Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 26-02-2006 12:04
Gabriel,
votre remarque m'étonne un peu. Je ne voyais pas ce genre de comparaison entre eux. Ansel Adams a été utilisé par les media beaucoup plus qu'il ne les a utilisé lui-même.
Il s'est servi de sa renommée pour promouvoir ses théories sur la photographie. N'oublions pas qu'il l'a enseignée, et qu'il a été à l'origine de la création d'une des premières chaires de photographie dans une université américaine, ce dès 1946.
Je pense qu'Ansel Admas a été énormément médiatisé après sa mort, par ses héritiers, ayant-droits, et globalement par tous ceux qui ont pressenti qu'il y avait de l'argent à faire avec ses oeuvres, ses théories photographiques etc.
Adams est mort voila bientôt 22 ans. On ne peut pas dire que, si on parle encore toujours de lui, il y est personnellement pour quelque chose. ;>)
Pour YAB, il y a peut-être un phénomène de "trop vu", je dirais de saturation.
"Yann Arthus-Bertrand utilise le web pour promouvoir le développement durable", "Yann Arthus Bertrand passe par Montréal", ça fait un peu Tintin en Algérie, Tintin au Yemen, Tintin en avion...
C'est effectivement un touche à tout, ce qui n'a rien de péjoratif.
Mais - parce qu'il y a un mais - tout ça me donne l'impression qu'il s'est engouffré dans un créneau médiatique, l'environnement et le développement durable.
Et là il en fait beaucoup. Et je serais actuellement bien incapable de dire si c'est dans un but totalement altruiste ou uniquement commercial.
C'est pourquoi je l'appelais "l'André Rieu de la photographie". Et je te reprends tous les grands airs du répertoire, et je te les ré-assaisonne à ma propre sauce, et je te les ressers devant un parterre de sexagénaires en pâmoison, en grattant au passage le maximum de pognon avec les produits dérivés : le T-shirt André Rieu, le foulard en soie André Rieu, le mug André Rieu...
Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec par exemple ce que fait Hulot, avec son émission, sa chaîne TV, sa fondation, ses bouquins, et tous les produits dérivés. Je me suis toujours demandé s'il avait déposé le nom d'Ushuaia, et s'il touchait des royalties sur les liquides de douche du même nom. Si c'est vrai, il faudra peut être s'attendre un jour à ce que les habitants de la ville la plus au sud de l'Argentine lui payent une redevance ?
Vous pouvez me traiter de cynique, mais dans ce genre d'entreprise, j'ai toujours du mal à différencier la motivation écologique fondamentalement altruiste de l'entreprise à but très très lucratif.
Bien sûr tout n'est jamais tout blanc ou tout noir, (ce serait trop beau) et on doit probablement pouvoir déplacer le curseur entre les deux. Mais ça m'agace toujours autant.
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