Auteur: Henri Peyre
Date: 21-05-2007 07:30
Dans ce film, le parti est de montrer que le rapport au mot est à la fois inévitable et impuissant : on se bat avec les mots le plus qu'on le peut pour tenter de dégager le mieux possible le terrain du réel. Au bout des mots, lorsqu'ils deviennent inefficaces (et seulement à partir de là) peuvent arriver d'autres langages, celui des images par exemple.
Je pense qu'il y a une cohérence à ne pas commencer d'abord par le poétique : d'abord les mots les plus simples, ensuite les raisonnements plus élaborés, puis les effets de style, de narration, puis le poétique, puis le choc des images... une fois qu'on a tout essayé, c'est dans l'impuissance du non-dit, résistant à toute tentative de description, que se trouve le joyau !
C'est ce que je tente sur ce petit film en dv où sont présentés des étudiants en fin d'études, donc dans une zone particulièrement délicate de leur vie : ils commencent déjà un bilan de leur formation, mais c'est aussi un bilan des bons moments qu'ils ont pu passer ensemble et qui déjà sont presque épuisés, une terrible inquiétude sur le lendemain, et le sentiment d'être dépossédés d'eux-mêmes sur cette charnière de vie, entre passé et futur.
Le film prendra finalement le parti d'un des trois, plus avancé et sensible, qui, le premier, sacrifiera les mots aux images.
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