Auteur: Fsoria
Date: 15-03-2009 22:10
Bonsoir !
Didier Chatellard m’a signalé qu’il se sentait bien seul pour défendre la nouvelle création des bureaux des Montagnes neuchâteloise.
Comme la neige font, je me permets une petite intervention pour rappeler quelque principes.
La perception de la profondeur repose sur dix indicateurs. Ces indicateurs se divisent en deux groupes : quatre indicateurs physiologiques et six indicateurs psychologiques. Soit :
1. —accommodation, c'est-à-dire l'ajustement de la longueur focale du cristallin ;
2. —convergence, c'est-à-dire l'angle entre l'axe de visée de chaque oeil ;
3. —disparité binoculaire, c'est-à-dire la disparité entre les images d'un même objet projetées sur les rétines ;
4. —parallaxe du mouvement, c'est-à-dire le résultat du changement de position d'un objet dans l'espace, soit à cause du mouvement même de l'objet, soit à cause du déplacement de la tête de l'observateur.
5.—taille de l'image rétinienne, c'est-à-dire plus l'image d'un objet est grande, plus l'objet semble près ;
6.—perspective linéaire, c'est-à-dire la réduction progressive de la taille de l'image à mesure que la distance de l'objet augmente ;
7.—perspective de surface, c'est-à-dire le flou que les objets acquièrent avec la distance ;
8.—recouvrement, c'est-à-dire l'effet produit lorsque des contours continus semblent plus près de l'observateur ;
9.—nuances et ombres, c'est-à-dire l'impression de convexité ou de concavité due au fait que la majeure partie de l'éclairage provient du haut ;
10.—gradient de texture, c'est-à-dire un type de perspective linéaire qui correspond au degré de rugosité d'un objet uniforme à mesure qu'il s'éloigne.
Les indicateurs psychologiques sont des indicateurs appris ; par conséquent, ils prennent de l'importance avec l'expérience.
L'invention de la photographie en 1822 a ouvert la voie à la mise au point des stéréoscopes. Le premier appareil stéréoscopique, qui consistait en un simple dispositif à deux miroirs, a été proposé par Sir Charles Wheatstone en 1838. Ce dispositif simple permettait à un observateur de regarder des images stéréoscopiques plus grandes que l'écart interpupillaire moyen, soit environ 5,6 cm.
Son idée fut reprise et améliorée par Sir David Brewster qui, en 1849, construisit un stéréoscope pratique utilisant des prismes au lieu des miroirs du modèle précédent.
Oliver Wendell Holmes améliora le stéréoscope en y ajoutant des oculaires comportant des lentilles convexes. Ces lentilles améliorent grandement la perception de la profondeur. Lorsqu'on regarde une image plate, c'est l'indicateur d'accommodation qui dit à l'observateur que l'image est effectivement plate. L'ajout d'une lentille convexe réduit l'importance de l'accommodation, mais augmente l'impression de profondeur due à la parallaxe binoculaire et à la convergence.
La parallaxe transversale est présente dans de nombreux couples stéréoscopiques.
C'est la différence des distances perpendiculaires d'un point homologue sur un couple d'images par rapport au plan vertical qui contient la base de prises de vue. Cette parallaxe est produite par le fait que l'une ou les deux images sont inclinées par rapport à un système extérieur de coordonnées. Cette inclinaison peut être produite par le roulis ou le tangage. La parallaxe transversale peut également être produite par la variation de distance à la prise de vue, ou encore si les images sont imprimées à des échelles légèrement différentes. Enfin, il peut y avoir une parallaxe transversale si l'observateur aligne mal les images.
Lorsque la parallaxe transversale est faible, elle peut causer de la fatigue oculaire, mais le cerveau compense et l’effet stéréo peut quand même être observé. Toutefois, lorsque la parallaxe transversale devient importante, l'observation stéréoscopique d'un couple d'images est impossible.
On en vient à l’exagération du relief. Tous les couples stéréoscopiques présentent une exagération (qui peut être accentuée par l’écartement des deux images jusqu’à faire sortir l’image du cadre) qui est due à la disparité entre les échelles verticale et horizontale. Cette exagération peut être mieux comprise en considérant la relation entre la géométrie d'acquisition et la géométrie de restitution. L'exagération étant la différence entre les rapports base de prise de vues/distance et base oculaire/distance ratios.
Les stéréoscopes nous permettent de voir en trois dimensions parce qu'ils renforcent les indicateurs physiologiques que sont la parallaxe binoculaire et la convergence. Un système stéréoscopique est conçu de telle sorte que les deux yeux sont obligés de voir en même temps deux images prises de deux angles différents . Mais les quatre indicateurs physiologiques sont par essences personnels .
Un réglage extrêmement précis, comme le décrit M. Planchon, n’est valable que pour la personne qui fait le réglage.
Ceci veux dire que si pour M. Planchon l’image sort du cadre, pour une autre personne elle sera dans le cadre et pour une troisième l’effet stéréoscopique ne sera peut-être même pas visible (ce fut précisément le cas des deux premiers observateurs de l’académie des sciences qui ne comprirent pas l’impact de l’image qu’on leur présentait parce qu’il ne voyait pas l’effet stéréoscopique...).
Or c’est justement sur ce point que la Visiolino est intéressante. Chacun peut régler la superposition des images en fonction de ces capacités oculaires et en fonction de son propre écart interpupillaire.
Par ailleurs, la Visiolino est prévue pour visualiser des images aux format 4x5’ . La quantité d’information contenue dans les deux images prise par notre appareil la Stéréolino font que la texture gagne particulièrement en intensité et par conséquent que la sensation de relief en sort renforcé.
Pour terminer, je peux signaler au lecteur de galerie-photo en général et à Maître Emmanuel Bigler en particuliers, que mon cher professeur Tournesol à terminé le premier prototype de la Trichromino (trichromie one shot en 4x5) qui pèse tout équipée 2 kilos et quelques poussières de génie.
C’est Monseigneur de Moisenay qui aura le privilège de la tester, une fois que les finitions nécessaire à la prise de vue seront réglées.
De là à passer à la stéréo et à un visualisateur trichromique de photographie noir et blanc il n’y a qu’une petite montagne à franchir.
Et comme nous aimons la montagne...
F. Soria
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