Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 10-06-2008 09:25
Je suis d'accord avec Dan pour le diamètre maximum de pupille même avec des rayons rasants tombant dans une huile d'immersion.
Concernant le lien avec la limite de diffraction, j'explique ce petit truc mnémotechnique à mes étudiants.
Si on regarde les deux rayons rasants qui cheminent l'un contre l'autre, on pense à deux ondes qui se propagent en sens inverse comme dans la corde vibrante (corde de Melde) donc on obtient des ondes stationnaires ou interférences avec un écart de lambda/2 entre les maximums d'intensité.
Ceci nous donne (et ce n'est pas une fausse coïncidence, mais prenons le comme une coïncidence heureuse) la période de coupure de diffraction pour une optique avec l'ouverture angulaire maximale (dans le demi espace).
Concernant ce qui se passe si on accepte des rayons tombant des deux côtés, je n'en sais rien, mais si l'illumination est incohérente, donc s'il n'y a pas de synchronisation entre les rayons tombant par l'avant et ceux tombant par l'arrière, je vois mal comment pourrait être améliorée la limite de résolution si on reprend l'image de l'interfrange pour les deux rayons rasant qui interfèrent.
En revanche, l'image du réflecteur parabolique nous inciterait à penser qu'on augmente la "luminosité" du système mais attention : de toutes façons on est contraint par la conservation de la luminance, elle même étant une conséquence lointaine et très inattendue du deuxième principe de la thermodynamique : il est impossible, même si la cible est illuminée des deux côtés, que la température de ladite cible dépasse la température de la source.
Certes, il y des rayons qui tombent des deux côtés sur la cible, donc çà fait deux fois plus de photons, mais la cible est alors autorisée à ré-émettre l'énergie des deux côtés également : en régime permanent, l'honneur est sauf.
C'est bien dommage, car s'il était possible d'obtenir une température de cible supérieure à la température de source grâce à un réflecteur double-face astucieux, on n'aurait plus guère à se préoccuper de la fourniture l'électricité à partir de la chaleur. On appelle cela : un mouvement perpétuel de deuxième espèce, bien plus intéressant que les mécanismes de mouvement perpétuel de première espèce, ceux qui bêtement prétendent fournir de l'énergie mécanique, ou plus modestement, prétendent à l'entretien perpétuel d'un mouvement (où il y toujours des frottements même très faibles) sans s'être alimentés, en douce, à une source cachée.
Mais je m'égare ;-)
Pour des rayons extrêmes cheminant avec une incidence plus raisonnable que la limite rasante, toujours en prenant l'image des deux ondes qui se croisent, on trouve (c'est un poil plus délicat à calculer) une période des franges d'interférences qui fait intervenir le sinus exactement comme dans la formule de la limite de diffraction :
interfrange = p_lim = lambda / (2 sin(alpha')) = lambda / (2 sinus (u))
pour reprendre la notation consacrée sin (u) en microscopie.
Lorsque l'endroit où arrivent les rayons est rempli d'un milieu d'indice "n" plus grand que l'unité, la longueur d'onde dans le milieu devient (lambda/n) donc devient plus petite que dans l'air, la limite de résolution est donc, en poursuivant l'image des franges d'interférences, améliorée dans le même rapport que l'indice, soit p_lim = lambda / (2 n sin(alpha'))
Amusant, non ?
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Concernant les optiques utilisables en photographie et couvrant le grand format ouvrant à 2,8 ou plus lumineuses, je sais que Dan Fromm a probablement une belle liste à nous soumettre, ce ne sont pas forcément toutes des optiques prévues au départ pour la photo à la chambre.
Par exemple les optiques prévues pour les traces d'oscillo devaient sans doute au moins couvrir la surface du petit polaroid de 3 par 4 pouces. Du moins au rapport voisin de 1:1, ce qui veut dire qu'elles couvriront probablement moins pour des objets à grande distance.
Sinon pour les optiques photo de nos fabricants favoris, je possède le petit planar 2,8 de 100 identique à celui de la baby linhof 6x9. Il couvre 120 mm de cercle donc guère plus qu'un tessar de 100. Je soupçonne que ce planar est la version à l'échelle 100/80 de celui du rollei-bi, 5 lentilles avec le doublet collé très bombé en entrée, mais je n'en ai pas confirmation formelle.
Chez Carl Zeiss il y avait deux planars en 135 et en 150 mais ouvrant à 3,5, on les trouve assez facilement en particulier sur les Linhof Technika. D'après les diagrammes, la formule est différente du planar 2,8 de 100 du rollei-bi.
Il me semble qu'il y a eu un Xenotar 2,8 de 150 chez Schneider. l'un des lecteurs du forum, me semble-t-il, en possède un.
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