Auteur: Michel Prik
Date: 15-12-2007 20:15
Bon, je vois que mes idées font réagir, c'est déjà celà.
Je connais des juristes très décontractés, ce n'est donc pas incompatible.
Certaines des objections émises ici sont évidemment recevables, la question est de savoir si les professionnels de la photographie doivent continuer encore longtemps à se faire piétiner par la société entière.
1/ Quand un photographe indépendant se trouve face à un gand compte, disons Vivendi au hasard, ce serait bien qu'il puisse s'appuyer sur un statut juridique solide qui défende ses intérêts au lieu de se faire bouffer jusqu'au trognon comme c'est le cas actuellement. Un individu seul n'est jamais gagnant face à un géant qui finit toujours par mépriser les faibles. Une négociation se joue toujours d'égal à égal et rien ne permet en photographie de jouer ce jeu là.
2/ Trouvez-vous normal que le gérant d'une boutique photo, qui ne photographie que ses enfants trois fois par an, et encore, ait le droit de s'affirmer en tant que professionnel et de répondre à une demande de reportage en prenant à la sauvette le compact d'un petit copain, qu'il n'a jamais utilisé -il n'a rien d'autre sous la main, si, si, c'est possible-, et ne livre au final que des images ratées ou sans intérêt ?
3/ Trouvez-vous normal que, pour un reportage événementiel, même des entreprises médiatiques de type haute couture ou station de radio à portée nationale puissent se faire berner par des amateurs culottés au point que des images de prestige type soirée des césar avec personnalités, Fouquet's, etc. censées entrer dans la communication média se révèlent à l'arrivée totalement inexploitables ?
4/ Trouvez-vous normal qu'un prestataire de services photographiques haut de gamme puisse être mis en concurrence avec un charlot fini sans référent intermédiaire, et que finalement ce soit le charlot qui récupère des commandes juteuses pour quelques % de différence seulement dans le devis en livrant du grand n'importe-quoi à des donneurs d'ordre souvent plus recrutés pour leurs incompétences que pour leurs compétences ?
Tout cela c'est du vécu et je n'en rajoute pas. J'ai connu un gérant de boutique haut de gamme -avenue George V à Paris- qui réalisait ses photos lui-même non pas parce qu'il aimait celà -il ne savait pas faire de photos-, mais tout simplement échaudé des "professionnel" équivalents à ce qu'il réalisait lui-même en amateur -et il ne réalisait rien d'extraordinaire-. Il n'avait pas le temps de fouiner qui ferait de meilleures photos, et préférait réaliser ses merdes lui-même plutôt que de payer un autre pour en faire autant. Typique de ce que l'on observe un peu partout.
Un petit encadrement mettrait de l'ordre dans tout cela, certains clients ne demandent qu'à payer un prix élevé pour des travaux de qualité à condition que l'on puisse argumenter d'une réalité que souvent ils ne savent pas voir d'eux-mêmes. Parfois ils n'ont pas le temps de chercher, il faut un photographe tout de suite maintenant et là ils tombent sur du grand n'importe quoi.
Le chocolat -pour ne prendre que celui-là-, produit banalisé, éphémère s'il en est, peut se vendre une petite fortune quand il se travaille en qualité artisanale. La photographie aurait bien besoin de s'inspirer de ce modèle, parmi d'autres.
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