Auteur: Marcel Blad
Date: 22-03-2006 01:52
“Il n’y a rien de plus difficile, que d’expliquer quelque chose à quelqu’un qui a tout compris. »
Proverbe Arabe
Et vous, Professeur Bigler vous avez tout compris. Tant et si bien que votre science vous aveugle et vous empêche de lire correctement ce qui a été écrit par « l’autre », l’étranger que vous commencer par désigner comme nouvel arrivant sur vos terres et forcément indésirable. Celui qui a l’impudence de ne pas s ‘en tenir (à carreau ?) à vous écouter religieusement, en silence, asséner vos certitudes.
Vous avez mal lu Professeur ou vous pratiquez l’amalgame et le procès d’intention. Commençons par le début, à la 5ème ligne j’ai écrit :
« Cela dépend du type de mire et leur distance de placement est fonction de la surface de film impressionnée, donc proportionnelle au format. Plus la surface de film est grande, moins grand sera le coefficient multiplicateur de la focale de l'objectif à tester.” Cette phrase, cher Professeur c’est l’application du rapport de grandissement. Si je n’ai pas employé ce terme, c’est par simplicité et non par méconnaissance, afin de ne pas gonfler le lecteur avec des termes techniques ampoulés et aussi pour être plus concret. Cette distance: plan du film/ mire, ne vous en déplaise elle dépend du rapport de grandissement qui n’est pas à determiner en gros mais qui est prescris par le concepteur de la mire et donc, à déterminer en multipliant la focale de l’objectif à tester par un coefficient propre au format du film à impressionner. Si tel n’est pas le cas, si on fait cela en gros, le nombre de traits au mm ne veut plus rien dire. Si on veut simplement savoir ce qu’un caillou a dans le ventre c’est pas la peine de s’encombrer de mires en se plaçant n’importe où, une double page du Monde bien repassée suffit.
Une parenthèse: je n’ai peut-être pas été clair pour vous, mais votre phrase : “Ce qui importe n'est pas la distance mais le grandissement, facteur permettant de calculer le paires de lignes ramenées au niveau du film à partir de la période des motifs dessinés sur la mire” est encore moins claire, confuse même. Oh j’en comprends les différents termes, mais il semble que vous avez les chevaux dans le désordre. Et sacré problème de pédagogie.
Parlons de ce que vous dénoncez comme une bouffonnerie: les fameux 1/100 de mm,
“mesurer au centième près la distance objet-film est une pure bouffonnerie “. Merci pour votre élégance épistolaire mais vous avez encore mal lu. La précision du 1/100 de mm était évoquée quand je parlais à la 22ème ligne de:
“faire vérifier la côte de tirage mécanique du boitier” , au cas où vous ne l’auriez pas vu le paragraphe avait changé, ce qui m’a fait écrire à la ligne suivante : « Après confirmation que votre matos a la bonne côte standart, c'est précis c'est au 1/100 et c'est le fabricant qui la détermine, vous pouvez commencer les essai. » Je vous reproduis le texte tel quel avec les fautes d’orthographes d’origine et pour vous aider à comprendre. Je parlais donc de cette côte de tirage mécanique du boîtier qui est la distance entre la platine d’appui ou face de référence et le film. Tiens il y a un chiffre, dont je me souviens c’est la côte de tirage des caméras 16 mm ayant une monture C : 17,52 mm.
Parlons des opérateurs « qui ont tourné le film « Microcosmos » s'ils avaient eu à tester leurs optiques sur mires, auraient-ils choisi cent fois la focale ? ». Et ben vous avez pas de chance cher professeur Bigler car, Claude Nuridsany (c’est, pour votre culture, le nom du réalisateur opérateur qui a codirigé Microcosmos) a racheté il y a environ deux ans une caméra 35mm et entre autre autres un 25 mm Grande Ouverture Zeiss que j’ai eu le plaisir d’utiliser pendant des années. Comme je lui demandais comment il procédait pour les essais d’objectifs, il m’a décrit une méthode qui est la même que celle dont je vous parle, à savoir : mires CST à 50 fois la focale (et non 100 fois qui est pour le 16 mm, vous avez encore mal lu). Quant aux essais de calage pour les objectifs macros on procédait comme pour les autres avec des essais en plus dont je ne me souviens plus, j’en ai pas fais depuis plus de 20 ans.
Je ne commenterai pas les lignes du paragraphe : « Si vous êtes particulièrement précautionneux… » car elle ressemblent à une reformulation d’un extrait de la page 110 du livre de P.M. GRANGER « ISURO l’optique dans l’audiovisuel » mais par contre permettez- moi de rire quand je vous lis : « une perpendicularité de l'axe optique par rapport au mur de nuit pas ». Quand même ! C’est toujours bon à savoir, c’est comme pour faire une photo, mettre un plan film dans le chassis, ne nuit pas non plus. Voilà une idée qu’elle est bonne. Un petit truc, c’est pas un truc de professeur, c’est une astuce pratique d’assistant opérateur, Granger en parle dans son bouquin, mais c’est lui qui me l’avait appris. Pour ceux qui veulent s’assurer de la perpendicularité de l’axe optique, qui est une nécessité et non un désir d’enculage de mouche ; prenez un petit miroir que vous placez au centre de votre panneau de mires, à la hauteur de l’axe optique. Mettez l’œil dans la visée, vous êtes parfaitement d’équerre et perpendiculaire à l’axe optique quand l’objectif se reflète dans le miroir. Un conseil : faites çà à 2 çà va plus vite.
Que dire de votre évocation des tangentielles et des sagittales, quand on a fait un peu d’optique ou de latin, on sait ce que c’est. Mais balancer çà comme çà , c’est un peu frimeur quand même; çà fait signe extérieur de richesse culturelle. Cela fait un peu entre-soi , taisez-vous le maître parle. Sans compter que côté snobisme, vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère : je sais bien qu’on parle des mires US mais quand même, la Guerre Froide, les F-52 de la RAF, l’U2. Ouh lala ! Heureusement que vous avez pas travaillé dans le cinéma, sinon on vous tiendrait plus professeur !
Venons en à la bouffonnerie, la vôtre: votre suggestion de télécharger des mires et de les imprimer. Si c’est pour du papier peint y a pas de problème. Si c’est juste pour faire le point à la louche en se battant l’œil de la définition en traits au mm pas de problème non plus. Mais si c’est pour utiliser ces mires pour connaître la définition exacte en traits au mm, tangentielles ou sagittales ou tout ce que vous voulez, alors professeur permettez- moi de vous dire que vous élevez la bouffonnerie au rang des Beaux –Arts.
Si j’ai écrit : « Il n'y a pas si longtemps leurs mires étaient des tirages photos contact d'après plaques » c’est pas pour faire l’intéressant, mais tout simplement parce que une mire de définition, c’est un instrument mesure qui ne souffre d’aucune reproduction mécanique, d’aucun agrandissement photographique. A moins qu’il y ait des procédés actuels permettant une fine reproduction que je ne connais pas, les mires çà ne s’imprime pas, ni çà ne se photocopie pas. Elles sont reproduites par tirage contact, sinon ce ne sont pas des mires. Cela ce n’est pas du snobisme, c’est nécessaire et indispensable à leur fonction, voir les traits réels les plus détaillés et non la reproduction de ces traits qui, à l’œil semble bonne mais qui en fait fausse les résultats.
Voilà Professeur ce que je peux dire des essais d’objectifs . C’est chiant à faire, mais çà doit être bien fait et avec rigueur. Personne n’est obligé de se les coltiner. Encore une fois pour un certain type d’utilisateur, le plus grand nombre, la reproduction d’une page de journal suffit. L’optique voyez-vous ce n’est pas qu’une affaire de docte professeur . C’est aussi une pratique que l’on peut avoir acquis sur le tas et consolidée le soir à la maison dans les bouquins, en ne passant pas forcément par Louis Lumière ou Besançon, en étant autodidacte. C’est mon cas, je n’ai aucune prétention hormis celle d’avoir évoqué une expérience pratique personnelle qui, tout comme d’autres assistants opérateurs m’a permis d’essayer quelques centaines d’objectifs. Le type qui contrôlait nos essais et recalait les objectifs était aussi un autodidacte, mais il était tellement balèse en optique, que des professeurs de Louis Lumière lui ont demandé de donner des cours. L’optique, il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui la pratiquent. Les images nettes des longs métrages ne sont pas le produit d’un quelconque autofocus, mais des petits doigts musclés des assistants opérateurs qui quelques semaines avant le tournage se sont tapé une vingtaine de cailloux à tester. Certains viennent sur ce forum, j’en connais et il sont assez costauds techniquement, tout comme nombre d’assistants photographes; mais ils n’osent pas intervenir car la place est bien gardée. L’attitude peut ouverte de certains ténors n’incite pas au dialogue. Et les modérateurs sont étrangement tolérants à l’égard de ces attitudes suffisantes. Votre hargne de gardien du temple de l’optique est du même tonneau. Je ne crois pas que cela donne envie à des jeunes de se plonger plus avant dans certaines techniques. Méfiez-vous, en faisant comme çà, on devient vite un vieux con.
Vous vous demandez pourquoi je ne mets plus mon mail, je pense que la réponse est la teneur de vos adjectifs.
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