Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 08-04-2009 14:13
Je me permets..
Grand merci à M. Allovon (alias Charles Louis) pour cette quantification autorisée du vignettage dynamique du Sinar Copal.
Comme çà, notre ami Jean-Philippe A... peut râler directement au près du fabricant, plutôt qu'auprès de moi qui n'y suis pour rien : les faits sont têtus !
Pour poursuivre ce que dit Georges Giralt, on peut voir l'effet de vignettage dynamique de la façon suivante.
On se place au niveau du dépoli, dépoli enlevé, et on regarde l'image de l'iris à travers l'arrière de l'objectif (la pupille de sortie).
Obturateur grand ouvert, si on voit tout l'iris, c'est bien, on est dans le champ de pleine lumière mais dans les coins l'aplatissement apparent de la pupille et l'allongement de la distance entre la pupille et le film (plus un autre facteur d'inclinaison) sont déjà une source de diminution de lumière, bien répertoriée (cos^4(theta) n'est pas loin).
Plaçons un obturateur central tout contre l'iris, comme d'habitude pour les bonnes optiques de chambre ; lorsqu'il est à demi ouvert, au niveau de l'image, tous les points du champ de pleine lumière voient ce obturateur en action de la même façon, sa présence n'ajoute rien (mais ne retranche rien non plus) au phénomène de chute de lumière naturellement présente en bord de champ.
Plaçons cette fois un gros obturateur central derrière l'objectif ; donc assez loin derrière la pupille de sortie ; certes cet obturateur pourrait être un Sinar de chez Copal, mais ce pourrait être aussi, chez les euro-patriotes intransigeants (qui n'acceptent les fabrications japonaises que l'épée dans les reins), un gros compound de chez Deckel ou un beau compur 5FS utilisé pour remonter une optique sans obturateur devant une chambre.
Lorsque l'obturateur est à demi ouvert, vu du centre de l'image on voit toute la pupille, c'est bon ; alors que vu du coin, la visée bute sur l'obturateur à demi ouvert. ce qui n'arrive pas lorsque l'obturateur est tout contre l'iris. D'où le vignettage, « dynamique » car il n'existe que de façon transitoire pendant l'ouverture et la fermeture de l'obturateur.
Et ce n'est pas moi qui le dis : c'est la Doc Officielle Sinar.
Une autre finesse des obturateurs centraux est le temps d'ouverture "photométrique" comparé au temps d'ouverture mécanique.
Lorsque l'obturateur central est à sa vitesse la plus rapide, par exemple 1/60-ième pour le copal sinar ou le compur 5FS, le temps d'ouverture est de l'ordre de 1/60-ième et idem pour la fermeture, temps total de l'opération 1/30-ième, avec une courbe de luminosité en fonction du temps, mesurée au centre de l'image, qui a une forme de chapeau pointu triangulaire.
Donc un temps d'ouverture total de 1/30 mais une surface de triangle moitié, comme si c'était 1/60 avec une ouverture instantanée et un diagramme rectangulaire.
Dans ces conditions si les grandes ouvertures de diaph sont régles correctement pour le 1/500, les petites ouvertures de diaph deviennent "fausses", un phénomène classique au 1/500-ième en obturateur central pour petit et moyen format. Bien entendu ce phénomène affecte aussi les gros obturateurs placés derrière l'objectif.
Mais ce phénomène de courbe temporelle en triangle n'introduit pas de vignettage dynamique, il fausse la pose effective, mais sur toute l'image.
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Reste à aborder la question des vibrations !
Là c'est un autre problème... je doute que la doc des fabricants donne beaucoup de détails à ce sujet... de même que pour les trépieds, on reste un peu dans le flou sur leur capacité à amortir plus ou moins bien les vibrations...
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