Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 03-07-2007 11:26
Quelle magnifique série !
L'auteur n'appréciera peut-être pas ce que je vais écrire à son propos, et s'il lit ce forum, je le prie de m'en excuser, mais c'est ma perception de son oeuvre.
Daniel Bouzard renoue avec la photographie humaniste et documentaire de l'immédiat avant et après-guerre. Dans ses photos en général, j' y retrouve toute la sensibilité, la tendresse d'un "Belleville, Ménilmontant" de Willy Ronis ou d'une "Banlieue de Paris" de Doisneau, mais aussi l'aspect documentaire de certaines photos de Basilico, mais jsutement sans aucune froideur documentaire.
Si ses séries étaient un peu plus étoffées - en nombre d'images, s'entend - il n'y manquerait que les textes ciselés d'un Paul Eluard. Mais celui qui écrira des textes pour Bouzard devra être une sacrée pointure afin d'être à la hauteur.
J'admire inconditionnellement toutes ses photographies, ce qui est rare de ma part.
En plus, c'est un des rares - sinon le seul - qui arrive à mon avis à cet exploit de faire quelque chose de magnifique avec un Holga. Sa série de Montreux est superbe, et le diable seul sait combien je déteste les Holga....
Comme quoi l'appareil n'est rien s'il n'y a pas, derrière, l'oeil, la sensibilité et l'intelligence d'un homme. L'outil n'est pas déterminant, l'important c'est le choix de l'outil. Ainsi, Montreux aurait peut-être été une série banale avec un moyen format classique ou une chambre.
Cet itinéraire qui va des paysages de l'Irlande à ces portraits si émouvants, en passant par les cafés et les ponts, ne peut être que celui d'un grand artiste. Je reste sous le charme... Cette série des pavillons est remplie d'une grande tendresse, on sent un contact, une complicité entre le photographe et les personnes qui posent devant leur foyer. Et tout ce qu'il y a autour des photos : se présenter, expliquer son projet, recueillir l'assentiment des gens, probablement retourner leur porter un tirage, discussion autour d'un café maison, toute cette vie qui transparait de ces images. Il a dû connaître une expérience humaine très spéciale, et j'aimerais bien qu'il en parle ici. Non pas des principes généraux, comme dans l'article de GP, mais du petit quotidien qui fait la vie.
Je ne connais pas Daniel Bouzard personnellement, mais si les photos reflètent l'âme du photographe, il doit sérieusement gagner à être connu.
Je termine en précisant que a) je suis allé d'abord voir les photos sur son site, b) j'ai écrit ce qui précède, c) je viens seulement de lire l'article dans GP.
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