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phorum - informations et actualité - Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »

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 Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   06-11-2008 08:03

Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »

C'est vrai, et je le professe publiquement ici, je ne suis pas censé lire « Télérama », mais une personne de ma famille m'a gardé l'encart sur Paris Photo avec le « guide du collectionneur ».

Je me suis rendu compte assez vite que ce n'était pas un résumé du guide Auer, que je ne pouvais pas vérifier s'ils parlaient correctement des aventures du rolleiflex 2,8 A, mais j'ai vu assez vite que la lecture de notre bon VTP(**) de chevet avait influencé les dernières pages, des définitions telles que : tirage gélatino-bromure, et surtout : moyens et grand formats.

Pour le grand format (je cite de mémoire), « Télérama » concède une excellente finesse de détails (encore merci pour eux) mais déclare que ce type d'appareil est peu utilisable en reportage.

Çà c'est sympa pour Weegee et pour tous les photographes de presse qui ont travaillé en 4x5 pouces pendant un demi siècle, passons, mais il n'est pas nécessaire d'être d'aussi mauvaise foi que moi pour y voir, encore et toujours, une trace d'Henri-Cartier-Bressonnerie : l'instant décisif est la mesure de toute chose photographique, le mètre-étalon servant à jauger, à compter, peser et diviser toute forme de photographie.

À moins qu'on n'utilise le mot « reportage » comme le fait l'archevêque de Moisenay : lorsqu'il partait chez les Cisterciens avec sa 20x25, pour lui c'était aussi un reportage....


références :
(**) VTP = le Vocabulaire Technique de la Photographie sous la direction de Anne Cartier-Bresson, Marval (2007) ISBN 2862344001




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: zonesys 
Date:   06-11-2008 11:34

Emmanuel,

En exemple "vivant" du reportage GF, pensons à Shelby Lee Adams et son travail sur les populations des Appalaches...

jean-bernard
zonesys


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Jean-Claude Launey 
Date:   06-11-2008 12:29

A propos de Télérama, les provinciaux ne sont pas censés savoir qu'il y a un mois de la photo à Paris. Ils ne sont pas censés " monter " à Paris pour cultiver leur soif de savoir photographique.
Télérama ne juge digne de ces manifestations que les parisiens.
Les provinciaux, même abonnés, n'ont pas droit à l'encart sur Paris-photo.
C'est vrai que cela s'appelle Paris-photo et non France-photo ou International-photo....

JCL


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Alain-Marc 
Date:   06-11-2008 12:41

Télérama a une réputation a défendre !
:-)


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Michel Guigue 
Date:   06-11-2008 17:35

Bonjour,

<<je ne suis pas censé lire « Télérama », mais une personne de ... >>

Ah bon ? Je croyais que tu y étais abonné ;-)).

Tant que les programmes télé imprimés sont justes, ...


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Frozen Piglet 
Date:   06-11-2008 17:41

Tous des lopettes à Télérama


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   06-11-2008 17:46

Le fait de dire ici publiquement et sans rougir que je ne lis pas tel ou tel magazine n'a aucune incidence sur la qualité dudit magazine.
Il y a des milliards de personnes qui ne lisent ni Télérama ni galerie-photo.com ou .info !




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: nicom76 
Date:   06-11-2008 18:57

J'ai pas de télé et ma soeur n'est pas l'épouse d'un chef Dogon de 70 ans qui carbure au vin de palme à l'ombre des palétuviers roses... La vie est belle !!! ;-))


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   06-11-2008 19:20

Bonsoir à tous et à chacun,

Emmanuel Bigler n’a pas tort de souligner ce qu’il y a d’approximatif dans les définitions que donne le supplément de Télérama « Spécial Paris Photo ». On peut en rajouter en citant la définition d’un autochrome (page 21) qui évoque bien un procédé faisant appel à la fécule de pomme de terre, mais oublie de préciser qu’il s’agit d’un procédé couleur ! Pourtant, au risque de paraître le défendre, faut-il rappeler que Télérama est un magasine « grand public » (enfin presque…) et qu’à ce titre, on peut difficilement lui reprocher de ne pas recourir à des définitions scientifiques qui feraient, à coup sûr, fuir le lecteur (sur un livret de 24 pages, il y a huit pages de publicité…). Je retiendrai donc, côté positif, un effort imparfait sans doute, de pédagogie sur un thème en définitive, très méconnu des lecteurs. Le rédacteur évoque quand même le tirage charbon et le tirage platine. Il lui sera donc beaucoup pardonné… L’aspect négatif de tout cela est ailleurs. Au-delà de ce supplément de Télérama, on peut s’interroger sur la place de la photographie dans la presse grand public. Selon moi elle est presque nulle. Et c’est là le problème. Qu’en pensez-vous ?

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pawl 
Date:   06-11-2008 19:26

E.B sur le chemin de H.G.????

Prenez vos plumes écrivez et demandez de rectifs ....

Pitié Seigneur...

Ca frole la secte avec ses dogmes lers son hypostasie ses apostats....

Bon Dieu si tout le monde lisait Telerama et sa rubrique photo eh bien la vie serait differente...

Arretez de denigrer et d'être sectaires...

Lamentable, encore un fil à faire sauter.

pawl


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Frozen Piglet 
Date:   06-11-2008 19:35

Ah ah !
Qu'est que je disais ?
Une Secte !
voilà c'est tout


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Michel Guigue 
Date:   06-11-2008 21:03

Une grève générale de kiosques et autres maisons de la presse ; ne serait-ce qu'une semaine !


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Alain-Marc 
Date:   06-11-2008 22:34

Ouf !
Pawl n'est ni rédac'chef, ni grand censeur, ni dieu le père !
...On rigolerais bien moins sur ce forum !
:-)


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Gilles VILLARET 
Date:   06-11-2008 23:13

Il est vrai que je maltraite mon père qui viens d'attraper ses 80 ans, en renouvelant son abonnement à Télérama.
Mais si je lui colle Télé 7 , il va me déshériter.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   07-11-2008 09:52

Le débat s'anime, c'est parfait !

Pour commencer citons avec précision la source.

Il s'agit du supplément gratuit au N°3069 de « Télérama », intitulé : « Le guide du Collectionneur ». Apparemment il n'est donné qu'aux abonnés, ce qui expliquerait que J.C. Launey en ait été privé s'il n'est pas abonné. je rassure J.C : ce supplément est bien parvenu dans le département du Doubs, donc il ne s'agit pas d'une discrimination anti-province, ou pire encore : anti-ouest-français.

Je cite la définition du « grand format » en page 23 (3-ième de couverture)

Grand format : c'est ce qu'on appelle « la chambre ». Les tirages issus de ces formats (4x5 inches et 8x10 inches) ont une finesse et un contraste inégalés, mais le matériel est peu propice au reportage.

(fin de citation)

Le point de vue de Pierre Diaz Pedregal est fort mesuré, il a eu en mains le petit opuscule, il peut donc juger sur pièces, mais son point de vue va très au-delà de mon propos, puisque je ne porte aucun jugement sur l'ensemble de ce supplément édité à l'occasion de « Paris Photo ».

Ce qui m'intéresse, dans un monde où la chambre grand format est devenue encore plus invisible du grand public que les appareils à film de petits et moyens formats, c'est l'écho lointain qui peut rester dans la presse non spécialisée concernant le matériel grand format et les photos « qui vont avec ». Concernant l'invisibilité des appareils à film dans notre vie moderne (pour parler comme dans le film de M. et Mme Depardon), en vacances l'été dernier dans différents coins de France, je ne crois pas avoir vu un seul appareil à film chez les vacanciers que je croisais.

Questions de terminologie passionnantes. On pourrait dire que si certains termes comme pixel sont inventés pour désigner la modernité, d'autres, au contraire, semblent apparaître dans la presse grand public in extremis ; pour ne pas dire in articulo mortis pour nommer des appareils & techniques photo qui sont balayées par le progrès.


Argentique ? Un néologisme formé lorqu'il a fallu se rendre à l'évidence que le photochimique allait disparaître ! Moyens et grands formats ? Mais en parlait on en 1950 ? Gélatino-bromure : à part les lecteurs du Glafkidès ou les scientifiques & ingénieur(e)s lisant le James (The Theory of the Photographic Process) dans les années 1960-1970, qui utilisait ce terme ?

L'excellent bouquin VTP cité plus haut serait-il sorti en 1980 ?

Pourquoi donc faut-il que Télérama explique ce qu'est la photo argentique ? Bien entendu parce que ce type de photographie est en train de s'effacer de la vue du grand public, mais qu'en même temps, et ce n'est peut-être pas fortuit, si j'ai bien compris le point de vue des collectionneurs de photos, la photographie élaborée selon les bons vieux procédés photochimiques a probablement aujourd'hui (novembre 2008) une cote supérieure à celle élaborée par des moyens plus modernes. Et encore, on objectera immédiatement que sans traitement numérique, point de tirages de Gursky.

Au passage, parlant de Gursky, au lieu de dire que le matériel grand format est peu propice au reportage, on pourrait dire, mais ce serait évidemment bien trop long pour le petit glossaire cité plus haut, que parmi les photographes contemporains les plus cotés au monde, il y a ceux formés à l'école de Düsseldorf, où, si j'ai bien compris, le maniement de la chambre et de ses mouvements était (et est peut-être encore, comme on le dit pour les écoles de photo au Japon) l'une des bases de l'enseignement.

Cette courte définition du supplément de Télérama nous renvoie à rien de moins que les sept années de discussions sur nos forums et d'articles plus élaborés sur galerie-photo.com. En ce sens cette petite citation sortie de son contexte donne, me semble-t-il, matière à discussion.

Alors discutons.

« une finesse et un contraste inégalés »

Est-ce une évidence ? Peut-être, le collectionneur qui va voir des images classiques issues de différents appareils à film va certainement remarquer la qualité des images faites à la chambre, du moins en comparant avec des tirages issus de plus petits formats faits à la même époque, avec des films & matériels de même état d'avancement technique.
Mais si on compare une image issue d'un 24x36-à-film de la fin du XX-ième siècle avec celles issues, par exemple, d'un 13x18 de Lartigue utilisé à main levée (tiens : un reportage de Lartigue ?) il n'est pas certain que le 13x18 de 1910 l'emporte.

Et si on compare avec ce qui peut sortir d'une chaîne silicium & numérique, c'est un débat très actuel : le film & chambre sont dépassés ! Peut-être pas par le 24x36 silicium, mais certainement par le moyen format silicium. Passons : nous n'avons pas fini d'en débattre ici, mais Télérama est au coeur du sujet.

« le matériel est peu propice au reportage. »

Cette demi-phrase pose en toute simplicité la question de savoir ce qu'est un reportage photographique.

La mission héliographique française était-elle un reportage ? Lorsque la Farm Security Administration (FSA) des Etats-Unis ou la DATAR en France envoient en mission des photographes sur le terrain, est-ce un reportage ?

La notion de reportage disparaît-elle dès qu'il y a travail de commande missionné par une administration ? Le reportage photographique implique-t-il que l'appareil ne doit pas être posé sur un pied ?

Voilà, amis lecteurs les quelques réflexions suscitées par la lecture de la page 23 du petit supplément « Paris Photo » du Télérama N°3069 !

Bien entendu on pourrait embrayer sur d'autres thèmes, sur la place des magazines culturels dans la promotion de la photo, sur le rôle de la télévision dans la promotion de la photo, sur la pertinence d'un magazine culturel comme Télérama (avec des réactions sectaires du genre : fines critiques ciné & conseils éclairés en livres et disques, d'accord, mais avec les programmes télé ! Non ! C'est de la vente liée ! ), etc... mais c'est un autre débat.

Pour débattre avec Pierre Diaz Pedregal sur le thème : la place de la photographie dans la presse grand public, j'aurais envie de dire qu'il faudrait commencer par définir la photographie dont on parle, de même que Télérama définit ce que veut dire « argentique » et ce qu'est un galatino-bromure ! Vaste programme, comme disait le Général qui avait souvent une ironie mordante !

Alors, hasardons-nous sur ce terrain délicat : il suffit de jeter un coup d'oeil distrait dans un kiosque à journaux pour voir que la photographie est omniprésente dans tous les titres ! Même le naguère très austère « Monde » (un groupe de presse qui comprend aujourd'hui « Télérama ») publie des photos d'actualité, de reportage à la une ! Et le supplément hebdomadaire, « le Monde 2 » semble avoir été créé pour faire oublier que pendant 1/2 siècle, « le Monde » ne publiait pas de photos. Donc on ne peut pas reprocher au groupe de presse « le Monde » de ne pas soutenir la photo, j'avais même été fort surpris dans « le Monde 2 » de voir tant d'articles consacrés à des photographes, justement, qui pratiquent le reportage en grand format à la chambre. sans préjudice de toute autre forme de photographie, puisqu'en troisième de couverture « le Monde 2 » publie chaque semaine une photo d'amateur.




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   07-11-2008 11:15

Bonjour à tous et à chacun,

Impossible de surenchérir sur la longueur du message d’Emmanuel Bigler ! Je demeurerai modestement dans les limites spartiates des quelques lignes que le temps que je vole à mon activité professionnelle veut bien me laisser. En posant la question de la place que la photographie occupe dans la presse grand public, ce n’est pas à la photo en tant que objet d’illustration que je faisais allusion mais, à l’évidence, à la photographie en tant que moyen artistique d’expression. Bien qu’il ait évoqué la place envahissante de l’illustration photographique dans les journaux et magasine, Emmanuel Bigler avait sans aucun doute parfaitement compris mon propos. Même Le Monde a, naguère, choisi de recourir à l’illustration photographique après des décennies de refus. Tout un symbole ! Non, encore une fois, la question n’est pas là, où plutôt, c’est une autre question. Celle que je pose renvoie à la photographie en tant que medium artistique. Sur ce terrain, je maintiens mon constat, la photographie est pratiquement absente de la presse grand public. Certes, Emmanuel Bigler a raison de rappeler que Le Monde 2, supplément hebdomadaire au quotidien, présente régulièrement l’œuvre de photographes (sous forme de porte-folios) et concède une petite place (que je trouve un rien démagogique) aux amateurs. Cette dissymétrie flagrante entre la place parfois démesurée de l’illustration et la quasi absence de la photographie en tant qu’expression artistique, pose du reste un problème. À ce sujet, une réflexion rapide qui demande à être critiquée sinon réfutée : l’absence de regard critique d’un journal sur la photographie en tant que moyen d’expression ne masquerait-elle pas le refus d’admettre que la photo n’est pas plus objective que les articles. En tant qu’illustration, la photo jouerait un rôle de validation de l’article, ajoutant un « effet » de réel à un récit plus ou moins factuel. Au-delà de ce volet du débat, je voudrais terminer en suggérant quelques pistes à travers quelques questions : pourquoi ne pas imaginer une rubrique critique photographique dans la presse grand public au même titre qu’il y a une rubrique « Livres », « Cinéma », « Théâtre » et même parfois « Architecture » ? Pourquoi ne pas imaginer une rubrique « Arrêt sur image » (à la manière de…) qui proposerait des analyses très fouillées de certaines images ? Sans doute avez-vous de multiples idées dans ce domaine.

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Jean-Claude Launey 
Date:   07-11-2008 12:12

<< Il s'agit du supplément gratuit au N°3069 de « Télérama », intitulé : « Le guide du Collectionneur ». Apparemment il n'est donné qu'aux abonnés, ce qui expliquerait que J.C. Launey en ait été privé s'il n'est pas abonné. je rassure J.C : ce supplément est bien parvenu dans le département du Doubs, donc il ne s'agit pas d'une discrimination anti-province, ou pire encore : anti-ouest-français >>

.Emmanuel,
Je proteste avec la dernière énergie !!
Je suis abonné et je n'ai pas reçu le supplément !
Il y a une mystérieuse discrimination.
d'ailleurs quand on lit le détail de la distribution des suppléments ( de pub ou non ) on reste rêveur.
C'est en petit caractère en bas à gauche de la page du sommaire.
Par exemple un encart de pub va être distribué dans l'ouest que dans les 17, 18 et 37. La pub je m'en f.... mais pourquoi pas le 44 ou le 72 ? mystère.

Mais pour ce qui nous préoccupe : le supplément Paris-Photo de 24 pages. Il est distribué à tous dans Paris et Ile-de-France et à...... 62000 abonnés de la province.
Pourquoi 62000 ? mystère !
Il y a dans les ... 500 000 abonnés à Télérama.

JCL


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Jean-Claude Launey 
Date:   07-11-2008 12:29

J'ai évidemment posé la question des suppléments à Télérama
Par retour de mail on m'informe que ma demande est à l'analyse et que je serai informé dans les meilleurs délais.
J'en suis fort aise.

JCL


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   07-11-2008 12:38

J'ai bien compris le sens de l'interrogation de Pierre Diaz Pedregal sur le soutien que pourrait apporter la presse d'information généraliste à la photo en tant que moyen d'expression artistique.

On parlé du groupe « Le Monde » au sens large qui a une action visible dans ses différents périodiques, Qu'en est-il des autres groupes de presse ?
Je n'ai pas d'idées très précises ; je sais que le quotidien régional « l'Est Républicain » a un supplément magazine où il ne manque pas d'annoncer les expos photos, je pense aux manifestations qui ont pu avoir lieu à Nancy, mais ce n'est pas systématique, effectivement la photo d'art n'est pas une rubrique établie dans ce supplément magazine orienté vers la région et vers un large public qui regarde la télévision (il y a aussi un supplément télé de l'Est Républicain en fin de semaine, en plus du magazine), un public provincial, certes, mais qui lit des livres, va au théâtre et au cinéma, etc... comme partout.

Il me vient une autre comparaison, ce sont les suppléments des magazines d'information généralistes parlant de montres de luxe.
L'engouement pour les montres mécaniques de luxe et les ventes aux enchères de pièces anciennes date des années 1990, au moment où, logiquement, la montre mécanique aurait dû disparaître. Le parallèle avec la photo d'art à l'époque de la disparition des procédés photochimiques comme source principale d'images est peut-être un peu osé, alors osons-le tout de même.

« Le Monde » et « L'Express » et probablement « Le Figaro » (ceux qui me connaissent comprendront le « probablement » ;) publient chaque année un numéro spécial sur les montres. Montres en tous genres, pas forcément les plus chères, mais tout de même.

Le magazine suisse d'information générales « L'Hebdo » publie un supplément trimestriel sur les montres qui devient depuis peu un magazine indépendant, puisqu'il va être distribué en France indépendamment de l'hebdomadaire d'information suisse qui touche certainement assez peu de lecteurs français.
La gamme de prix des montres de luxe correspond assez bien à la gamme de prix des tirages photo des auteurs établis, sur ce plan « financier » l'opuscule de Télérama est édifiant, la centaine de milliers d'euros pour une montre neuve est un prix qui est dans la norme de cette déraison-là, on pourrait imaginer que tant qu'à faire d'acheter des oeuvres d'art, au lieu de montres, les collectionneurs pourraient, pour des budgets similaires, acheter des photographies d'artistes.
Il y a de belles montres mécaniques neuves & anciennes à partir de 200 euros, alors pourquoi ne pas acheter des tirages d'artistes dans la même gamme de prix.

Donc rêvons un peu, le tirage d'art aurait lui aussi son supplément dans les magazines français, comme les montres... il suffirait d'une volonté éditoriale ???

Ceci nous renvoie à la comparaison du marché de la photo d'art entre la France et ses voisins : Suisse et Allemagne en particulier. Je ne connais absolument pas la situation de la photo d'art dans les autres pays européens, je pense au Benelux, à l'Italie, à l'Espagne... et que dire de la République Tchèque, pays de Kudelka, un pays de tradition photographique qui aujourd'hui nous fournit en films et papiers pour le tirage N&B traditionnel !!

En ce qui concerne la comparaison avec la Suisse j'ai en tête une anecdote authentique que Michel Guigue se rappelle sûrement.
Lors de la première rencontre galerie-photo à Vienne organisée par Michel Guigue au photo-club, un honorable correspondant fribourgeois de galerie-photo se déplaça à la journée pour la rencontre et apporta avec lui des tirages grand format de ses travaux personnels.
Passant à la douane du côté de G'nève, les douaniers de la Confédération lui ont demandé des détails sur ces photos, et il ne lui auraient pas permis de sortir ces oeuvres d'art hors du pays sans une procédure d'exportation en règle. Notre ami réussit à placer pour la journée ses photos chez des Genevois qu'il connaissait, et arriva donc à Vienne sans ses images, fort dépité.
Les franchouillards qui étaient là autour de la table, après l'écoute de cette aventure, ont évidemment plaisanté sur ces fichus douaniers, mais force est de reconnaître que dans l'intérêt de la reconnaissance de la photo d'art, les règles d'exportation en vigueur dans la Confédération sont les bonnes, on y prend la photo au sérieux !!




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   07-11-2008 12:44

Mon message s'est croisé avec celui de J.C. Launey.
J'attends avec délectation les explications du magazine concernant la privation d'une partie importante des abonnés de ce supplément « gratuit, ne pouvant être vendu ».
Donc qu'on ne peut pas acheter, comme on disait dans Hara-Kiri avant mai '68 si vous ne pouvez pas l'acheter, volez-le !!
Finalement, les gens du Doubs seraient-ils une cible plus réceptive aux encarts publicitaires qui ont financé ce supplément « Paris-Photo » ? On s'interroge !
Serait-ce la présence de ce fort groupe de pression de galerie-photo dans le Grand Est, ciblé comme acheteurs potentiels pour les annonceurs ?
Serait-ce la présence d'une manufacture de chambres photographiques sur notre petit territoire qui aurait orienté les stratèges en communication de Télérama ?



 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   07-11-2008 13:06

Rebonjour à tous et à chacun,

À quoi servent les pauses-déjeuner ? À lire les réponses aux messages qu’on a envoyés pendant les heures de boulot !
Il n’aura sans doute échappé à personne que Télérama fait partie au groupe de presse « La Vie-Le Monde », éditeur du fameux Le Monde évoqué précédemment. Ce n’est pas inutile de le rappeler.
Chacun sait également que, contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire Télérama est loin de se consacrer à la seule télévision et ouvre majoritairement ses pages à des rubriques culturelles parfois décriées, souvent moquées. Les « people » ricanant lorsqu’ils entendent parler de ce journal sont légions et, pour ce qui me concerne, me donnent envie de continuer à le lire…de temps en temps. Cette spécificité « culturelle » de Télérama rend plus insupportable encore l’absence d’une vrai rubrique « Photographies » (notez le « s » que j’ai ajouté dont le sens est évident). Au reste, le nom même du journal est une invite à la photographie. En effet, le nom « télérama » est construit avec deux racines grecques tele, « loin » et orama « voir », cette dernière racine se retrouve dans panorama, diorama, etc. Télérama peut donc s’interpréter (se traduire) comme « voir au loin ». On est loin de la télévision française qui, lorsque je la regarde, me semble plutôt à courte vue. « Voir au loin », « voir loin », ce pourrait être également une façon de parler (ou de faire) de la photographie, cette merveilleuse « écriture avec la lumière ».

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Jean-Claude Launey 
Date:   07-11-2008 16:29

Y sont gentils à Télérama, ils m'ont répondu par retour qu'ils vont m'envoyer le supplément Paris-Photo.

Ils m'expliquent que pour limiter le nombre d'envois : les abonnés proches de Paris ont le supplément et pour les autres de la province la quantité distribuée est ..... aléatoire !
Je n'étais malheureusement pas dans les aléatoires.
Le hasard a mal fait les choses.

Pour rester dans le hors sujet : être proche de Paris est ... aléatoire.
Avec mes 55 minutes de TGV et quelques 200 km de Paris, je suis plus proche que certains banlieusards qui sont à 50 km seulement.

JCL


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   07-11-2008 23:54

Oui mais tout le monde le sait:
Télé= télévision
ra=radio
ma= cinéma
point de photographie.
Télégrarama:-)))


---------------------------------------------------------------------

Si je photographie quelque chose, tant pis pour elle.
mon site



 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: DG 
Date:   08-11-2008 00:03

"Grand format : c'est ce qu'on appelle « la chambre ». Les tirages issus de ces formats (4x5 inches et 8x10 inches) ont une finesse et un contraste inégalés, mais le matériel est peu propice au reportage. "

je suis pourtant certain qu'ils ont du publier au moins une image d'Alec Soth !


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Peyre 
Date:   08-11-2008 20:01

À ce sujet, une réflexion rapide qui demande à être critiquée sinon réfutée : l’absence de regard critique d’un journal sur la photographie en tant que moyen d’expression ne masquerait-elle pas le refus d’admettre que la photo n’est pas plus objective que les articles. En tant qu’illustration, la photo jouerait un rôle de validation de l’article, ajoutant un « effet » de réel à un récit plus ou moins factuel.

Cela me semble vraiment une idée juste à partir de laquelle il y aurait pas mal de travail de validation à faire (et on trouverait matière).


Au-delà de ce volet du débat, je voudrais terminer en suggérant quelques pistes à travers quelques questions : pourquoi ne pas imaginer une rubrique critique photographique dans la presse grand public au même titre qu’il y a une rubrique « Livres », « Cinéma », « Théâtre » et même parfois « Architecture » ? Pourquoi ne pas imaginer une rubrique « Arrêt sur image » (à la manière de…) qui proposerait des analyses très fouillées de certaines images ?

C'est en effet une deuxième idée très intéressante.


Je voudrais penser qu'on irait même un peu plus loin dans un magazine dont la formule reste à achever :
On pourrait, mettons tous les ans, systématiquement, présenter une analyse critique du rédactionnel d'un article et de son illustration. Je ne plaisante pas ! Analyser la technique d'illustration est tout à fait comme analyser l'article et il faut que le lecteur puisse toujours garder à l'esprit qu'il peut monter au retrait critique. Je pense qu'on pourrait donc pousser ce bouchon un peu plus loin, dans la direction qu'a suggéré Pierre, en émettant cette troisième idée (après avoir voté pour les deux autres).

Montrer régulièrement (tous les ans ce n'est pas de trop) comment le lecteur peut exercer la critique sur un article comme sur une image et qu'aucun article ni aucune image n'est neutre ni ne va de soi. Pourquoi pas un SPRI pour l'un et l'autre ? (http://www.galerie-photo.com/spri-presentation-diplome.html).


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: gérard niermont 
Date:   09-11-2008 09:53

"Grand format : c'est ce qu'on appelle « la chambre ». .., mais le matériel est peu propice au reportage. "

Quand Mathew Brady photographie à la chambre la guerre de sécession entre 1861 et 1865, ne fait-il pas un reportage ?

GN


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   09-11-2008 10:12

Bonjour à tous et à chacun,

Lorsqu’on est « nouveau » dans un forum, on bénéficie d’un double privilège : celui de lire ce qui s’écrit au fil des envois, celui aussi de découvrir ce qui a déjà été proposé naguère ou jadis sur le forum ou à ses marges. Merci donc à Henri Peyre de rebondir sur une de mes propositions et de nous inviter (de m’inviter) à découvrir cette méthode SPRI qu’il a décrite dans deux articles : celui qu’il a cité mais aussi « Comment analyser une photographie ? » (http://www.galerie-photo.com/comment-analyser-une-photographie.html). Je l’ai lu attentivement et, sans surprise pour qui a suivi le colloque de Bourges et qui attend avec impatience la publication des Actes, l’ai trouvé passionnant. J’ai beaucoup apprécié l’approche très cartésienne de l’analyse. Je me demande cependant si, s’agissant d’une critique de la photographie, il ne faudrait pas compléter cette approche rigoureuse par un commentaire qui s’avouerait, j’ose le dire, plus subjectif. Pas plus que je ne crois à l’objectivité de la photographie, je ne crois à l’objectivité d’une critique sur quelque sujet qu’elle porte. Je me souviens de ce qu’écrivait Roland Barthes dans La chambre claire – Note sur la photographie : « […] face à certaines photos, je me voulais sauvage, sans culture. ». Pour autant, l’apport de Roland Barthes à la critique littéraire n’est pas mince ! Pour illustrer cette approche subjective revendiquée et parfaitement contrôlée, on peut citer Jean Starobinski dont le remarquable essai L’œil vivant où il analyse quelques grands de la littérature (Corneille, Racine, Rousseau, Stendhal…) est un bonheur de lecture. Entre nous, L’œil vivant, quel formidable titre c’eût été pour raconter l’histoire d’un grand photographe comme… (écrivez ici le nom de celui que vous aimez).
Le forum dispose d’une rubrique « Esthétique et autres discussions ». Ce serait la place rêvée pour proposer quelques critiques. Qu’en pensent les « anciens » du forum ?

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   09-11-2008 10:34

J'ai réussi à mettre la main sur ce supplément,
Il est simplement révélateur de la faiblesse de communication des reporters "grand format"
Les tenants de l'instant décisif, la clique HBC sont beaucoup plus doué pour occuper le terrain.

Reportage c'est juste sortir du studio, et peu importe la machines, toutes les machines peuvent sortir du studio (à part les bancs de repro, mais cela ne dérangera personne).

Si nous voulons que le Télérama des années 2050 soit différent, il faut que nous nous prenions par la main pour faire et dire ce qu'il faut pour inverser la tendance qui nous domine depuis qq décennies.

Télérama ne fait que révéler l'état des lieux, leur but n'est pas de changer ce monde, mais de l'observer (en observant on peut changer, mais il y a des méthodes plus directes).

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: summicron2 
Date:   09-11-2008 10:41

Le Monde 2 n° 247 p.58 présente le Rolleiflex dans les objets design des années 20.
Selon le journal, le rollei exige "calme et sang froid" :-))

Excellent portfolio consacré à Pecos, ville fantôme du Texas, par le "photographe ethnographe" Pierre de Vallombreuse.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Frozen Piglet 
Date:   09-11-2008 11:03

Rassurez-vous "la clique HBC" n'est pas mieux lotie dans Télérama.
voir ici

Par contre dans Le Monde2 N°246 du 1er Novembre
un superbe reportage à la chambre de la campagne d'Obama
par le photographe français: Jean/Robert Dantou/Picture Tank


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   09-11-2008 11:06

<<Rassurez-vous "la clique HBC" n'est pas mieux lotie dans Télérama.<<

Quelle mauvais foi,
Il y a des fils de HCB dans tous les numéros de Télérama depuis l'origine.

C'est marrant d'être photographe et aveugle ?

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Frozen Piglet 
Date:   09-11-2008 11:40

Ah mais les journalistes de Télérama
pensent que les photographes ne savent pas lire ou si peu ...


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   09-11-2008 11:46

Quel rapport,
Télérama utilise des images, et plutôt celle de la famille HCB,
Il est peut-être inutile d"en parler.

Montrer et vendre ses photos, n'est-ce pas suffisant ?

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Cantal 
Date:   09-11-2008 14:30

"Grand format : c'est ce qu'on appelle « la chambre ». Les tirages issus de ces formats (4x5 inches et 8x10 inches) ont une finesse et un contraste inégalés, mais le matériel est peu propice au reportage. "

Les photographies de " Bloody Omaha" le 6 juin 1944 n'étaient pas du reportage?



"Photography is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing".


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   09-11-2008 15:27

Et chacun y va de son bout de chou de photographe qui a fait des reportages à la chambre.
Pour ce que ça change, changera.


---------------------------------------------------------------------

Si je photographie quelque chose, tant pis pour elle.
mon site



 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: guillaume péronne 
Date:   09-11-2008 16:31

Ce serait la place rêvée pour proposer quelques critiques.

Ne pas hésiter à proposer à Henri des articles pour le site .com.
Sur le forum, c'est plus… disons sportif.




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Frozen Piglet 
Date:   09-11-2008 18:13

Ici les gens sont toujours le doigt sur la détente
c'est ça qui est bien


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   09-11-2008 19:19

"Pourquoi ne pas imaginer une rubrique « Arrêt sur image » (à la manière de…) qui proposerait des analyses très fouillées de certaines images ?"

On voit bien que sur ce fil peu de gens lisent la presse ;))
Cette rubrique (hebdomadaire) existe déjà ailleurs.

Télérama est un magazine culturel généraliste qui défend depuis très longtemps la photographie, qui emploie encore des auteurs qui travaillent en 4x5, et les magazines qui le font sont de plus en plus rare en ce moment, vous ne l'aviez pas remarqué ?

L'auteur de l'article a écrit une connerie et on brûle le journal sur GP.
Allez les gars, respirez un grand coup, ça ira mieux après :)))


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Peyre 
Date:   09-11-2008 22:48

J’ai beaucoup apprécié l’approche très cartésienne de l’analyse. Je me demande cependant si, s’agissant d’une critique de la photographie, il ne faudrait pas compléter cette approche rigoureuse par un commentaire qui s’avouerait, j’ose le dire, plus subjectif. Pas plus que je ne crois à l’objectivité de la photographie, je ne crois à l’objectivité d’une critique sur quelque sujet qu’elle porte.

Les commentaires subjectifs sont très intéressants en ce qu'ils nous donnent des informations sur le commentateurs - pourquoi pas, en effet ?

La méthode SPRI est plutôt un outil pour tenir le subjectif du commentateur à distance et aiguiser l'esprit du lecteur en le décapant de ce qu'il croit voir partout (le peu qu'il sait en fait).
Cela permet de tâcher de regarder vraiment - de s'ouvrir - à ce qui est proposé en essayant de tenir nos propres préjugés à distance.

Pour ma part, je suis las depuis pas mal d'années des incantations qui accompagnent la présentation des oeuvres d'art. Tenter d'exercer une analyse de l'oeuvre, dans le strict respect de la logique de son exposé, ne fait pas disparaître son mystère, dont nous avons en effet, comme le suggère Pierre, une soif romantique. Cela permet de situer le mystère à l'endroit où il est, dans les interstices et les non-dits de l'oeuvre.

Terminons par une remarque. Je ne sais pas s'il faut réellement adorer ce qui est obscur et incompréhensible, tant cela constitue l'essentiel de notre univers. Je préfère toujours admirer les tentatives de mise au clair, les actes modestes qui, mis bout à bout, permettent d'y voir un peu plus clair. Evidemment ce travail ressemble à de la besogne ; il n'a pas le faste magique des grandes messes, chers aux prêtres de toutes les religions, y compris artistiques, qui jouent de l'obscurité par l'autre bout. Il est bien maladroit et ridicule, lui qui n'est qu'amour de la connaissance.
En matière artistique, je le répète, il ne proposera pas l'admiration du mystère, il posera avec clarté le lieu du mystère, et juste cela, laissant au spectateur soit admirer l'intelligence avec laquelle le problème a été amené, soit la magie du gouffre ouvert par cette mise en situation.
Un photographe qui est bien dans ce cahier des charges : http://www.galerie-photo.com/philippe-ramette.html




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   10-11-2008 00:00

Bonsoir à tous et à chacun,

Il faut remercier Henri Peyre pour ses propos que, pour ma part, je trouve très éclairants. Si la photographie est, étymologiquement, le jeu formidable de l’écriture avec la lumière, il n’est pas donné à tous les photographes d’écrire avec clarté ! Qu’Henri me pardonne cette appréciation publique. C’est comme la Légion d’honneur, il ne suffit pas de la refuser ; encore faut-il ne pas la mériter ! (petit détournement d’un des aphorismes d’Erik Satie, compositeur de l’inoubliable Sonatine bureaucratique).
L’idée de la méthode SPRI (je prononce « esprit », bien sûr), comme décapant universel, comme moyen d’opérer une sorte de « radiographie » de la photographie me séduit. Mais, je suis sûr qu’Henri sera d’accord, l’approche analytique préalable n’est pas suffisante. Je me demande même si, dans certain cas, elle ne pourrait pas être largement inopérante. Nous sommes en effet, la plupart du temps, confrontés à des images dont nous savons, tout compte fait, peu de choses. Nous ne connaissons pas forcément le photographe, ni les moyens qu’il a utilisé, pas plus que les circonstances (sociale, politique, économique) de la prise de vue. Nous pouvons tout ignorer de ses intentions, de ses motivations. Et pourtant, les images sont là, dérangeantes, intrigantes, marrantes, excitantes, légères ou pesantes, précieuses ou ridicules. Que reste-t-il pour les interroger, pour les faire parler ? Il nous faut les éclairer à notre tour avec, si l’on veut, si l’on peut, les quelques lumières de notre esprit (sans SPRI cette fois-ci), sans méthode donc, à tâtons en quelque sorte, en pariant que sous le désordre apparent, il y a bien un ordre caché.
Bonnes photos à tous.

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 01:05

"il n'a pas le faste magique des grandes messes, chers aux prêtres de toutes les religions, y compris artistiques, qui jouent de l'obscurité par l'autre bout."

Henri, c'est la énième fois que je lis ce discours. Pour une fois, tu ne voudrais pas être un peu moins "mystérieux", et faire acte de clarté dans tes propos ? :)
Qui sont ces prêtres dont tu parles, où sont dites ces messes obscures qui entendent (nous?) enfermer dans l'ignorance ?
De qu'elle puissante autorité s'agit-il ?
Qui en sont les victimes ?

Merci !


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 07:38

Comme je suis très terre à terre, si tu pouvais situer tes informations dans le domaine de la photographie , ma lanterne en serait éclairée !


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: guillaume péronne 
Date:   10-11-2008 07:47

On retrouve ce mode incantatoire dans les revues d'architecture (pour architectes), dont la critique est totalement absente. C'est à la fois le fait d'une incapacité à poser honnêtement et clairement la (ou les) question que sous-tend toute œuvre architecturale, et d'une volonté de confisquer la pensée architecturale en jouant d'une apparence de complexité.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Peyre 
Date:   10-11-2008 08:19

Je me demande même si, dans certain cas, elle ne pourrait pas être largement inopérante. Nous sommes en effet, la plupart du temps, confrontés à des images dont nous savons, tout compte fait, peu de choses. Nous ne connaissons pas forcément le photographe, ni les moyens qu’il a utilisé, pas plus que les circonstances (sociale, politique, économique) de la prise de vue.

Un exemple ? En quoi est-ce que cela contrarie l'analyse qu'on peut faire d'une photographie en soi, de sa logique interne ?


Par ailleurs :

Une méthode d'analyse est un outil limité. Personne n'a dit que c'était l'arme absolue. C'est un préliminaire indispensable à l'intérêt qu'on peut aussi porter à l'artiste et aux circonstances de la création. Il faut simplement commencer par l'analyse, en regardant l'oeuvre en soi.
Le rapport à l'oeuvre, dans le moment de la découverte, crée le choc qui nous permet d'avancer et de nous découvrir. Limiter l'analyse à l'oeuvre comme elle nous apparaît, comprendre comment elle fonctionne, uniquement avec ce qu'elle nous montre, nous donne d'importantes indications sur ce que nous sommes et nous permet de nous mieux connaître nous-mêmes, en évaluant de quelle façon nous avons été ébranlés et par quoi au juste.


Avec le temps, je souligne enfin que les contingences historiques et la vie de l'homme qui a fait l'oeuvre seront finalement dénaturées puis complètement oubliées ; évidemment l'oeuvre de son côté se dénature aussi : le vieillissement, les moyens de conservation la modifient. Mais il n'est pas besoin de pleurer après ces modifications, qui sont moins contingentes que les simples conditions d'exposition.


Tiens, puisqu'on parle des conditions d'exposition, j'enchaîne pour Marin :

"il n'a pas le faste magique des grandes messes, chers aux prêtres de toutes les religions, y compris artistiques, qui jouent de l'obscurité par l'autre bout."
Henri, c'est la énième fois que je lis ce discours. Pour une fois, tu ne voudrais pas être un peu moins "mystérieux", et faire acte de clarté dans tes propos ? :)
Qui sont ces prêtres dont tu parles, où sont dites ces messes obscures qui entendent (nous?) enfermer dans l'ignorance ?
De qu'elle puissante autorité s'agit-il ?
Qui en sont les victimes ?


Je me suis souvent expliqué là-dessus, mais le principe du forum est qu'on radote un peu. Avec la peur de radoter on en vient évidemment aux formules allusives et Marin doit me pardonner les raccourcis qui ne viennent que de la peur d'ennuyer encore.

Un exemple de valorisation de l'art par le mystère, dans le seul fil de cette conversation :
La muséographie actuelle prône l'obscurité dominante, les coups de pinceaux lumineux sur des objets isolés du lieu de présentation et archi-valorisés par rapport au contexte. Cela me semble un exemple de conditionnement qui appelle à la soumission. La ficelle est grosse, et la plupart des musées récents y font appel, avec probablement aussi l'intention louable que le visiteur en ait pour son argent. Je ne sais pas s'il y a "victime". On va dire que c'est plutôt un équilibre. Si le système a pu s'installer c'est que globalement le peuple consent et vote avec ses pieds.
Si Marin va de temps en temps à l'une des belles expositions organisées au Grand Palais, il sait aussi comment cela se passe. Des tas de gens qui jamais ne vont au musée sont conditionnés par les médias pour défiler devant les mêmes oeuvres et au même jour. Ils s'y pressent mais ne voient rien, faisant la queue devant chaque oeuvre et dérangés dans une contemplation impossible par les commentaires, les toussotements, la presse, quand ce n'est pas la nuque ou le dos d'un visiteur. Mais peu importe, venus nombreux voir de près les stigmates du génie, ils auront goûté un instant une sorte de vertige et de fièvre que la hauteur sous plafond, la dimension des cimaises et la piété de la foule réunie aura renforcée encore.

Encore une fois on ne parle pas de victimes, le ton général est à comprendre, pas à dénoncer. Si l'ensemble fonctionne en système, il nous plait de simplement soulever la question d'autres systèmes possibles. Il n'est pas dit non plus qu'il ne faille pas un système de "dressage" un peu lourdingue avant que l'autonomie de pensée de chacun ne soit assez développée pour s'exprimer seule, dans un environnement simple et non mégalomane, en ce qui concerne l'oeuvre d'art.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 09:05

Les grandes expos du Grand Palais ? alors là je vais te décevoir, mais la dernière fois que j'y suis allé c'était en famille pour aller voir les trésors engloutis de l'Egypte et pas pour les Kiefer & Serra :)
Télérama à fait des N° spéciaux sur ces deux là et sur d'autres , avec des textes biens intelligibles, que je "confesse" ne pas avoir acheté :)

Mais la photographie dans tout ça ? Avedon au jeu de Paume (énorme succès), Demarchelier au petit Palais? (des photographes commerciaux pas vraiment compliqués à cerner). Je trouve que ce sont plutôt des choses simples qui attirent la foule, la mise en scène de la photographie étant plus difficile à rendre spectaculaire que la sculpture des Kiefer-Serra (je crois que c'est d'ailleurs la raison pour laquelle tant d'artistes photographes se tournent vers l'installation).


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 09:15

<<(je crois que c'est d'ailleurs la raison pour laquelle tant d'artistes photographes se tournent vers l'installation<<

A chacun ses buts,
Pour certains le but reste la photographie, pratiquer et exposer, l'un servant l'autre et inversement,
Pour d'autres c'est d'être en haut de l'affiche, et là tous les moyens sont bons, mais il ne s'agit plus de photographie.

Et Télérama ?

Reste un magasine de télévision, même si l'on admet que c'est le meilleur du genre, télévision et photographie ne font pas bon ménage. Les seules émissions parlant de photo que j'ai pu voir (je n'ai pas tout vu bien sûr, ma télé est dans ma chambre d'hôtel), parlaient des photographes et non des œuvres.

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 09:26

"Reste un magasine de télévision"

Peut être le vois-tu comme cela, mais les "reportages" commandé en 4x5 auprès des photographes concernent assez peu la télévision. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, 5% du lectorat de Télérama n'a pas de tv ...


"télévision et photographie ne font pas bon ménage"

Peut être mais la série "Contact" a été produire par et pour la télévision, et dans ce cas on peut dire que le ménage est plus pas mal non ?


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   10-11-2008 09:41

Bonjour à tous et à chacun,

Un petit mot pour Guillaume Péronne. Il n’a pas tort de dénoncer la langue de bois qui sévit dans les revues d’architecture. Elle reflète, en France du moins, la grande indigence conceptuelle de la majorité des architectes. Il faut avoir lu la prose ampoulée de certaines « stars » française de l’architecture quand elles présentent leurs projets pour constater à quel point le creux, pour ne pas dire le vide, peut s’ériger en pseudo pensée. De « stars », elles n’ont que le nom mais en aucune façon l’éclat. La question de la pauvreté de la critique française dans le domaine de l’architecture est une ancienne question dont nous ne discuterons pas sur ce forum. Qu’il me soit juste permis de citer les noms de Siegfried Giedon, Reiner Banhan, Bruno Zevi ou Charles Jencks pour montrer qu’une critique architecturale est possible, qu’elle a existé !

Je remercie Henri Peyre pour ses précisions qui l’amène à répéter ce qu’il a déjà dit et écrit. Qu’il n’en soit pas fâché. La pédagogie, c’est la répétition m’a-t-on toujours… répété !
« La muséographie actuelle prône l'obscurité dominante, les coups de pinceaux lumineux sur des objets isolés du lieu de présentation et archi-valorisés par rapport au contexte. Cela me semble un exemple de conditionnement qui appelle à la soumission. » écrit-il. Je dois plaider coupable.
Appartenant au petit groupe de ce que les conservateurs de musée appellent les « experts en conservation », je confesse que je suis de ceux qui prônent un éclairage très réduit des œuvres exposées. Si la lumière est ce par quoi on « écrit » en photographie, elle est aussi ce qui efface. Je n’apprendrai rien à personne sur ce forum en rappelant que la lumière n’est rien d’autre qu’une forme visible à nos yeux de rayonnement électromagnétique. Qu’on l’examine du point de vue ondulatoire ou corpusculaire ne change rien au résultat. Les quanta d’énergie que sont les rayonnements lumineux (d’autant plus grands que la longueur d’onde est petite) ont le pouvoir de « casser » les liaisons moléculaires induisant, à plus long terme, des dommages irréversibles à la matière. Selon leur composition chimique, les objets sont plus ou moins sensibles à l’activation des réactions qu’induit l’énergie incidente. À cet égard, les documents photographiques appartiennent aux objets les plus sensibles, triste privilège qu’ils partagent avec la plupart des œuvres graphiques : aquarelles, pastel, mais aussi les tissus. Nos recommandations conduisent donc les conservateurs à imposer une réduction des niveaux d’éclairement des œuvres exposées. Pour des raisons évidentes, si vous limitez l’éclairement d’une œuvre à des valeurs inférieures à 100 lux, il est indispensable de réduire encore plus l’éclairage ambiant de telle sorte que le contraste de luminance entre l’objet éclairé et son environnement immédiat soit suffisant pour que la vision soit agréable. D’où « l’obscurité dominante » que dénonce Henri. Je comprends qu’il puisse y voir une mise en scène délibérée visant à créer une sorte de suspense visuel, une forme d’attente de la « révélation » au caractère éminemment religieux. D’où sans doute son évocation de « grandes messes » et de « prêtres ». Ce n’est pas faux mais il y a derrière une réalité physique que je me devais de rappeler.
Par ailleurs, comment ne pas partager son exaspération quant aux visites d’exposition réalisées dans la promiscuité. Ayant le bonheur de travailler pour les musées, j’y échappe la plupart du temps. Oui, vous avez raison, c’est un privilège de visiter la salle des primitifs italiens au Louvre, un mardi, jour de fermeture au public…

Bonnes photos à tous.

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 09:42

<<"Reste un magasine de télévision"

Peut être le vois-tu comme cela, mais les "reportages" commandé en 4x5 auprès des photographes concernent assez peu la télévision. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, 5% du lectorat de Télérama n'a pas de tv ...<<

Je sais bien, j'ai fait partie des 5%, histoire de voir la télévision sans l'avoir ;-)


<<"télévision et photographie ne font pas bon ménage"

Peut être mais la série "Contact" a été produire par et pour la télévision, et dans ce cas on peut dire que le ménage est plus pas mal non ?<<

Pourquoi couper le reste de ma phrase, c'est cela que je voulais dire : télévision et photographie ne font pas bon ménage : Les seules émissions parlant de photo que j'ai pu voir, parlaient des photographes et non des œuvres.

C'est comme l'expression "grand photographe" qui vient sans doute de "grand reporter" (qui a un sens bien particulier), toujours le même cinema absurde.

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 09:45

quelqu'un veut un café ?


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 09:46

"Pourquoi couper le reste de ma phrase, c'est cela que je voulais dire : télévision et photographie ne font pas bon ménage : Les seules émissions parlant de photo que j'ai pu voir, parlaient des photographes et non des œuvres."

alors ok.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Cantal 
Date:   10-11-2008 09:48

quelqu'un veut un café ?


Oui, merci.



"Photography is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing".


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 09:52

<<quelqu'un veut un café ?<<

On n'est pas loin du Chablis time, je patiente, merci

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Cantal 
Date:   10-11-2008 09:55

Ici les gens sont toujours le doigt sur la détente
c'est ça qui est bien

Ils défendent leur pré-carré, leur conception du monde et leurs pompes.



"Photography is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing".


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 09:57

:)


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 10:03

<<Ici les gens sont toujours le doigt sur la détente
c'est ça qui est bien

Ils défendent leur pré-carré, leur conception du monde et leurs pompes.<<

Pré carré

Cette notion n'existe pas en photographie, nous ne sommes que des parias rien de plus, pour les pré carré, voyez les médecins, pharmaciens, notaires, avocats, commandants de bords etc etc.

Quand aux pompes ???
Et notre conception du monde, il s'agit d'un truc tellement vague et multiple que le mot défendre semble un peu trop militaire.

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: guillaume péronne 
Date:   10-11-2008 10:43

Un exemple muséographique pour rebondir…

Tout le contraire de l'obscurité et un lien fort entre l'œuvre présentée et son contexte, avec toutefois un résultat équivalent pour le visiteur qui se trouve saisi par une ambiance quasi religieuse.

Mais avant toute singularité liée à l'édifice ou à la muséographie, je pense que le musée, en tant qu'institution, suffit à doter les objets qu'il enferme d'un caractère sacré.

Désolé pour la digression.




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 10:52

<<Mais avant toute singularité liée à l'édifice ou à la muséographie, je pense que le musée, en tant qu'institution, suffit à doter les objets qu'il enferme d'un caractère sacré.<<

+1

Il s'agit d'une nouvelle religion tout simplement

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 11:24

Je trouve aussi que cette photo est une bonne illustration des propos d'Henri.
Mais si cela fonctionne bien avec ce types d'œuvres (et avec celles des auteurs que j'ai cité précédemment) , je ne crois pas qu'avec la photographie on puisse atteindre ce degré d'efficacité "religieuse". Il y a quelque chose de plus "trivial" en photographie, de plus en prise avec la vie et le temps que l'architecture et la scénographie du musée puisse travestir en objet de "culte". C'est en tout cas mon expérience du "musée photo" (foam, las palmas II, etc).


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 11:29

La photographie est d'ailleurs très rare dans les vraies églises ou temples.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 11:46

<<La photographie est d'ailleurs très rare dans les vraies églises ou temples.<<

Le Saint Suaire et le linceul de la Sainte Face, voilà au moins deux exemples,
Bien sûr il ne s'agit ni de "numérique" ni de gélatino-bromure.

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 11:48



"Bien sûr il ne s'agit ni de "numérique" ni de gélatino-bromure."

Et tout le monde n'est pas unanime sur l'aspect photographique de ces objets.


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 11:54

<<"Bien sûr il ne s'agit ni de "numérique" ni de gélatino-bromure."

Et tout le monde n'est pas unanime sur l'aspect photographique de ces objets.<<

C'est le moins qu'on puisse dire,
Mais si l'on laisse une place au spectateur plutôt qu'aux critiques,
Il s'agit d'une image qui échappe à la main de l'homme, qui vient d'une sorte de rayonnement, un peu comme la photographie, et qui a la "magie" d'une photographie.

Pour les critiques de toute nature, c'est une bagarre sans nom ni intérêt depuis des siècles.

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   10-11-2008 11:56

M. Pedregal nous précise :
Télérama fait partie au groupe de presse « La Vie-Le Monde »

Effectivement, l'intitulé du groupe de presse en question c'est « La Vie-Le Monde ».
Parler du groupe « le Monde » ce serait comme parler du groupe « Citroën » au lieu de « Peugeot-Citroën » !

à propos des images, il me semble qu'autrefois « La Vie », fondée, nous dit wikipédia en 1945 un peu comme « le Monde », était à la fois catholique et illustrée.
Impossible que ce magazine ne soit plus illustré, et j'imagine qu'il doit toujours être, ne serait-ce qu'un peu, catholique, apostolique et romain, bien que (toujours selon Wikipédia) le magazine « La Vie » soit plutôt indépendant vis à vis du Vatican.

« Illustrée », alors qu'autrefois, du temps de Sirius, point de photos dans « Le Monde ».

De là à penser que, ... mais non, je m'égare : les photos sont apparues dans « le Monde » bien avant le rapprochement avec le groupe de presse « la Vie ! » ;-);-)




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: marin 
Date:   10-11-2008 12:03


mhm ...
Mais je me souviens que "Le Monde" sans photos était l'objet d'un véritable culte, dont les adorateurs furent effondrés de voir apparaître des photographies :)))
Tandis que, sur ce plan là, "La Vie" n'a jamais vraiment "décollé":))


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   10-11-2008 12:08

<<"La Vie" n'a jamais vraiment "décollé":))<<

Sauf pour la Saint Jean-Baptiste

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: pdp 
Date:   10-11-2008 12:11

Rebonjour à tous et à chacun,

Quelques précisions de date à l'attention d'Emmanuel Bigler.
Le rapprochement entre La Vie qui déjà depuis longtemps tentait de faire oublier son adjectif "catholique" et Le Monde remonte à l'été 2003. Quant au recours à la photographie, il date de 2005, période où le quotidien a modifié sa formule (mise en page, typographie... Oui, je suis d'accord, c'est peu perceptible sauf aux yeux attentifs des photographes...).
Bonne journée à tous.

Pierre Diaz Pedregal


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   10-11-2008 14:07

Quant au recours à la photographie, il date de 2005, période où le quotidien a modifié sa formule (mise en page, typographie..

Euh... n'y avait-il pas déjà des photos à l'intérieur du « Monde », je parle du quotidien, pas le « 2 » du samedi, avant 2005 ?

Ceci étant dit, les forums de http://www.galerie-photo.info sont très stricts et perpétuent ce point de vue de Sirius : pas de photos dans nos colonnes !! ;-);-)
N'y aurait-il pas ici quelque lointaine influence iconoclaste, au sens théologique du terme ?

En revanche, rassurons nos lecteurs : le supplément mensuel http://www.galerie-photo.com est abondamment illustré, comme la Vie Catholique ;-)




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Peyre 
Date:   10-11-2008 15:49

Allez ! Pour Pierre qui feint de penser qu'on a attendu les spécialistes de la conservation pour mettre les oeuvres d'art en condition de mystère, ce vieil article de galerie-photo sur un incontournable :
http://www.galerie-photo.com/l_image_de_l_artiste.html
Nous aimons beaucoup ici l'esprit de ce brave Gombrich, qui fut le maître de Kris et Kurz, joyeux auteurs de ce livre extraordinaire.




 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Cantal 
Date:   11-11-2008 10:15

Le pré carré se défend comme toute place. ( vous pouvez faire les jeux de mots qui s'impose). Mais le pré carré demande historiquement un maréchal. Beaucoup de professionnels de la photographies sont de véritables Napoléon de la renommée.

Sans être militaire, un photographe professionnel a un créneau à défendre, une niche où survivre, des clients à recueillir, un ou des publics à surprendre, sans compter la gloire et médailles et les honneurs ( l'Institut de France par exemple). Il y a aussi les pompes que l'on aime et cellles dans lesquelles on est enterré; les photographes ne sont pas en reste pour les apprécier.

Quant à la conception du monde, verbalisée ou insconciente, elle nous anime tous que l'on soit de Vaugirard ou des Monts-du-Cantal.



"Photography is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing".


 
 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   11-11-2008 10:23

<<Le pré carré se défend comme toute place.<<

Le pré carré est une stratégie militaire inventé par Vauban,
Une fois crée on peut la défendre,
Mais en photographie nous n'avons pas de Vauban et encore moins de Louis XIV,
Juste quelques francs tireurs embusqués qui travaillent pour eux.

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   11-11-2008 14:56

Mais on s'en fout du pré carré comme du pré catelan!


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Si je photographie quelque chose, tant pis pour elle.
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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   11-11-2008 15:18

On mange très bien au précatelan

On ne s'en fout pas

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   11-11-2008 16:29

Les Dogons n'y mangent pas.


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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   11-11-2008 16:30

N'y moi.


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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   11-11-2008 16:31

Donc les dogons et moi ont s'en tape comme du pré carré.


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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Henri Gaud 
Date:   11-11-2008 16:33

<<Donc les dogons et moi ont s'en tape comme du pré carré.<<

;-)))

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 Re: Moyens et grands formats, définitions de « Télérama »
Auteur: Xavier R 
Date:   11-11-2008 16:34

HéHé


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