Auteur: François Besson
Date: 08-06-2009 08:42
C'est Jean-Paul Gandolfo qui m'a transmis la fièvre de l'autochrome à Fontfroide (je ne le remercie pas!). L'incubation a été assez longue et les premiers signes de la maladie sont apparus en octobre 2007.
J'ai cherché alors dans beaucoup de directions pour trouver une alternative à la fécule de pomme de terre pour la la trame: microbilles de verre colorées, billes de latex etc... la technique la plus élégante - synthèse de particules avec un atomiseur et calibrage par séparateur cyclonique - me semblait vraiment hors de ma portée.
Je me suis donc rabattu sur l'idée d'une trame imprimée en jet d'encre et j'ai transformé une imprimante pour pouvoir imprimer sur du verre (l'imprimante avant/après).
Pour pouvoir imprimer sur du verre sans faire de patés, j'ai développé une sous-couche permettant un séchage de l'encre sur support non absorbant (sous-couche bien plus efficace d'ailleurs que les couteux transparents du commerce!)
Les imprimantes imprimant en magenta, cyan et jaune je me suis intéressé aux colorants et j'en ai testé toute une série; en fait, il s'est avéré que le plus simple pour obtenir une trame rouge-vert-bleu est de jouer sur les recouvrements des taches magenta, jaune, cyan sans modifier les encres d'origine. En tatonnant un peu, on peut avoir une trame sans trous - qui si elle n'est pas strictement trichrome - fonctionne néanmoins (la trame). Le trame obtenue est moins fine que celle de l'autochrome, mais son grain est magnifique! (ce que rend mal les deux vues présentées ici)
J'ai pour l'instant mis de côté l'impression sur verre - faute de pouvoir acheter une émulsion photographique panchromatique (je ne désespère pas d'en obtenir auprès d'un émulsionneur, mais j'attends d'avoir des résultats convaincants à leur montrer...)
J'imprime désormais mes trames au verso d'un plan film débarrassé de sa couche anti-halo: il suffit de laver le verso, sans mouiller le côté émulsion car on altère la sensibilité chromatique de l'émulsion si on se contente de laver l'ensemble du plan film... Le verso du film débarrassé de sa couche antihalo est ensuite recouvert d'une sous couche le rendant imprimable, puis la trame est imprimée et recouverte d'un vernis afin que tout ne disparaisse pas lors du traitement...
L'émulsion est exposée à travers la trame et développée en inversible.
Cette solution n'est pas parfaite car la distance séparant la trame de l'émusion (180 microns) est supérieure à la taille des tâches colorées (80 microns), ce qui entraine un brouillage important; les couleurs n'apparaissent réellement qu'en lumière dirigée et rend nécessaire l'utilisation d'une visionneuse pour l'instant fors encombrante...
J'espère donc pouvoir repasser un jour à l'impression sur verre... mais pour l'instant, j'essaye d'optimiser la qualité de l'impression pour faire disparaitre le "banding" particulièrement disgracieux.
Voilà, vous savez tout sur le courlischrome...
François
Les éditions du courlis déchaîné
Aux aimables cornichons
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