Auteur: Jimmy Péguet
Date: 28-04-2006 13:48
En parlant du sténopé sur le forum voisin, j'évoquais la fascination que je ressentais depuis des années pour les expériences de Moroux et de Gayster. C'est peut-être la proximité de ma semaine annuelle de vacances :-) qui me donne envie de parler de ce sujet, semaine pendant laquelle je vais emporter un gros machin qui pèse un âne mort, qui va faire de très grands négatifs que je vais mettre des semaines ou des mois dans le meilleur des cas (j'en vois qui se gaussent, là-bas vers le sud ?) à développer ou à tirer le soir après le turbin :-).
Je crois plutôt que le sujet qui suit est une chose à laquelle je pense de plus en plus souvent, que c'est un truc de fond qui me travaille de plus en plus, que si je me mets bientôt au collodion, c'est entre autres raisons avec ce fantasme en tête : partir et traiter directement sur place les photographies. Pour m'immerger complètement dans la photographie, pour envoyer des notes aux amis, à Catherine ou à Joël qui du coup ne pourra plus me casser les c... en se plaignant de ne pas voir mes trucs :-), ou à tous les copains à qui je dois un tirage, pour le plaisir de traiter immédiatement sur place, au soleil, dans l'herbe, au bord d'un ruisseau (bonjour les bronches, les épinoches !) ou au bord de la mer les photos, ou les traiter dans la chambre d'hôtel le soir.
Bien sûr, les esprits cartésiens vont me dire qu'il y a (ou qu'il y avait) le Polaroid ou d'autres procédés pour les photographes forains, mais je suis totalement fasciné par le mélange vagabondage, pas forcément très loin, dépouillement, herbes et ruisseaux, photographie des origines, goût des papiers et de la matière photographique, idée de ces photographes de rue indiens qui vous tirent votre portrait par contact en 5 mn au soleil sur un trottoir (voir sur un forum voisin le fil de Joël sur une expo à Nice), goût du travail manuel, relation primitive entre la chimie et l'image. Par l'idée de lire allongé sous un arbre en Toscane pendant que la photo insole au soleil.
Moroux, beaucoup s'en souviendront, est parti avec un sténopé et une petite trousse remplie de fioles. Sa seule concession à la technologie récente, comme il n'était pas trop con :-), était l'usage de film pola. Il tirait ensuite en kallitype au soleil et lavait dans l'eau de mer, il envoyait ses lettres photographiques à ses amis ; je rappelle son site pour ceux et celles qui ne le connaissent pas http://www.xs4all.nl/~moroux/index.html.
Gayster, lui, était parti en Chine aussi avec un sténopé. Je passe sur les problèmes de douane et de produits chimiques, il développait le soir dans la chambre d'hôtel et tirait au soleil ses 4x5" en Van Dyke (très proche cousin du kallitype) pendant qu'il allait se balader dans les rues de Pékin ou d'ailleurs. L'ensemble de ces petits contacts m'a laissé un souvenir ébloui. Je n'ai pas l'URL sous la main, elle est sur un autre ordinateur, il raconte ça quelque part, chez Hélios peut-être (si quelqu'un a l'adresse, merci de la poster).
J'ai pensé à plein de trucs, zia bien sûr, kallitype, pas trop difficile, rien que le nom, déjà, fait rêver, etc... Comme je le dis plus haut, mon vieil intérêt pour le collodion que je vais bientôt aborder vient entre choses de là, avec dans ce cas des contraintes beaucoup plus lourdes. Ce qui me fascine, ce n'est pas l'ancien, c'est le mélange de plein de choses cité plus haut.
Tout ça est un peu en vrac. Ce qui m'intéresse, ce sont vos idées, vos avis, vos expériences éventuellement sur le sujet.
Merci, si vous êtes arrivés jusque-là d'avoir pris le temps de lire.
Jimmy
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