Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 18-07-2006 14:28
C'est vrai que l'architecture des années 1930 a quelque chose de monumental et que tous les pays d'Europe y ont sacrifié. Certes chez le Petit Père des Peuples on a poussé le grandiose jusqu'à l'extrême, mais Il suffit de voir le Palais de Chaillot à Paris, un bâtiment que j'aime beaucoup par ailleurs, mais c'est tout de même du monumental.
Concernant les sanatoriums, nous en avons en Franche-Comté mais c'était pour soigner d'autres maladies que celles spécifiques des travailleurs de la mine. à l'époque, avant les anitibiotiques, le soleil et le bon air étaient censés avoir des effets curatifs sur certaines maladies infectieuses. Du bon air, nous en avons ici, du soleil, disons un peu moins qu'à Briançon, ville qu'on place parfois en Franche-Comté à cause de la même cédille que celle du « mur du çon » du Canard Enchaîné ;-)
Ces édifices (modestes par chez nous) ont quelque chose en commun avec l'Institut Lemaire, c'est une certaine vision architecturale de l'avant guerre où l'on découvrait avec bonheur la magie du béton. On pouvait faire de larges baies vitrées sans compromettre la solidité de l'édifice, on imagine l'application immédiate aux sanatoriums, dans l'esprit de l'époque : plus de soleil = plus de bienfaits.
Le Corbusier n'a-t-il pas proposé ses idées « en béton » dès les années 30 ?
Par exemple le pavillon suisse de la Cité-Universitaire de Paris
http://www.fondationlecorbusier.asso.fr/images/realisations/Pavillon%20Suisse%20-%20Paris.jpg
Pour en revenir au Petit Père des Peuples, je recommande à ceux qui iront un jour à Saint Pétersbourg de regarder dans les grandes avenues qui mènent de l'aéroport de Pulkovo au sud vers le centre ville l'évolution des styles.
J'ai eu l'occasion de faire une visite de touriste plan-plan en autobus dans cette ville extraordinaire, c'était très instructif. La guide, une de ces robustes Russes parlant un français absolument parfait, avait une façon extraordinaire de commenter sans broncher les styles des édifices devant lesquels le bus défilait, on repassait toute l'histoire de la Russie depuis Pierre le Grand. Elle nous faisait remarquer que, certes, l'époque de Staline était abominable,mais que les immeubles y étaient mieux construits que ceux de la période krouchtchevienne, correspondant à celle de nos grands ensembles bétonnés des années 60 : mêmes errements dans les deux mondes alors séparés par le Rideau de Fer.
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