Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 19-07-2007 10:19
Difficile de résister à raconter ces belles histoires ;-) Je réclame l'indulgence des lecteurs qui connaissent déjà ;-)
Le tessar du rolleiflex T est toujours... un tessar de type classique ( + - -+ )
mais il bénéficie des nouveaux verres développés chez Schott après la guerre. Donc Zeiss l'a recalculé pour le peaufiner encore un peu compte tenu de ces nouveaux verres.
En fait il faut voir la situiation créée par la partition de l'Allemagne après guerre, en particulier pour la Carl Zeiss coupée en deux, donc je ne pense pas que la formule du tessar du Rollei de 1950-1956 soit différente de celle d'avant guerre, seul le traitement anti-reflet est la nouveauté.
Concernant chez Schott au départ c''est une entreprise de Iéna comme Zeiss (Schott est contrôlé à100% par la Carl Zeiss Stiftung depuis les Pères Fondateurs), après la partition l'entreprise se réinstalle à l'ouest, à Mayence... en 1952. Ceci explique sans doute pourquoi Zeiss a pris deux petites années de retard sur Schneider pour fournir le planar du Rollei en 1954, contre 1952 pour le Xenotar Schneider ...
Si la Carl Zeiss n'avait pas été coupée en deux, le Père Franke et le Père Heidecke ne se seraient sans doute pas adressés chez Schneider à Bad-Kreuznach (donc à l'ouest comme Braunschweig) comme deuxième source d'optiques. Du coup Schneider a été obligé de faire aussi bien que Zeiss et Zeiss n'a pas pu se reposer sur ses lauriers. C'est une situation étonnante qui explique le doublon Zeiss/Schneider des optiques du Rollei-bi, cette concurrence explique aussi pourquoi il est illusoire de penser que l'une ou l'autre optique, à combinaison équivalente, puisse surclasser son concurrent. L'existence des deux ouvertures 3,5 et 2,8 ne peut s'expliquer --c'est une hypothèse personnelle mais pour l'instant je ne vois pas d'autre explication-- que par le fait que les 3,5 se contentent du synchro compur 00, moins cher car équipant tous les petits appareils allemands 24x36 de l'époque. Les formules planar xenoter 2,8 80 demandent le compur 0 qui est plus cher car fabriqué en plus petites séries pour l'Hasselblad et les optiques de chambre.
Le rolleiflex T sort donc en 1958, le calcul a dû être fait à Oberkochen en 56 ou 57.
Ce détail est mentionné par Claus Prochnow dans le Rollei Report volume 2.
Le traitement anti-reflet de toutes les optiques des Rollei-bi jusqu'en 1981 est le traitement classique Carl Zeiss (identique à celui des optiques Zeiss Ikon classiques ou des Zeiss Hasselblad non T*) ou celui de chez Schneider pour les xenars/xenotars ; le traitement Carl Zeiss T* ou son équivalent HFT® de chez Rollei n'a jamais été appliqué aux optiques du Rolleiflex bi-objectif jusqu'à la faillite de 1981, alors que le Rollei 35S/SE en bénéficiait ainsi que certaines optiques du SL66.
Un détail par rapport au 2,8GX : on remarque dans la chambre de prise de vue du Rolleiflex T et des autres Rollei-bi contemporains une série de cloisons ajustées très serré par rapport à la marche des rayons de bord, cloisons destinées à piéger la lumière parasite.
Le 2,8GX et successeurs n'ont plus ces cloisons, le traitement HFT® étant considéré comme largement suffisant.
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