Auteur: Zoran
Date: 07-09-2006 21:41
son travail n'est pas à lire comme une dénonciation ou un regard sur les codes de la photographie de guerre
Il se défend de faire cette critique, mais les poncifs du genre sont contenus dans l'image !
il fait de la peinture de bataille (contemporaine) avec de la photo.
C'est clairement son ambition. (en cela il marche, maladroitement, sur les traces de J. Wall).
Le problème c'est qu'en tant que spectateur nous avons été bien "éduqués" par les artistes, "Nacht" de T. Ruff : autrement plus malin et distancié sur la guerre d'Irak n°1, et Alfredo Jaar et son travail sur le Rwanda : autrement plus proche et sensible (pour le meilleur et n'en citer que deux !).
Une troisième voie est ouverte par Luc Delahaye, même distanciation que chez Baudelaire, même "motif", même soucis du détail (utilisation de grand format). Une fois les images au mur, pas de différence entre l'engagement sur le terrain et la reconstitution minutieuse en studio (même les professionnels de Visa s'y méprennent).
Alors en dehors de l'indiscutable habileté technique je n'y vois aucun intérêt : si tout semble tendre vers le "vrai", si la fiction ne propose rien d'autre que de singer la réalité je passe mon chemin.
Pour en revenir au maître (J. Wall) : ses références massives à la peinture, la théâtralité des peronnages poussée au paroxisme, le choix d'un conflit hors actualité, le place en dehors du lot. Reste sa méthode technique de reconstitution de l'image.
La présentation de cette œuvre dans un festival de photojournalisme me semble très suspecte : la volonté d'y faire un "coup" apparaît de façon assez grossière.
Là on peut dire que c'est réussit.
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