dit, c'est peut-être naïf, mais serais tenté oui de trouver « négative » la volonté d'endoctrinement, de manipulation, ou en tout cas d'assujetion à une conduite addictive… "
Nous sommes parfaitement d'accord sur ce point. Mais la vitesse, l'utilisation de la vitesse, ce n'est heureusement pas que cela.




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Zoran 
Date:   07-11-2007 22:24

Aspix,

Serge Tisseron a écrit un article sur les stimulations des images chez les jeunes enfants devant la télévision. Il faut fouiller, ce ne sont probablement pas ses propres travaux qu'il a éparpillé.


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: DG 
Date:   07-11-2007 22:45

Le Miroir... L'un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir.

après Stalker ?


 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Quentin 
Date:   07-11-2007 23:33

avant stalker.




 
 Re: au sujet de Lenteur et photographie :
Auteur: Aspix 
Date:   08-11-2007 12:44

avant Stalker

Stalker est très beau (image à couper le souffle), mais bcp plus épais (moins fin), plus lourdingue de scénario, cette espèce de métaphore d'une violence et d'une inaccessibilité politique (/« utopique »)…

Le miroir est un film à peine croyable d'exigence, d'audace, d'attention, d'humanité et de réussite tant formelle que narrative… (Beaucoup moins emphatique que Stalker). (Une claque également à la découverte de ce film)…

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