Auteur: stringa
Date: 20-04-2006 14:01
Philippe,
"Quel est pour toi le pigments secs d'origine broyé le plus fin (noir pour fresque, noir d'ivoire, noir de vigne, noir de mars, etc...)"
Si la question est - le pigment sec d'origine "industrielle" le plus fin -. La réponse est à chercher dans les noirs de fumée (Kremer Pigment Munich par exemple). L'utilisation de pigment du commerce type Sennelier (noir de carbonisation) nécessite, pour une utilisation en tirage au charbon, un broyage complémentaire ainsi qu'un tamisage ou un filtrage (en phase humide). Selon moi, la particule de pigment doit se situer autour de +- 1 micron et moins pour un rendu optimal au charbon. Au dessus, il y a perte d'information (granulation très bof!).
Si la question est - le pigment idéal pour le charbon. La question engage une réflexion sur de nombreux paramètres qui entrent en interaction (transparence-opacité, mélange de granulation, de teinte-tonalité, phénomène de contraste simultané,etc etc...). La question est vaste,... très vaste pour être "résolue", ici, en quelques lignes. Pour répondre rapidement, selon moi et modestement, l'idéal est de :
1) Fabriquer son propre noir (par exemple un noir "d'ivoire" (en fait du noir d'os) de Sennelier n'a que peu de rapport avec un noir d'os fabriqué artisanalement (choix des os, température de carbonisation,...).
2) Connaître les qualités (... et les faiblesses) des différents noirs et créer des mélanges en fonction du résultat à obtenir. Pour exemple, un noir d'os purifié (pour sa capacité à contenir sa propre charge) mélangé avec un peu de noir de vigne (belle qualité de gradation de gris) et un noir de bougie (pour son "gras"), c'est pas mal du tout.
Je dirais (pour imager) qu'il y a autant de noirs que de photographes dans le monde.
Pour les encres, la finesse est là mais au détriment de la stabilité dans le temps (dégradation rapide). D'autre part, on est limité dans le choix des couleurs.
Aquarelle et gouache "industrielle" - Même problème que pour le noir. De plus, vient se greffer l'ajout, par les industriels, de produits +- inconnus dans leur qualité et quantité, cela ayant certainement une interaction négative ou positive sur les différents composants du papier charbon que tu vas fabriquer.
En fait, le problème est le même qu'en peinture (peintre broyant lui-même ses pigments et connaissant l'interaction des différents paramètres entre-eux ou peintre utilisant un tube du commerce). Les deux voies sont bonnes. Perso, je préfère connaître ma recette de cuisine et l'adapter facilement à mes goûts. Question de choix.
A +
Pierre
|
|