Auteur: Michel Prik
Date: 29-01-2008 12:22
Quand la couleur est arrivée, on a sonné la mort du nxb.
Quand le polaroid est arrivé, on a sonné la mort de la photo traditionnelle
Quand les minilabs sont arrivés, on a cru voir la mort des laboratoires industriels
A l'inverse, quand la vidéo est arrivée, personne ou presque n'en voulait, il faut rappeler que c'est l'industrie du sexe qui a lancé l'engouement pour les VHS.
Les fameux Autochrome qu'on relègue aux années 1910 ne se sont éteints qu'en 1950 en dépit de leurs nombreuses contraintes.
Il faut plus de temps qu'on ne le dit pour qu'une technologie éprouvée ne s'éteigne, et plus de temps qu'on ne le dit pour qu'une technologie performante s'impose. Le son numérique au cinéma, aux qualités indiscutables et indiscutées, vieux de quelques 20 années, ne s'est pas encore imposé au delà de 70%.
Les vraies morts dont on peut parler sont par exemple le cinéma muet, mais ce n'était en aucun cas la mort du cinéma. Les actualités cinématographiques en revanche on réellement disparu avec l'avénement de la télévision, cela n'a pas marqué les esprits, tout le monde s'y est retrouvé. Les films courts qui accompagnaient les films longs existent toujours à ma connaissance sauf qu'on ne les voit plus, ils restent dans leurs boîtes.
Bon, c'est vrai on peut évoquer la mort du sémaphore, du parchemin, des carosses et autres chevaux de trait mais il y a un gap que le numérique ne franchit pas encore pour effacer les autres. Notez que les parchemins se conservent incroyablement bien, que la gravure sur pierre au milieu du désert reste difficilement altérable mais que surtout chacun reste libre d'utiliser ces méthodes s'il en a envie.
Je ne vous fais pas le coup du latin que chacun se doit d'étudier.
On ne va pas pour l'instant vers une convergence des technologies qui regrouperait tous les standards mais au contraire vers un panel plus large que jamais dans lequel chacun fait son "marché" selon ses moyens et aspirations.
Le tout numérique n'est proné que par les vendeurs de matériels -numérique-, les imbéciles et les escrocs -qui vantent des qualités que leurs produit n'ont pas-.
Le numérique des images n'est en aucun cas la panacée universelle, c'est un outil parmi d'autres que l'on peut utiliser en toute connaissance, ni plus ni moins.
Notez que l'arrivée de la photographie il y a bientôt 200 ans aurait du sonner la mort des peintres -il n'en est évidemment rien-, que l'arrivée du cinéma aurait du sonner la mort du cirque et du théâtre, et que Louis lumière déclarait volontiers que son invention était une curiosité qui n'avait aucun avenir.
Quand la dette du monde occidental sera devenue trop lourde pour qu'on se permette d'acheter chinois, quand il ne faudra compter que sur nous mêmes pour payer ce que l'on doit, les choses deviendront bien plus claires. Notre société est plurielle, il faudra s'en accomoder.
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