Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 22-05-2009 19:46
être taquin.
Piqué par la patrouille : j'avoue !
Alors essayons de l'être un peu moins.
La trichromie de Moisenay lancée par l'article de H.G. en août-sept 2005
http://www.galerie-photo.com/test-trichromie.html
il serait intéressant de se replacer dans le contexte mais H.G. le dit dans l'article le contexte photographique est morose en cet été 05.
Là où toutes les portes semblent se fermer, l'article cherche à en ouvrir un maximum.
En ce sens la trichromie de Moisenay est passionnante indépendamment du résultat et des sujets photographiés.
D'autre part, les idées exposées dans l'article renouent, toutes proportions gardées, avec l'esprit de la première présentation publique de la première photo en France, l'info est donnée sans royalties et sans contrepartie. Pour le plaisir.
Du coup cette trichromie-là apparaît comme une trichromie à la fois banale et bâtarde.
Trichromie banale parce que les discussions autour du procédé, qui n'en est pas vraiment un, disons, la méthode employée à Moisenay, nous renvoie à toute l'histoire de la photo en couleurs, et on se rend compte que cette banalité tient au fait qu'à part le procédé Lippmann et les photochromes coloriés main, toutes les photos couleurs du XX-ième siècle sont des trichromies.
Gary How nous dit même que le silicium de Bayer en est la forme ultime : en ce sens Gary How se trompe comme Sartre se trompait en déclarant le marxisme comme philosophie indépassable de notre temps : Saint Jean-Paul ! Si vous saviez ce qui se passe dans les usines de Pékin et Shangaï aujourd'hui !
Trichromie bâtarde car, erreur cardinale voudrait-on nous faire croire, elle a le culot de mélanger des vieilleries en gélatino-bromure avec le silicium post-traité numériquement.
Autant je reconnais finalement une certaine banalité technique à la trichromie de Moisenay après avoir lu deux ou trois des excellents ouvrages d'histoire de la photo couleur recommandés ici par le Prof. Gandolfo, autant pour ce qui est de la bâtardise, il n'y a aucune pureté en jeu. Donc on se moque de ce mélange des genres.
Entendons-nous bien : je ne crois pas que le mélange des genres soit nécessairement créatif, on peut être très créatif dans le cadre strict de techniques anciennes comme pourrait l'être une trichromie des années 60 à l'agrandisseur, comme à la haute époque de la photogravure analogique. Ou comme peut être, par exemple un Fresson ou tout autre procédé d'impression en couleurs réalisé par un artisan avec un agrandisseur et un peu de chimie, une presse, des encres....
Oui, et bien que je ne sois qu'un observateur amusé de cette trichromie, elle me passionne par le fait que c'est un jeu ouvert dont tout le monde a le droit de changer les règles à sa façon.
Plus de norme ISO. Donc plus de règle. Et des échanges de trucs entre potes pour le plaisir !
On n'est même pas obligé de se payer photoshop : le GIMP convient. Certes, des esprits chagrins avancent les fameux 8 bits tronqués du GIMP : peine perdue, l'archevêque nous absout sur le champ et disant que 8 bits par couleur c'est déjà beaucoup !
La matrice RLZ est un manifeste libertaire et provocant, d'autant plus provocant que les conclusions semblent renvoyer le spotmètre au magasin des accessoires inutiles ; ceci étant dit le spotmètre est toujours recommandé au presbytère de Moisenay comme étant aussi indépassable que le marxisme chez le Sartre de "question de méthode" : donc vu que plus aucun professionnel n'utilise de spotmètre, c'est le moment d'en chercher d'occasion ! çà vous coûtera d'occase à peu près le prix de tout Sartre dans la pléiade (il faut les deux, et Sartre et le spotmètre)
Alors pourquoi faire l'apologie d'une trichromie qu'on ne pratique pas ?
Je pense que je n'ai pas encore épuisé les charmes des belles diapos.
Et je n'ai pas épuisé mon stock de scala en 120 !!
Les diapos moyen format en stéréo vues à Vienne, et les échanges que nous avons eus à ce sujet ne m'incitent guère à arrêter la diapo couleur tant qu'il y en a.
[hors-sujet car 24x36]
Un détail authentique au sujet de l'intérêt qu'on peut porter aux diapos. ma femme fait des diapos 24x36 depuis 30 ans et j'ai essayé de lui dire de la façon la plus diplomatique possible que Canon ne produisait plus d'appareils à film, ce qui l'étonna. n'ayant pas du tout suivi l'évolution de la photo numérique, elle me fit cette remarque très directe à laquelle finalement je me range :
"- Mais avec les nouveaux reflex numériques, on ne fait plus de diapos ? mais on regarde quoi, alors ?
- Ben euh, les gens font tirer sur papier...
- Je rêve ! Sur papier ! et tu appelles çà un progrès ?
- Ben, on peut aussi regarder sur un écran d'ordinateur...
- Arrête, c'est pas drôle !
- Mais ne t'inquiète pas ! il y a toujours du film diapo !
- Oui, mais il n'y a plus mon kodachrome 25 !
- Bon, il y a encore le 64 et le labo du Kansas !
- C'est pas si bon le K-64!
- Euh, d'accord, je suis comme toi, mais mais il y en d'autres bons films diapos, on peut tester si tu veux.."
[fin hors sujet, les modérateurs n'ont rien vu]
Bref, il ne manque à la trichromie de Moisenay qu'une étape de sortie : le flashage sur un ekta et la dégustation à la table lumineuse !
On rigole, mais rien n'empêche de tracer sur support transparent !
Un flashage lambda sur support transparent çà existe ?
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