Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 15-10-2009 16:44
Et le texte de monsieur Hublot, que raconte-t-il ?
Euh... rien de spécial, écologie bio-diversité... la routine quoi ;-)
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Sinon j'ai regardé d'un peu plus près la belle collection d'images de M. Desgraupes, j'aurais une ou deux petites réserves (réserves naturelles bien entendu) à formuler.
Il y a un nombre substantiel de photos bâties sur le même modèle, prises au crépuscule ou à l'aube, avec un premier plan dans l'ombre et un morceau de paysage illuminé au loin. Ceux qui sont souvent en montagne savent que les levers & couchers de soleil donnent souvent les plus belles ambiances lorsqu'on est dedans.
C'est un défi que de les rendre en photo. Pas facile.
Certes une bascule arrière rattrappe la netteté selon M. Scheimpflug, et on peut critiquer le rendu assez conventionnel de ces projections au grand angle avec mise en évidence du premier plan, pour qui a déjà feuilleté les classiques de la photo de paysage nord américaine, mais la question n'est pas là : le bouquin ne s'adresse pas seulement à ceux qui ont tout Adams et tout Muench sur leurs étagères ;-)
La bascule du Père Scheimpflug est belle et bonne, on connaît les géométries et les profondeurs de champ qu'elle nous donne, mais elle ne remet pas de lumière ni de contraste là où il y en a peu. Le fait que pas mal de premiers plans soient « enterrés », un enterrement que la photogravure ne doit pas arranger, empêche (à mon goût) d'apprécier toute la finesse des détails qu'on est en droit d'attendre de la technique mise en oeuvre. Je pense à des images de chardons bleus enterrés dans les ombres bleues sur fond de bleu, par exemple.
C'est un peu ennuyeux d'être obligé de dire (à voix basse) que les cadrages et les éclairages plus classiques qui nous sont aussi présentés dans ce beau bouquin, avec une bonne lumière et un bon contraste, comme dans les cartes postales classiques, sont plus flatteurs...
Je pense en particulier à des vues d'automne classiques-irréprochables-superbes-calendrier-suisse, neige, mélèzes etc..., très bien éclairées et bien contrastées : çà jette comme il se doit, et comme on dirait dans Bilderjäger : Es Kroustilliert aus Detaillen !
La chambre creuse alors l'écart !
Un autre exemple de cet enterrement de première classe : alors qu'il y a un magnifique hommage rendu aux landes du Parc des Cévennes lors de la floraison de fin d'été, je trouve justement le sujet principal "landes" dans l'ombre un peu trop enterré (je précise que je n'ai jamais mis les pieds dans le Parc des Cévennes, donc je n'ai pas de comparaison mémorisée).
Autre détail pour les collectionneurs d'outils : il y une photo du Lac des Vaches au pied de la Grande Casse, un classique de chez Vanoise & Co, que je connais sur le terrain je connais même un peu l'intérieur de la rimaye de la Grande Casse en mai, mais c'est une autre histoire ;-)
L'image en apparence en cadrage frontal semble trahir dans les coins l'assombrissement réglementaire, modèle cos^4(theta) corrigé au cube, celui de nos bien-aimés grands angulaires de chambre non rétrofocus...
Vite ! je me rachète encore un filtre dégradé concentrique pour faire mieux à mon prochain passage au Lac des Vaches ;-)
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