Auteur: Henri Gaud
Date: 24-12-2009 11:48
@ Zoran
Tu as raison, cette histoire de matière accompagnée d'un abstraction de l'objet fait partie de mon problème personnel, de mon processus de création.
Le spectateur, c'est autre chose.
Mener par le bout du nez c'est aussi autre chose, assumer l'abstraction, peut-être une autre.
Je vais essayer de décrypter comment sont vues ses images. Je me base sur les travaux sur la perception, consciente et inconsciente des images analysé par la neurologie au service du marketing et aussi par l'observation sur le terrain sur comportement des spectateurs ou lecteurs de mes expositions, en particulier quand je présente des images de l'ordre du M2.
Pour l'image, il y a deux poles du cerveau qui travaillent, l'un fait partie du conscient, l'autre de l'inconscient, mais ce n'est pas propre à l'image, mais pour l'image cela fonctionne d'une façon particulière.
La mémoire est un élément très important, qui participe fortement à cette lecture.
Alors j'imagine le scénario suivant :
La première phase, le lecteur se promène devant l'image, et son analyse consciente est capable de cerner la taille de l'image, les formes, la couleur, le N&B, et décrit la nature de cette image, le regard se promenant sur les lignes fortes de l'image.
Ensuite conscient et inconscient sont d'accord pour un grand déballage et fouinent avec énergie dans les secteurs de la mémoire pour trouver des images, des formes, des sujets, des couleurs équivalents. Ces propositions de promène du conscient à l'inconscient, mais certaines restent confiné dans l'inconscient, ce n'est pas grave c'est le fonctionnement du cerveau.
Mais ce qui est important c'est de trouver une solution satisfaisante, pour répondre à la question, c'est quoi cette image ? et pour cela tous les moyens sont bons.
Pour ce type d'image, ces trichromies alternatives abstraites, la base de données cérébrale de la plus part des lecteurs de ces image n'étant pas à jour, le système expert sèche, ne sait pas s'il s'agit d'un objet réel, quel objet, si l'Å“uvre est une peinture ou une aquarelle, ou moins probable encore une photographie, ou un objet virtuel réalisé sur un ordinateur.
Devant cet échec, le système expert, et plutôt la partie inconsciente, demande un complément d'information, et l'on peut observer le lecteur s'approcher de l'Å“uvre en quête d'information (cette hypothèse se confirme assez vite pour les moins timides qui me pose directement la question : c'est quoi ?).
La vision du grain photographique et des détails conduit assez vite le système expert vers la piste photographique et un procédé inconnu, et à nouveau notre système expert ressort son catalogue de solution approchante pour animer un peu le débat, on fouine chez les photographes, chez les coloristes, et on trouve quelques objets possibles.
Puis cette moisson accomplie, on commence à se forger une opinion sur l'Å“uvre, son intérêt, son agrément, le j'aime j'aime pas chez certain et le comme c'est intéressant chez d'autres.
Quand je dis que je mène les lecteur par le bout du nez, c'est que je les oblige à s'avancer et a essayer de trouver des solutions, celles-ci ne faisant pas partie des standards, il faut proposer et se tromper.
Pour les propositions :
1- revenir à un motif plus figuratif avec l'ambition de "mener ton public par le bout du nez", plus efficace qu'ici.
Mon moyen est très efficace, il n'est pas spectaculaire, mais c'est un choix personnel.
2- assumer l'abstraction et laisser tomber l'anecdote.
L'abstraction est assumé, et il n'y a pas d'anecdote, le titre de cette image étant : Garage Hermétique dimension III série V No 15/20
Il n'est nul part fait mention ni du procédé, ni du mode opératoire, ni de l'objet photographié.
Si quelques infos glissent sur le forum c'est dans le cadre de conversation pour rassurer les curieux, mais dans une expo, personne ne saurait qu'il s'agit de poubelle de tri sélectif Espagnole, je mettrais juste : Garage Hermétique dimension III, paysage Espagnol.
Donc Ok pour tes propositions, mais les deux bien sûr et plutôt que de mener les gens par le bout du nez, il s'agit plutôt d'exister leur inconscient, comme le ferait un publicitaire, et canaliser les comportements.
Ceux qui disent qu'ils sont intouchables, disent aussi que le neuromarketing ne les touchent pas, mais on sait très bien ce que valent ces propos, pas grand chose, ils sont fondés sur l'ignorance.
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