Auteur: TMG
Date: 27-05-2008 16:42
Hello,
Bon. La firme qui fabrique la majorité des cellules utilisées dans le milieu ciné n'est pas Minolta (Kenko), Sekonic ou Gossen, c'est Spectra : http://www.spectracine.com/new.html
Spectra fabrique également un Spotmètre mais celui-ci sert plutôt à mesurer l'uniformité d'éclairement des écrans de cinéma (si, c'est vrai !), bon je reconnais qu’on trouve maintenant chez eux, depuis assez récemment, un adaptateur pour la mesure spot pour leur cellule électronique. http://www.spectracine.com/Product_2.html .
Cette firme est à l'origine de la cellule la plus utilisée par les opérateurs de prise de vues ciné dans le monde, la Spectra Professional P-251. C'est, à mon sens, l'outil le plus précis pour la construction d'un éclairage (remarquez que je dis construction d'éclairage et non mesure de lumière). Cette cellule fonctionne avec une pastille de Sélénium, n'a pas besoin de pile et dispose du plus gros dôme d’intégration lumière du marché. Elle est totalement électromécanique, n’a pas de calculateur en dehors du petit disque arrière et on change de sensibilité à l’aide de petites plaques métalliques perforées et oui… http://www.spectracine.com/product_9.html
Il s’agit de la cellule Ciné, l’équivalent du Rolleiflex pour les Chef Op :-)))
Cette cellule tend à être remplacé maintenant soit par un modèle électronique de la marque, soit par un modèle électronique d’une autre marque.
Vous remarquerez, si vous visitez le site Spectra-ciné http://www.spectracine.com/Products_main.html, qu’ils proposent leur modèle standard le Spectra Professional IV-A en divers coloris et que la finition est bien plus « chip » que les modèles Japonais de Minolta-Kenko ou de Sekonic. La raison est qu’en général, on achète une cellule neuve pour un film, voir plusieurs cellules, le prix d’une cellule est comparable à celui d’un sandwich comparé au budget du film voir même au budget du seule poste pellicule/développement.
Le problème de la majorité d’entre vous, c’est que vous n’arrivez pas à comprendre qu’une notice ne va pas vous servir à grand chose, qu’il ne va pas être possible de vous apprendre à vous servir d’une cellule en incidence pour construire un éclairage en quelques lignes. C’est comme dire que pour faire de la musique avec un piano il suffit de taper plus ou moins fort sur les touches, c’est vrai mais je crains que ce ne soit pas suffisant.
Alors oui, il faut diriger le dôme vers l’appareil en incidence (mais pas toujours !) oui, il est possible de faire des mesures extrêmement précises (dans le sens du résultat image, celui qui compte) oui, il est possible de n’utiliser qu’une seule cellule pour monter un éclairage.
Je n’ai rien contre les spotmètres, quand j’ai fait mes études de ciné, j’étais l’un des seuls à utiliser un spotmètre, j’emmerdais un peu tout le monde à vérifier entre ou pendant les prises avec mon petit « pistolet » mais bon, c’était surtout un manque d’expérience ;-) Dans la pratique, c’est assez rare de devoir sortir un spotmètre, à par quelques cas particulier. Sur un tournage ciné film j’utilise plutôt la Spectra 251, ou une Minolta Flasmeter IV mais j’ai également une Sekonic 398 (proche de la Spectra 251 mais moins précise) et un Spotmètre Minolta. En vidéo, je regarde l’écran de contrôle :-)
Si vous êtes intéressé par la « Haute Définition » avec une mesure incidente, je vous invite à lire les ouvrages spécialisés dans le domaine de la prise de vues ciné. Vous devez bien comprendre ce qui ce passe quand vous éclairez une pellicule, quand telle ou telle quantité et qualité de lumière arrive sur le film, ce qui ce passe en terme de contraste image et ce que ça peut bien signifier d’un point de vue sémantique.
Vous devrez vous plier à une discipline rigoureuse en ce qui concerne vôtre méthode de travail :
La préparation d’un tournage commence toujours par les essais camera et la détermination du « key light » par le chef Op ou un assistant.
Toute la pellicule devant servir au tournage est achetée d’un coup (en fait 10 ou 15¨% de plus que prévue). Le lot aura évidemment le même n° d ‘émulsion, ça n’aurait pas de sens sinon.
Lors des essais on vérifie la fixité de la caméra (sa capacité à fournir une image fixe sur l’écran), la justesse du cadre, la tenue du point sur les Zoom, la cohérence du point sur la bague de mise au point des objectifs en parallèle à une mesure au décamètre et la sensibilité réelle du lot de pellicule, l’indication ISO n’est qu’une base de travail, il n’y a pas d’absolu dans ce domaine, il n’y a d’absolu que dans les certitudes :-)
Pour déterminer la véritable sensibilité du système de prise de vue (camera, objectif, film) on fait des essais lumière sur un sujet de préférence humain (c’est ce qu’il y a de plus courant au cinéma). On place donc une jolie jeune fille (c’est mieux) sur un siège, quelques éléments de décors si celui-ci joue un rôle déterminant et on y va.
Il faut partir de la sensibilité indiqué par le fabricant comme base, on utilise de l’éclairage calibré (3200 K en artificiel, 5500 Kelvin en lumière du jour, oui, je sais que maintenant on parle en Mired mais j’aime bien les Kelvin !). A propos de lumière tungstène (artif), il n’y a plus de Dimmer sur les plateau depuis l’avènement de la couleur (ça fait un bout quand même !) Si vous utilisez un Dimmer simple, la température de couleur du projo va baisser et l’image va rougir ! Un Dimmer n’est pas utilisable, à ma connaissance, avec du HMI.
On utilise donc, si besoin, des gélatines colorées ou neutres pour modifier ou baisser la puissance lumineuse des projecteurs.
On fait donc une série de prises sur le sujet en variant l’ouverture de diaphragme de l’objectif de la caméra, on pose toutes les informations des essais sur une ardoise que l’on confie au sujet photographié : pellicule utilisée, valeur du diaphragme (au tiers) retenue pour la prise (on marque également la sensibilité du film correspondante) et vitesse camera. On confie la pellicule au laboratoire professionnel et avec résultats constant (évidemment) celui-ci va développer le film et faire une copie positive sans chercher à compenser les écarts d’exposition parce qu’on le lui à dit et on projette le résultat pour voir quelle est la meilleure prise (on n’utilise jamais d’inversible sur un tournage sérieux) . C’est cette meilleure prise qui donnera la base d’exposition pour le film entier. Si vous avez de bon résultat en utilisant votre film à 80 ISO au lieu de 100 il n’y a pas de raison que ça change par la suite si vous utilisez le même lot de film avec le même matériel, développé dans le même labo.
Contrairement à une prise de vue photographique réfléchie (dans tous les sens du terme) en utilisant la méthode du Zone Système par exemple, on ne va pas chercher à plier le sujet de la prise de vue à la volonté du photographe, par exemple en surexposant pour sous développer (ou en faisant l’inverse) pour comprimer le contraste du sujet au résultat papier final. Ici, au contraire, on va modifier l’éclairage autant que possible pour modifier ce contraste. On photographie donc à la meilleure sensibilité du film, celle qui donne les meilleurs résultats (le premier qui me dit que surexposer/sous développer ou sous-exposer/sur-développer donnera la même chose repasse en première année ! Il y a un monde entre un film exposé à sa sensibilité nominale et un film bricolé, en terme de qualité de résultat, le ZS n’est qu’un vague compromis par faute de moyen. Maintenant je reconnais qu’il va être difficile de ré-éclairer tout un paysage avec les moyens d’un simple photographe :-), le Zone Système (que personnellement je n’utilise pas) permettra certainement de se rapprocher du souhait de départ mais restera toujours un compromis. Par contre, il n’y a aucune difficulté à utiliser les méthodes du ciné dans un studio photo ou en extérieur si le temps et l’éclairage du sujet le permettent, ce n’est qu’une question de volonté, d’un peu de connaissance et d‘expérience.
Pour en finir avec la méthode incidente proprement dite, oui, on mesure la lumière arrivant sur le sujet et non pas celle réfléchie par celui-ci. On dirige donc (dans la plupart des cas) le dôme intégrateur de la cellule, la petite demi-sphère blanche, vers l’objectif de la camera. Ce petit dôme représente, en miniature et de façon parfaitement stylisé votre sujet. Il faut donc que ce petit dôme reçoive exactement la même qualité et quantité de lumière que votre véritable sujet pour donner un résultat cohérent, ça c’est la base. Ensuite, rien ne vous empêche de varier la façon dont vous orientez votre cellule pour ce que j’appelle « lire la lumière » mais ça, vous ne saurez le faire qu’avec l’expérience.
Par exemple, et comme cité plus haut, je fais une mesure dôme vers moi et dôme vers le soleil pour photographier un sujet dans le couchant. Je sais que ça n’a pas de valeur scientifique Henri, mais le fait est qu’en variant l’orientation de ma cellule, en faisant une moyenne des deux mesures et une éventuelle correction en fonction de ce que je sais vouloir obtenir, ben, je l’obtiens. Je ne place pas la prise de décision dans le montage électronique (forcément formaté) du fabricant de ma cellule ou de mon appareil photo mais dans les connaissances que j’ai de la façon d’exposer une photographie correctement, disons plutôt dans le but d’obtenir un résultat particulier car il y a mille et une manière d’apprécier un sujet et pas une meilleure qu’une autre, seule l’intention et le résultat correspondant à cette intention comptent. Je sais qu'on pourrait rétorquer que le ZS part d'une fonction d'analyse de l'image bien plus poussé car chaque éléments est analysé séparément. Oui, c'est vrai, mais il (le ZS) oblige à sortir du meilleur (l'exposition/développement à la sensibilité nominale) et prend un temps fou, avec ma petite cellule incidente sans pile, je vais mille fois plus vite et le résultat est là.
TMG
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