Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 18-06-2007 10:59
Merci à nos amis de G-P pour ce compte-rendu du salon MF. On regrette de ne pas y être allé.
Martin t'en fait une démo..
C'est quand même bien, pour un appareil manuel, que le concepteur soit là et qu'il fasse la démo en vrai ! Mais la dextérité de Martin V. peut être un peu intimidante... ah ! le record de vissage/dévissage du rail pliant de la misura...
Pour reprendre ma réflexion précédente, c'est une chambre monorail numérique/argentique que tu peux transformer instantanément en
Je dirais l'inverse. C'est une chambre 6x9 non monorail extra-plate parce qu'avec mise au point sur rampe hélicoïdale capable de monter et de focaliser avec précision les très courtes focales.
Mais c'est une partie du système Arca Swiss, à la base de l'appareil, une découpe ad hoc permet de fixer tout rail F-line (sans chariot de mise au point) et l'attache de dos à l'arrière est identique à l'attache 110x110 de la 6x9, donc on y met ce qu'on veut, par exemple un soufflet attaché à un corps arrière monté sur le rail et le support de fonctions classique. Les optiques ne portent donc pas de rampe hélicoïdale, mais la mise à la cote pour l'infini doit être faite à l'atelier, pour tenir compte des petites variatsion inévitables de distance focale réelle pour une même focale nominale. Mais une fois l'optique montée sur son support, on peut remonter cette optique sur un cadre F-line 110x110 ou 141x141 comme n'importe quelle autre optique, via un adaptateur. La baïonnette est vissante-rapide à trois lobes, blocage en un peu moins d'un tiers de tour (il faut voir pour comprendre le truc, le principe est assez ancien, mais toujours aussi efficace)
En fait une partie importante de la problématique tient dans la course et la précision de mise au point. Il y a quelques chiffres dont nous avions discuté avec Stéphane S. à propos du 28, qu'il faut avoir en tête
- le déplacement objectif/film nécessaire pour passer de un mètre à l'infini s'amenuise comme le carré de la focale utilisée. Sur une F-line, le chariot est à 2 cm par tour de bouton, avec le 100mm standard du 6x9 la course pour 1m/l'infini est de 1 cm, soit 1/2 tour de bouton, c'est facile, pas de problème.
Pourquoi se baser sur 1 mètre / l'infini et non pas des distances plus courtes lorsque les focales sont plus courtes, c'est parce que quelle que soit la focale, le rendu de perspective ne dépend que de la position de l'objectif, autrement dit, si on veut réaliser une image sur capteur avec une courte focale en conservant le même rendu des volumes qu'avec une chambre grand format, les plages de distances sont les mêmes, mais les courses de focalisation, elles, varient comme le carré de la focale.
Avec le 55 mm on tombe déjà à 3 mm de course, en pratique on fait la mise au point sans problème avec le même bouton à 2mm par tour. Bien en tendu en 24x36 avec les focales utilisées on ne voit pas le problème parce qu'on est sur rampe hélicoidale, on ne sort le chariot qu'avec un soufflet macro, mais là les course redeviennent bien plus grandes (c'est une autre affaire).
Mais avec un 28 la focalisation 1m/l'infini c'est 0,8mm de course : outch !
Il me semble difficile de changer l'engrenage du chariot F-line, c'est déjà un engrenage de l'ordre de 6 mm de diamètre, il faudrait qu'il soit plus petit pour diminuer la course du chariot par tour de bouton, tout en gardant le même crémaillère...
Donc il y a une focale critique, je dirais peut-être autour du 45 en-dessous de laquelle le confort et la précision suggèrent de passer à la rampe hélicoïdale, c'est aussi slmple que cela. Néanmoins je connais des utilisateurs du 35 sur F-line qui ne se plaignent pas.
Concernant le télémètre incorporé, il faudra demander des précisions à Martin mais il ne me semble pas ce ces soit un télémètre laser.
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Par ailleurs si ce salon MF a permis de dévoiler un capteur 48x48 mm, c'est merveilleux.
Les supputations sur l'existence de tel ou tel objet technique ou tel ou tel programme de développement, lorsqu'on n'a aucune information, me font penser à une docte conférence à la quelle j'avais assisté à la fin des années 1980.
Un aréopage d'experts discutait sérieusement sur la possibilité de placer des horloges atomiques à césium dans des satellites. L'horloge à césium est l'étalon primaire temps-fréquence qui définit la seconde, c'est ce qui se fait de mieux, rien de nucléaire ni de radio-actif là-dedans, simplement de gentils atomes qui servent d'horloge lorsqu'on leur demande gentiment, et à l'époque il fallait, croyait-on, le calme absolu d'un laboratoire terrestre (et l'armée de bénédictins-métrologues en blouse blanche, aux petits soins) pour faire fonctionner ces horloges.
Parmi les doctes experts, nombreux étaient ceux, arguments scientiifiques, techniques et économiques à l'appui, pour expliquer qu'on ne verrait pas d' horloges à césium dans l'espace avant au moins une décennie, à cause de la fragilité du système, qui serait, tel les premiers voyageurs des chemins de fer, détruits sinon par la vitesse mais par les conditions effroyables de vibrations au décollage de la fusée et dont les performances, au mieux, seraient effroyablement dégradées par le bombardement infernal des ceintures de radiations de Van Allen.
J'avais été tout à fait convaincu par les arguments d'autorité de l'aréopage.
Sauf qu' au même moment au-dessus nos têtes et dans le plus grand secret militaire, tournait déjà la constellation des satellites étazuniens du système GPS, chacun dûment équipé de plusieurs horloges atomiques qui fonctionnaient parfaitement.
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