Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 19-05-2009 19:38
Bonjour à tous !
Quelques précisions concernant les différentes appellations commerciales sus-mentionnées.
1/ une hisoire de HM :
Chez Schneider, le terme de HM signifie High Modulation
(voir la doc officielle)
... HM ce qui est assez peu explicite sauf si on pense vaguement à la fonction de transfert de modulation.
La famille des super Symmar HM est un perfectionnement à 8 lentilles de la famille des Symmars (en concurrence directe avec la famille Sironar chez Rodenstock) couvrant entre 80° (pour le 150 et le 210) et 82° (pour le 120). Contemporain du Symmar-S, si on en croit la doc. Cette série n'a pas été poursuivie jusqu'à nos jours de même que la série apo-sironar W (80°) du concurrent Rodenstock.
Au passage, les super symmar HM n'ont rien à voir avec l'actuelle gamme super Symmar XL asphérique qui couvrent 105°.
2/ une histoire d'apo :
C'est une belle légende que nous aimons raconter à la veillée sur galerie photo. Le fait que certaines optiques de chambre de chez Schneider ou Rodenstock s'appellent « apo » n'a probablement rien à voir directement avec l'origine des objectifs apochromatiques, à l'exception, justement, de l'apo ronar et de l'apo artar qui portaient ce préfixe avant les derniers sironars ou symmars. L'histoire des 3 longueurs d'onde se réfère à certaines optiques de microscope au temps du Père Abbe et au triplet apochromatique pour lunette astronomique. Et donc peut-être aussi l'apo ronar.
Au passage, ceux qui aiment le calcul des combinaisons optiques liront avec profit dans le bouquin de Warren Smith (Modern Lens Design chez Mc Graw Hill ISBN 0-07-143830-0) le calcul complet d'un triplet achromatique, et verront, juste après, un doublet astucieux qui fait mieux que le triplet achromatique !
Mais revenons-en à nos apos de Bad-Kreuznach ou de Münich.
Vers la fin du XX-ième siècle, par un mécanisme technico-administratif qui m'est inconnu, les normes allemandes DIN se sont enrichies du Nr. 19040, dont la feuille 5 nous intéresse plus particulièrement : Din 19040 Blatt 5 : Allgemeine optische Begriffe in der Photografie
La légende dit que c'est dans cette fameuse feuille 5 de la norme DIN 19040 que se trouve une définition du terme « apo » qui a permis à nos compères d'ajouter ce suffixe à leurs optiques. Bien entendu, les autres fabricants ne pouvaient guère faire autrement que de mettre de l'apo sur toutes leurs fabrications ou presque.
Mais me direz-vous : assez de bavardages ! Au fait ! Que dit cette fameuse norme DIN 19040 Blatt 5 ! Eh bien .... je n'en sais fichtre rien car non seulement, comme les normes ISO, il fallait payer pour avoir le texte avec interdiction de recopier et de diffuser, mais de plus, par un hasard bien malheureux, cette norme n'existe plus de nos jours !
La légende est donc tout ce qui nous reste de cette feuiile 5 de la DIN 19040, on croit savoir que dans ce document mystérieux, on nous explique que certaines optiques photographiques ont le droit de s'appeler « apo » si elles satisfont un certain cahier des charges de haute performance. Mais ce n'est pas le simple coup des trois longueurs d'onde !
3/ une histoire d'apo ronar :
L'apo ronar est l'avant-dernier représentant de la famille des optiques à 4 lentilles, symétriques, dont l'ancêtre est le Celor inventé par Von Hoegh chez Goerz il y a environ 110 ans, un peu avant le tessar de Paul Rudolph chez Zeiss. Le dernier représentant de cette famille à 4 lentilles non collées, toujours fabriqué ou du moins toujours en stock étant le Fujinon-C.
voir le site de M. Beltrando au sujet du CELOR
Autant le tessar de 1904 et ses différents successeurs comme le Xenar de chez Sch..., l'Elmar de chez L... , le Skopar de chez V... ou l'Ektar de chez K..., sont (étaient ?) bien connus des amateurs, autant le celor ou l'apo ronar sont restés confinés dans le domaine de la photo professionnelle. Probablement la raison en est que ces optiques sont faites pour travailler à des diaphragmes très fermés genre f/22 incompatibles avec la prise de vue à main levée pour les pauvres amateurs du siècle dernier qui ne connaissaient pas encore le réglage 6400 ISO sur leur petit auto-tout en plastique et film, remplacé de nos jours par le plastique-et-silicium.
C'est donc un plaisir rare que de se constituer un petit assortiment d'apo ronars et d'en apprécier les qualités merveilleuses, pas cher en occasion, très compact, donnant une qualité d'image étonnante en photo générale même pour ceux qui étaient livrés/spéciaux pour les bancs de reproduction pour arts graphiques ! En particulier les apo ronars des années 1960 même si leur traitement anti-reflet n'est pas un multi-couches d'enfer, sont presque aussi bons que les récents, on était arrivé au maximum de ce que qu'on peut faire avec cette formule symétrique à 4 lentilles non collées couvrant un peu moins de 50° d'angle.
Alors que les 6 lentilles 4 groupes n'ont pas arrêté de progresser, entre les vieux Symmars ou Sironars « convertibles » et les derniers modèles apo-symmar-L et apo-sironar-S, le progrès est considérable.
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