Auteur: Henri Gaud
Date: 06-05-2006 18:02
Suite à une conversation avec Pascal Mielep,
Je vous livre mes impressions sur le dernier numéro,
Bien sûr c’est personnel,
Et je n’irai pas haranguer les foules dans les kiosques.
Tentative de décryptage : CI c’est quoi ?
La Couverture !!!
Le top du top, dont le but est de vendre un contenu, il est donc probable que cette couverture révèle l’esprit du magazine.
Le titre Chasseur d’Image, évoque la chasse, là j’ai un peu de mal, on ne chasse pas les images on les fabrique comme un boulanger fait du pain. Exemple : si deux trois chasseurs pistent un sanglier le fusil en main, l’un tire et tue le sanglier (c’est un peu le but de la chasse), que ce soit Pierre, Paul, Jacques ou Jean, cela restera le même sanglier, mais si on lâche quelques CI men derrière ce même sanglier, les photos seront toutes différentes, on ne peut donc pas parler de chasse. C’est peut-être pour réveiller des vieux trucs primitifs, mais cela ne me convient pas du tout.
« Premier magazine de l’image en Europe »
Bonjour les chevilles, on aurait pu dire de la photo, mais de l’image, c’est franchement lourd, ce serait plutôt Match ou Beaux-Art ou toute autre revue présentant des « œuvres picturales », l’image est un domaine très vaste, que CI n’aborde que partiellement et par le petit bout de la lorgnette. Donc gros tirage mais pas premier.
« 20D-30D, test vérité »
Toujours le même langage, nous on dit la vérité, CI est sans doute le seul pour éprouver le besoin d’insister.
« Photo-Nature : les jardins »
Prometteur, à voir
« dossier incroyable : tout ce qui existe pour la macro »
Quelle prétention dans le : tout, j’ai vu plein de truc qui manque, je raconte plus tard.
« photo pratique : animaux domestiques »
Bon marketing, les animaux font vendre, les chats en particulier, très digne du chasseur français.
« le Samsung »
Encore la triste actualité numérique destiné aux matérialistes de service
« imprimantes Canon-Epson-HP »
Toujours le même refrain
Remarques : Aucune pensée dans cette couverture, aucune vocation pédagogique, que du terre à terre et des petites recettes servies par un égo démesuré, et quand on voit la maquette on est mort de rire, vous avez embauché l’ancien maquettiste de Voici ou de Gala, ce n’est hélas, pas une exclusivité CI.
Pour le reste :
Je note : 176 pages + couverture soit 180 pages
Pub classique : 19 pages
Pub CI par CI on est jamais mieux servit que par sois-même : 11 pages et demi
Soit en Tout 30 pages 1/2 il nous reste en gros 150 pages, ce qui en photo reste important, le photographe n’ayant que 92 pages en tout.
L’intérieur :
L’Edito : certe banal, mais bon pas bien grave, l’originalité n’est pas le truc de CI et puis au 283 ème Edito, on décroche peut-être un peu.
Le courrier des lecteurs :
Des questions matérielles et des réponses attendues, mais c’est bien normal, CI est LE magazine du matos.
La leçon de photo :
CI a besoin de vos images pour nous gaver sur 6 pages avec des photos sans but véritable avec des commentaires genre hyper bateau, je ne vois pas bien l’intérêt si ce n’est de faire de l’audience, genre nos lecteurs font leur magazine.
Les info :
Une suite d’info très fournies, avec comme politique éditoriale, on vous l’avait bien, ou on est toujours les premiers à vous passer l’info, et si on n’a pas l’info, c’est qu’elle n’existe pas.
Cette rubrique est fort utile, et ne diffère pas beaucoup de celles des autres revues sur le plan de sa forme, et de son fond.
Les expo :
Il faut les annoncer, et CI le fait de façon extrêmement complète.
Les Stages :
On retombe dans le syndrome du listing avec là aussi une liste très complète.
Les concours :
Même méthode, une liste interminable.
Et en Rab le coup de cœur de CI sur ces fameux concours,
Désespérant, mais le concours c’est un peu le « tout le monde sera célèbre 5 mn » de Andy Warol.
C’est à lire :
Encore une liste pour la bonne cause,
Et des commentaires positifs.
Images des agences :
Un petit tour et puis s’en vont, 1 page par agence, 2 pages pour ENS LL, ça fait vraiment catalogue et laisse peu de place aux images comme au texte.
Toujours le syndrome de la liste combiné au syndrome de la célébrité d’un instant.
Parfois on prendrait plaisir à ce que les textes de la rubrique l’album des lecteurs envahissent la rubrique actualité des agences.
Le Portfolio :
Ouf on respire, enfin plus de liste, et pas de syndrome télé réalité, Brégand est un acteur du métier connu de longue date, l’article est intéressant, je regrette la mise en page qui ne laisse pas respirer les images, les blancs sont distribués avec autorité et parcimonie, dommage. Le N&B quadri est très bien tenu, félicitations au rotativiste.
Leçon de Photo :
On retombe, je l’espère, dans mon dada, comment faire passer ce métier ce savoir faire, qui disparaît comme neige au soleil.
Des images et des conseils, certes judicieux, avec toujours un manque d’axe de travail, pas de développement d’une méthode, juste des petits conseils et une cascade de petites recettes (exemple : n’hésitez pas à jouer avec la sensibilité, la saturation, la balance couleur, la netteté), par contre l’idée qu’il faut de la méthode n’est pas évoqué.
Pour la mise en page, trop d’image tue l’image, cette volonté de remplir le papier à tout prix sacage les bonnes images présentées, sans doute le désir de rester grand public.
Intermède logiciel d’assemblage sur thème jardin :
Toujours cette volonté d’en donner pour le fric du lecteur, comme si le sujet jardin semblait un peu court, on se tape des pano par assemblages, et le résultat est là, pour les assemblages, pour les images le niveau plonge, on supporte des ambiance plate à souhait et des importantes surfaces cramées genre 255 255 255.
Ensuite on passe aux détails :
Cette leçon ressemble à du gavage d’oie, franchement dommage, la plus part des images étant agréable et les sujets passionnants, et toujours pas l’ombre d’une méthode.
Et maintenant la lumière :
Pas moyen de souffler et toujours pas de méthode, on préfère ceci cela, mais aucune explication du pourquoi ou comment de ce qu’est la lumière, avec comme consigne osez, c’est le mot d’ordre, mais oser sans méthode, cela ressemble étrangement à la méthode des Shadoks, elle a fait ses preuves.
Les pages sur la lumière sont illustrées par des photos qui exprime des contrastes de couleurs (dont on ne parle pas dans l’article), apparemment cela ne gène personne, pas grave mon bon monsieur, on fait dans le grand public.
Des conseils technique de haut vol : Attention, il ne faut ni surexposer, ni sousexposer, c’est sans aucun doute un aspect spécifique des photos de jardins.
Délices et Jardins :
On retrouve le populisme cher à CI, un amateur nous montre ses photos, sur THE thème du mois, il y a une image intéressante, construite et éclairé, pourquoi nous encombrer avec les autres.
Et un retour aux agences :
Ras le bol de ces va et vient clientéliste, et bien non, ce n’est pas le moment, c’est le meilleur que l’on voit là sur ces quelques pages, et là encore, aucun décriptage d’une amorce de méthode, a part dire c’est joli comme tout ou c’est un Nikon machin truc avec une lentille ED tip top, on ne sent rien vivre.
Et toujours un empilement systématique d’un flot d’image, une volonté extrème de noircir du papier.
Photo nature :
Les animaux domestiques, tout y passe, ce numéro fait le tour des marronniers du printemps, désespérant, le problème photographique n’est jamais posé, pourquoi fait-on ce type de photographie, le photographe travaille sans la moindre méthode, si l’on en croit l’article, heureusement les photos de vaches sauvent ces quelques pages, mais pour le texte on s’ennuie ferme.
Les Tests (un classique célèbrissime de CI) :
Le dossier Macro, la volonté de tout nous dire reste une constante de CI, vous saurez tout. On a donc droit au retour du mode liste, et on se tape tous les trucs improbable plus ou moins trouvable pour faire de la macro. Bien sûr on passe sous silence, le pourquoi de la macro, le comment, et les format de travail possible, sachant qu’une chambre vaut moins chère qu’un soufflet macro, il y a peut-être des montages possible à présenter, ouvrir vers d’autres mode de pensée.
Au passage un connerie que je remarque : « Bascule : selon la règle de Scheimpflug, la profondeur de champ est maximale quand les 3 plans objet objectif image se rejoigne en un point. Basculer l’objectif, c’est l’incliner pour que son plan rejoigne le point d’intersection des plan objet et image dans le but d’augmenter la profondeur de champ (rarement excessive en macro) ».
La règle de Scheimpflug n’augmente pas la PdC, celle-ci est maximale quand les 3 plan sont parallèle, une bascule permet simplement de placer la PdC là ou l’on veut, mais elle reste plus faible. Et en cas de bascule le point commun entre les 3 plans est en fait une droite.
Le mode liste reste le maître mot de cet article, complet mais sans la moindre tentative de formation, de petit cours, la loi du marché, le style, toi y en a vouloir macro, moi proposer plein de trucs pas cher et cher si tu as des sous, digne du BHV.
Le test du 30D :
Sans doute très bien, mais encore le mode, vous saurez tout, sauf l’essentiel, et donc on retrouve le mode liste, matiné de doc techniques.
Ne comptez pas sur moi pour vous commenter dans le détail, l’article est complet, mais pas drôle du tout, un bon gros paquet de chiffres, c’est je crois la fierté de CI.
Raw Jepg test de terrain :
Bonne idée, un peu de pédagogie, mais hélas on reste sur le pas de la porte.
Les mesures :
Le fer de lance de CI, pas de problème, toujours cette volonté de tout faire rentrer dans quelques pages.
Le test du Samsung :
On repart sur le même schéma, lassant, d’autant que ce genre de boitier fait pas vibrer les foules, oui je sais c’est pour la clientèle.
Les tests numériques :
On se tape des pages et des pages sur des boîtiers improbables, genre que choisir 60 million de consommateurs et autres, seuls les photographes de quartier peuvent s’y intéresser, pour les autres c’est l’ennui total.
On passe sur des sondes, et des tas d’autre trucs, ce numéro est un vrai marathon, jusqu’ou iront les tests passage en revue de machines diverses et variées.
Ajuster les niveaux : spécial débutant.
Très bien, très court, mais on oublie une grosse partie du problème, traitement d’une toute petite partie du problème, mais je suppose que c’est pour le débutant qu’il ne faut pas rebuter, mais introduire 8 bits et 16 bits ne m’aurait pas semblé inutile.
Pratique impression :
Pas de problème, ça ressemble beaucoup à une doc constructeur, mais c’est une bouée pour néophytes, mais je doute un peu de l’utilité, je préfèrerais des article plus complet avec plusieurs niveau de lecture, les pourquoi et le comment ? Et oui pourquoi donc on imprime ?
Les vieux trucs :
Le photax, très sympa, belle machine, dommage que l’auteur n’ai pas fait de photos avec, cela permettrait de relativiser nos résultats bien moderne.
L’album des lecteurs :
J’en ai dit un mot plus haut, ne souhaitant pas passer pour une mauvaise langue, je ne dis plus rien sûr ces pages « papier réalité » nos lecteurs font leur magazine.
Conclusion :
Voilà y a plus rien, j’ai fait le tour, j’espère que vous apprécierez mon message, et pour vous permettre de mieux comprendre ce qui me manque en revue photo, ce vous donne la liste des revues que je lis avec fidélité (abonnement) dans d’autres domaines.
Automobile classique
Courrier international
Les cahiers de la documentation française (il m’arrive d’aimer les chiffres)
L’Alpe (sublime revue de chez Glénat)
Le Chasse Marée,
FMR, revue d’Art exceptionnelle de Franco Maria Ricci
La revue de la céramique et du verre,
Connaissance des Art,
Maison à vivre, (Archi écolo)
Vieille Maison Française,
Et le Photographe (sans être conquis par la désespérante maquette)
Et bien sûr, Galerie Photo ;-))
Pour finir, je regrette l’absence de programme lisible, l’absence de méthode, le mode liste quasiment omniprésent et une vision extrêmement partielle de la photographie.
Du gavage de consommateur, une ligne éditoriale proche de la politique de TF1 sur le gavage des téléspectateur. On ne distingue pas vraiment, les articles, la publicité rédactionnelle, et la publicité, je ne critique pas en disant c’est pas bien, c’est juste un constat, et ce n’est pas ma tasse de thé.
Dommage que le nombre des lecteurs, ne vous donne pas envie de les tirer vers le haut, comme vous êtes beaucoup lu, votre responsabilité est grande.
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