Auteur: Marc Nocart
Date: 24-10-2006 13:38
Pour les contrastes extrêmes, je crois que cela dépend de deux facteurs: la fréquence de coupure des filtres et la sensibilté chromatique des émulsions (il y a au moins 2 émulsions dans un papier multigrade, une sensibilisée au bleu et une sensibilisée au vert).
Les contrastes maxi atteignables avec une tête couleur sont en général plus faibles car leur fréquence de coupure est un poil trop haut et donc une partie de l'émulsion sensilbilisée au vert est activée ce qui adoucit la pente (comprendre le contraste ) obtenue.
Même chose pour les contrastes mini. Par exemple avec un filtre vert d'une tête Ilford 500, je ne pouvais pas avoir mieux qu'un grade réel 1/2 sur du Agfa. Ce filtre laisse passer trop de bleu - pour le papier Agfa.
De toutes façons, le vendeur de matériel photo ne connait jamais les caractéristiques des filtres qu'il propose, et le fabricant de papier n'est pas très loquace sur les émulsions qui sont couchées sur le papier.
Le moyen le moins onéreux pour connaitre les contrastes extrêmes dont est capable un papier c'est d'acheter un filtre Wratten 47 B (bleu) et un 82 (vert), que vous positionnez sous l'objectif. S'il y a un gain sur la gamme de contraste , c'est que votre jeu de filtres peut être amélioré, sinon, vous avez atteint les limites du papier.
Pour visualiser la gamme de contraste de votre papier sans vous ruiner, je vous conseille d'acheter sur le site de Stouffer Industries une gamme de gris ('"Stepwedge") que vous contactez à différents réglages du filtrage (p ex les filtrages proposés par ilford pour ses papiers)
Après vous avez deux manières d'exploiter les résultats :
- en visuel , en cherchant les premières bandes non totalement noire et non totalement blanche. Vous comptez le nombres de bandes les séparant et multipliez ce chiffre par l'écart de densité (le pas) de votre charte de gris (depend du modèle, le plus souvent 0.10 ou 0.15 ). Le chiffre obtenu multiplié par 100 donne le contraste R ISO donc le vrai grade.
- si vous pouvez avoir accès à un densitomètre, vous effactuez les mesures de densité du contact obtenu et vous pouvez tracer la courbe sensito du papier . Vous obtenez les deux points comme ci-dessus mais de manière plus précise.
Bien évidemment ce n'est pas indispensable pour faire de bons tirages. Mais il est inétressant de constater que parfois, vous pensez passer du grade 2 au grade 3 en modifiant votre filtrage alors qu'il n'en est peut être rien, tout dépendant de ces couples (filtres, papier).
Une fois vos réglages raffinés, vous recontactez votre charte pour chaque grade. Une fois traitées et séchées, vous les découpez et les collez sur un bristol. Ceci vous permettra de visualiser les changements de ton que vous aurez en changeant de grade, ou de calculer le nouveau temps d'exposition pour obtenir les tons voulus. (Rappelons le, le temps d'exposition constant vanté par certaines marques est concrètement un leurre) .
Je ne vais pas rentrer dans le détail de l'article de Lambrecht pour exposer sa méthode.
Elle permet toutefois de bien connaitre son matériel et de gagner beaucoup de temps lorsqu'on est amené à tirer des négatifs très différents (en termes d'exposition/développement). Certains jours, ça évite les démarrages de scéances galère..
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