Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 07-08-2007 08:52
"Les Benro sont moins cher, c'est pas ça le plus important ?" Non. Certainement pas.
"et on dirait qu'ils sont solides" On dirait, seulement ?
C'est le type même de raisonnement qui peut conduire à une catastrophe, ou tout au moins à de fortes déceptions. Attention, je ne pousse pas à la consommation. Je n'ai aucune raison pour çà.
Mais donner un conseil implique une certaine responsabilité.
J'admets tout à fait qu'un photographe utilisant un petit 24x36 avec des objectifs classiques, le tout pesant 1.5 kg puisse utiliser un trépied "amateur". L'usage n'est pas intensif, la charge est légère, un trépied de ce genre pourra donner satisfaction.
Mais lorsque les photographes amateurs ou des professionnels (d'un autre secteur d'activité mais se servant de l'outil photographique, comme les architectes) utilisent des moyens ou des grands formats, autrefois réservés aux photographes de métier, ils utilisent des outils professionnels. Et quand on commence à utiliser des outils professionnels, c'est de de A à Z. Pas seulement l'appareil, et l'objectif qui ne sont qu'une partie de la qualité des clichés.
Montez un trépied léger sous un appareil lourd, et outre les risques de chûte, de bris du trépied et donc de l'appareil/objectif, vous risquez d'avoir des photos non piquées, voire floues, à cause des vibrations que le trépied n'aura pas été capable d'encaisser..
A quoi un appareil de très haute qualité, un objectif coûteux, si à cause du support, les photos ne sont pas à la hauteur de ce qu'on serait en droit d'attendre ? C'est un investissement fichu en l'air, pour rien.
Il est toujours paradoxal de voir des gens raisonnables investir plusieurs milliers d'euros dans une chambre et des objectifs et ensuite de les voir rechigner dans un équipement qu'on croit secondaire.
A la limite, je préfèrerais acheter un objectif de moins et consacrer cet argent à l'achat d'un excellent trépied.
Pour finir, les qualificatifs "professionnel" ou "pro", on les colle maintenant partout. Comme si cela suffisait pour que l'appareil en question ait vraiement des caractéristiques professionnelles, donc supporte un usage intensif.
Il n'y a pas qu'une seule sorte de carbone, comme il n'y a pas qu'une seule sorte d'aluminium. Les pays asiatiques se sont engouffrés dans ces créneaux, mais avec une qualité moindre, pour obtenir des coûts réduits. Pas seulement les coûts en personnel, dont on connait hélas les résultats, mais aussi les coûts des matériaux employés.
Ils sont tout à fait capables de produire la haute qualité des marques européennes, mais quand le contrôle de qualité est omniprésent et sans concessions.
Ebony n'est pas une marqe européenne, mais ils sont arrivés aux plus hauts standards de qualité et de finition. Mais tous les produits japonais ne sont pas des Ebony.
Dans Galerie Photo, on présente un trépied Velbon "Pro" "carbone" CF 545 avec rotule FLM 32 (Addition à 450 € TTC, quand même), et dans l'article, on prend quand même quelques précautions oratoires, du genre : "De toute évidence nous ne sommes pas dans la même gamme que Gitzo, avec une qualité perçue moins robuste.", ou "Le DSLR de votre choix (donc le meilleur !) attention pas de gros boitier type 1DS ou D2X)"
Conclusion : "Velbon, c'est bon !" mais...
Quand on se trouve avec le matériel par terre - ça m'est arrivé il y a plusieurs années avec un trépied justement de cette marque, et un gros 35mm dessus : une vis cassée net, et le trépied en deux morceaux, l'appareil sauvé par miracle - on passe au slogan "C'est bon ... pour la ferraille"
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