Auteur: Philippe Cas
Date: 05-10-2007 23:06
Les infos avec la chambre:
Chambre Photographique originale de Nicéphore Niépce (avant 1825)
Petite chambre en bois de noyer équipée d'un objectif doublet achromatique, lentilles non collées, signé Vincent Chevalier. Focale 46 mm. Format de l'image : 46 mm x 39 mm. Dimensions hors tout: 105 x 71 x 77 mm Il ya plusieurs années, un collectionneur nous a confiée cette chambre miniature pour expertise afin de déterminer son origine. Il l'avait achetée un prix minime en 1982 à Chatenoy le Royal en Saône et Loire (4 km de la ville de Niépce: Chalon-sur-Saône!) et elle était restée stockée par ce collectionneur qui ne s'intéressait nullement aux appareils photo et encore moins à Niépce. Fortuitement, lors du passage d'un ami qui connaissait les appareils anciens, celui-ci démonte l'optique et lit la signature "V. Chevalier" sur le pourtour de la lentille arrière. Une inspection plus complète fait découvrir une toute petite signature (ou identification) sur le coté droit de l'appareil, tracée à la pointe sèche: "N. Niépce". D'où d´clenchement de questions et appel d'Auction Team à l'aide. Au début, nos experts n'ont pu raisonnablement émettre une opinion, puis, le temps passant et ayant demandé l'aide de toute la communauté des collectionneurs dans le monde, nous avons accumulé des renseignements et des opinions, puis des certitudes. L'optique est l'élément le plus «parlant» de cette chambre. En résumé, nous avons validé la signature de Vincent Chevalier Opticien à Paris. La signature est identique à celle apposée sur un brevet du 10 Juin 1823 en notre possession (voir fig.). Par simulation sur ordinateur nous savions depuis début 2006 que les performances de cet objectif Chevalier étaient situées entre la lentille biconvexe simple utilisée par Niépce au début deses essais (lettre de 1816 à son frère Claude)1 et l'objectif développé par Daguerre et appelé « objectif du contrat » qui date donc de 1829. 18 mois plus tard nous avons découvert que les performances de l'optique de cet appareil correspondent pratiquement en tous points, aux dimensions près, à celle utilisée dans la chambre de Niépce appelée «chambre de la découverte» (Musée de Chalonsur- Saône) qui a permis de prendre la première photo du monde qui est actuellement à l'Université d'Austin (Texas). Les champs couverts, les zones de netteté, les ouvertures (f/1,5 pour l'une, f/1,6 pour l'autre) etc. tout démontre la similitude et le synchronisme du développement entre les deux chambres (au plus tard début 1825)2 et prouve également que la chambre a été conçue pour l'objectif et non le contraire. Le corps de l'objectif est un anneau de bois tourné, façon camera obscura, début du 19ème siècle. Le boîtier est simplissime, un parallélépipède en noyer, brut d'atelier, cloué avec des clous anciens peut-être faits à la main. Dans la boîte, un chariot mobile, actionné par une vis en laiton, supportant un verre dépoli. La face arrière est percée d'un trou de 23 mm destiné à vérifier la mise au point sur le dépoli. Perçage de même diamètre sur les pa+E379rois de la «+E418chambre de la découverte» à la Musée de Chalon- sur-Saône ... coïncidence? Sur la paroi de droite une minuscule signature N. Niépce (15 mm) à la pointe sèche. Ressemblance certaine avec la signature trouvée sur les lettres (voir fig.). Nous pensons que cette chambre faisait partie des pièces de l'atelier de Niépce, déménagées par son fils Isidore après sa mort et retrouvées en 1851 par Jules Chevrier à Lux (8 km de Chatenoy le Royal) et stockées entre 1860 et 1974 dans la ville de Chalon-sur-Saône (4 km de Chatenoy le Royal). Que s'est-il passé pendant ces 123 ans? Les matériaux, les méthodes de fabrication employés ainsi que la vis en laiton identique à celles trouvées sur les microscopes ou instruments scientifiques Chevalier confirment ce que nous ont dit de nombreux historiens de la Photo, les scientifiques et d'honorables experts de Musées dans le monde entier. Il n'y a plus de doute quant à l'origine et l'authenticité. Remerciements: A Jacques Roquencourt, pour son aide précieuse tant au niveau calculs qu'analyses et la mise à disposition de ses connaissances encyclopédiques et de documents rares et/ou inédits. A Madame Marie-Sophie Corcy du Conservatoire National des Arts et Métiers pour sa assistance. A Monsieur Michel Jamet, Professeur à l'Institut National du Patrimoine, pour ses explications limpides dues à sa profonde connaissance de l'histoire de l'ébénisterie. A tous les amis collectionneurs et/ou experts du monde qui ont bien voulu nous faire part de leurs réflexions. A tous ceux q+E453ui ont rejeté la chambre avant de l'avoir vue, pour nous avoir poussés à cherche+E453r plus loin et, en fait, pour nous avoir aidés à trouver les preuves. Bibliographie: 1) Jean-Louis Marignier « Niépce, l'invention de la photographie » chez Belin ou, dans le recueil des lettres de Niépce «1816-1817» page 19 et suivantes, édité par l'Association du «Pavillon de la Photographie» du parc Naturel Régional de Brotonne. 2) Lettre du 2 novembre 1826 entre Niépce et de Alexandre Du Bard de Curley son cousin, correspondance acquisé par la Bibliothèque de France le 21 mars 2002 lors de la vente aux enchères de la collection d'André Jammes. Nous remercions Madame Sylvie Aubenas de nous avoir permis l'étude de ce courrier dès l'acquisition. De nombreuses exper tises scientifiques et des rapports provenant d'exper ts et d'institutions de renom sont disponibles, sur demande , pour inspection .
Je trouve toujours ça bizarre: pourquoi appeler à l'aide auction team, il y n'y avait personne en France pour le renseigner ?
Si des gens on rejeté l'autanticité de cette chambre avant de l'avoir vu c'est qu'il doit au moins y avoir des doutes...
Ceci dit il y a pleins de beaux objets sur leur site. notament une chambre trichrome...
Cordialement
Philippe Cas
philippe(at)usine-a-photo.com
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