Auteur: Simon CLÉMENT
Date: 10-05-2006 16:09
On peut être troublé en comparant des tables de profondeur de champ. En exagérant un peu, on pourrait dire qu'il n'y a pas deux tables qui donnent les mêmes résultats. Si on veut utiliser de telles tables, il vaut mieux être prévenu. A quoi cela tient-il?
La cause la plus fréquente est que toutes les tables n'utilisent pas dans les calculs la même valeur pour le diamètre du cercle de confusion. Comparer des tables basées sur des cercles de confusion différents n’a pas de sens.
Dans le cas ou les cercles sont les mêmes, on peut cependant constater des écarts qui sont dus au fait que les formules utilisées dans les calculs diffèrent ou (et) que l'origine des distances n'est pas la même. Certaines tables sont basées sur des formules simplifiées, d'autres pas. Certaines tables utilisent les distances mesurées par rapport au film , d'autres les distances mesurées par rapport à la lentille à laquelle est assimilé l'objectif. Souvent on ne vous le dit pas! Par exemple, il faut bien examiner les tables publiées par Schneider et Hasselblad, des références s'il en est, pour comprendre que les distances sont données par rapport au plan du film. Ce choix fait par Schneider et par Hasselblad s'impose si l'on veut donner des résultats précis. Je ne dis pas que des résultats précis sont nécessaires dans tous les cas. A condition que le diamètre du cercle de confusion soit donné, n'importe quelle table peut faire l'affaire, même si l'on ignore si les distances sont données par rapport au film ou par rapport à la lentille.
Comme je trouvais la situation déplaisante j'ai étudié et comparé les textes publiés par des universitaires américains sur le sujet et à partir de là j'ai développé Calcphot.
Calphot permet: de choisir l'origine des distances; de prendre en compte la distance nodale ( distance des plans principaux de l'objectif considéré comme une lentille épaisse) et le grandissement pupillaire ( rapport des diamètres des pupilles de sortie et d'entrée ).
Naturellement j'ai comparé les résultats que j'obtenais avec ceux des tables de Schneider et des tables de Hasselblad. Dans le cas particulier délicat d’un objectif fortement dissymétrique tel que le Distagon 3,5/30 Cfi pour Hasselblad les résultats ne coïncident que si l’on prend en compte le grandissement pupillaire de 3,424 et la distance nodale de 103,6 mm.
Bien entendu, les résultats donnés par Calcphot sont identiques à ceux de la feuille Excel de Henri Peyre, c’est la moindre des choses, lorsqu’on utilise les distances rapportées à la lentille avec une distance nodale nulle et un grandissement pupillaire égal à 1(objectifs symétriques).
Calcphot présente un intérêt théorique, comme référence pour les résultats et pratique pour éditer, sans logiciel auxiliaire, des tables personnalisées.
Je n’ai pas dit que Calcphot était utile en photographie, comme on le dit souvent sur ce forum, « C’est vous qui voyez ».
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