Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 07-01-2009 11:17
Les viseurs ne me semblent pas donner des images réelles mais des images virtuelles,
Bonjour Dominique !
Bien d'accord avec votre remarque, les choses sont un peu subtiles. Allons-y ;-)
Si tous les opérateurs avaient une vue d'aigle-de-Meaux, ils verraient tous et tout bien net à l'infini sans accommoder. Les viseurs seraient réglés en infini-infini. Les choses seraient simples.
En réalité les viseurs des appareils reflex, et peut-être aussi les viseurs des appareils ... à viseur (qui n'ont pas tous forcément un télémètre) sont réglés pour renvoyer l'image de l'infini à environ un mètre en avant de l'opérateur. On dit qu'ils sont réglés à moins une dioptrie, ce régage dépend des appareils, en principe c'est indiqué dans les fiches techniques des bons constructeurs.
Ce réglage convient, dit-on, à la majorité de la population des photographes (H/F) de 7 à plus de 77 ans.
Image virtuelle parce qu'évidemment, si vous cherchez à mettre un détecteur d'images à un mètre devant le viseur vous ne ferez qu'obstruer les rayons et cacher ce que le viseur doit voir !
Donc si on veut raffiner l'explication
- on part d'un viseur infini-infini, soit : afocal selon laterminologie française consacrée
- on le dérègle juste un peu pour que l'image soit renvoyée virtuelle quelque par devant l'observateur, nettement moins loin que l'infini.
Dans la lunette de Galilée-de-base (une convergente, suivie d'une divergente dont les foyers coïncident comme il le faut ; en sens inverse çà marche avec un grossissement inverse) ce réglage se fait très simplement en jouant sur l'espacement entre les deux lentilles.
Les esprits chagrins ajouteront que sur les lunettes de Galilée, les myopes sans lunettes peuvent tout de même arriver à voir net et bricolant la coulisse, mais au prix d'une perte de grossissement. Quant aux porteurs de lunettes, regardez un jour avec vos lunettes dans des jumelles de théâtre un peu anciennes, vous verrez... que vous perdez en champ de façon affreuse. Heureusement les viseurs photographiques étant de grossissement peu différent de l'unité (ce n'est pas le cas pour les cadreurs-zoom ou chercheurs de champ de cinéma, qui sont des systèmes professionnels complexes et coûteux), et ayant été conçus par de savants ingénieurs forcément porteurs de lunettes, la situation, toujours dans les bonnes maisons, n'est pas si grave, il suffit pour s'en convaincre de regarder dans les viseurs des appareils fabriqués dans l'un ou l'autre des fameuses usines de Braunschweig autrefois.
Il existe un réglage dioptrique sur certains viseurs de certains appareils sérieux, je ne sais pas comment çà marche, je suppose que çà bouge soit la coulisse soit la position d'une petite lentille ou quelque chose à l'intérieur...
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