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 La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   27-09-2005 12:24

Merci à ceux qui ont apporté un commentaire le mois dernier.

Cette réflexion de Goethe au cours de son voyage en Italie.
«Ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai pas vu».
Peut-on la détourner en disant?
«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».
RC.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Claude PLESSIER 
Date:   27-09-2005 13:20

Bonjour,

Sans faire de rapprochement "douteux"....puis-je proposer une réflexion d'un photographe en honneur de sainteté dans les années 70;;;Daniel MASCLET: qui avait dit lors d'une réunion à la Société Française de photographie ( en ma présence):
"j'ai tout photographié et je l'ai si bien fait que vous n'avez plus qu'à revendre votre matériel".

Bien entendu je lui laisse l'entière responsabilité de ses déclarations.

(C'est juste histoire de démarrer dans une ambiance sereine)
Amitié à tous, Claude le Dracénois


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: René Snyders 
Date:   27-09-2005 13:43

Cet été, je disais à mon fils en regardant la mer sur fond de montagne : « Ce paysage est tellement changeant, qu'on ne se lasserait pas de l'admirer, car il est en perpétuel changement. D'instant en instant on trouve une autre combinaison de nuages, de vagues, de luminosité. » Et j’ajoute aujourd’hui qu'il faudrait des millénaires pour n'en photographier qu'un extrait.

RS


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Xavier R 
Date:   27-09-2005 15:03

Quand je voyage j'ai renoncé à photographier parce que je me suis rendu compte, c'était à New York que je ratais, un max de chose depuis j'achète des cartes postales et des livres de photos sur les endroits que je visite. De retour, je digère ce que j'ai vu et je m'en sers pour photographier ce que je ne visite pas.
Quitte à revenir sur des lieux visités pour photographier tranquillement.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   27-09-2005 15:13

Si le dessin apprend effectivement à voir, la photographie est insidieuse : on peut en demeurer au regarder.

Le touriste pourrait dire :
— "Ce que j'ai photographié, je ne l'ai pas vu…
Mais regardez ! J'y étais !"


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: JSJ 
Date:   27-09-2005 15:20

Même sans appareil, le photographe a un regard de photographe dont il peut difficilement s'extraire. Qu'aurait il vu s'il n'était pas photographe ? Difficile de répondre.

L'acte photographique réfléchi implique un inventaire précis des éléments constitutifs d'une scène pour les faire entrer dans un cadre (la composition) et par la même, une vision sans doute plus discriminatoire que celle du simple spectateur.

Jean


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: laurent barthelemy 
Date:   27-09-2005 15:59

Pendant des années j'ai "pris des photos" de tout et de rien, sans réellement VOIR le sujet. Ce n'est que tout récemment que j'ai eu l'impression de "voir" une photographie avant de l'avoir prise. J'ai eu l'impression à ce moment là d'avoir enfin les yeux ouverts, pour la première fois.

Je pense que c'est d'avoir réalisé cela qui m'a fait franchir le Rubicon du Grand Format, pour m'imposer la contrainte de prendre mon temps pour composer.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   27-09-2005 16:25

La main de l'homme est intelligente. Cet organe a développé son habileté avec le développement du cortex cérébral humain. Le dessin grave dans le cerveau ce qu'il inscrit sur le support graphique. Manipuler est une voie de la connaissance. Avec la connaissance, suit la mémoire puis la re-connaissance.
L'homme est d'abord et toujours un Faber. Il se souvient d'avoir fait. Il reconnaît - et apprécie- ce qu'il a fabriqué.

Ce que réalise la main du dessinateur ne se "reproduit" pas avec la photographie. Dans le cas d'une prise de vue, la main du photographe manipule l'appareil, mais pas la trace de l'image - dans la plupart des cas.
La mise en forme reste passive ; non génératrice de sensations tactiles ou musculo-tendineuses.
La composition de l'image photographique ne remplace pas le tact. elle ne sollicite pas l'intelligence de la main.

Le support photosensible reste neutre comme l'appareil, sauf à y projeter abusivement ou perversement son histoire personnelle et ses désirs.

D'où l'accusation d'art mécanique lancée contre la photographie : à la fois technique et art qui interrompt la communication entre le cerveau de l'homme et sa main. Donc, médium qui diminue les chances de se souvenir de ce qui n'a pas été touché ou compris.

Le manque de photographie n'implique pas absolument l'oubli. Banalement, ce sont autant d'images en moins à montrer après un voyage.
Idéalement, la photographie permet de fixer à jamais un moment d'éternité ou d'actualité. L'icône photographique est un instant arraché à l'oubli ou à l'impossibilité de tout voir, de tout comprendre, de tout mémoriser.
D'où son côté fallacieux d'ailleurs.
Définitivement, photographier n'est pas dessiner.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: François LETERRIER 
Date:   27-09-2005 16:29

Ce que j'ai photographié, je ne l'ai peut-être pas toujours bien vu. En effet, je recherchais récemment des photographies prises dans le département du Var depuis 1960. J'ai été très surpris de constater que je m'étais rendu en 1972 avec mon fils sur un promontoire (le pilon Saint Clément pour ceux qui connaissent cette région) alors que je croyais avoir découvert le superbe panorama offert par ce sommet l'an dernier avec mon petit-fils.
Le fait d'avoir vu et fait l'effort d'archiver dans une mémoire externe n'implique pas que l'on ait bien engrammé dans sa propre mémoire.
François Leterrier


 
 J.W. Goethe...
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   27-09-2005 18:56

Le 20 avril 1825 :

"Ainsi la tendance qui m'a conduit à vouloir pratiquer les arts plastiques était fausse, car je n'avais pour cela aucune disposition innée (...) Il existait bien en moi une certaine sensibilité pour le paysage, et c'est ce qui, à mes débuts, fit naître de grands espoirs. Mon voyege en Italie anéantit ce plaisir de produire. Une manière de voir plus large y succéda, mais l'aimable facilité disparut."

Conversations de Goethe avec Eckermann. NRF Gallimard 1988

JLS


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: henri peyre 
Date:   27-09-2005 21:12

Ah Robert ! Quelle question vertigineuse !
Puisqu'on glisse déjà dans la question, glissons dans la réponse aussi :

On ne possède jamais l'être aimé ; on ne fait jamais que marcher un bout de chemin avec lui. Sa présence se constitue à nos côtés et il faut être bien sage : on ne peut pas je crois lui demander plus !

Ce sujet qu'on a devant nous, mettons que nous l'aimons un peu. Pensons alors que nous allons faire un bout de chemin avec lui. C'est ce bout de chemin que nous allons faire qui le "constituera" à nos yeux.

Pas de possession possible, donc, dès le départ. Que cela soit entendu ! Mais le lent accompagnement, le lent compagnonnage avec le sujet. L'examen soigneux et attentif des possibles. Le respect d'une certaine limite intime qui fonde la valeur de l'objet en tant qu' "autre". Sans ces barrières le sujet n'est plus que possession. Il cesse de nous enrichir de son étrangeté et finalement nous cessons de l'aimer.

C'est à cause de cela qu'en photo il y a des sujets difficiles : ces sujets composés, comme la nature morte que nous avons si bien construite, nous dégoûtent parce qu'ils sont trop complètement "nous". Nous avons mis une heure à les monter et nous ne leur accorderons pas une photo. Nous avons transgressé l'amour, évidemment ;-)

Un mérite du grand format : jouer avec cette limite : je prends tout d'un sujet qui m'est étranger, jusqu'à des détails infimes. J'en vois plus avec la machine que je n'en verrai jamais avec mes yeux. Je prends tout mais déjà je ne vis pas avec. Je prends tout mais j'ai raté ET l'approche, ET la possession.

Voilà bien une technique fascinante parce qu'elle nous sensibilise forcément au problème central du point de vue.

J'en conclus brièvement : pour moi une bonne photo est une photo qui nous a posé le problème du point de vue, une photo qui nous y a sensibilisé. Une photo qui nous a fait nous poser la question de qui on était, de ce qu'on fichait là, de ce que pouvait bien être cette chose incroyablement différente qu'on avait sous les yeux. Et de cette étrangeté capitale naît pour toute chose au monde un sentiment de respect profond. Un étonnement incroyable devant l'Etre, devant le fait incroyable que des choses soient là devant nous, et ne soit pas nous (aussi violemment).

Ce n'est pas "ce que je n'ai pas photographié je ne l'ai pas vu". C'est "si la photo arrive à me faire monter à ce point de vue..."
Bon. Finalement cela n'a donc rien à voir. Il n'y a pas cet exploration systématique du sujet au travers du crayon. La photo joue au niveau du "point de vue".

(tout cela bâclé je m'en excuse, il faudrait y réfléchir bien plus)


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Pierre Brasile 
Date:   27-09-2005 22:32

Robert

votre fil à quelque chose de merveilleux en ce sens que certains qui s'écharpent violemment dans le fil d'à coté disent ici des choses trés belles et trés poétiques

Ce que je viens de vous lire me suffit pour n'avoir rien à ajouter


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   27-09-2005 23:41

«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu»
Photographier, me semblait que ce n'était pas uniquement positionner l'appareil, viser et déclencher … mais aussi donner corps peut-être à une image matérielle ; alors que la « vision » n'existe que le temps de cette conjonction tellement fugace, d'une Réalité inaccessible et des influx nerveux de notre si périssable organisme … Rien de tangible en somme. Alors que l'image photographique est. Et s'offrirait si l'on veut comme une nouvelle cartographie de ce a été vu pour le regard à venir … apaisée et fixe … (En ce sens la citation de Gœthe serait également très parlante, « ce dont je ne prends pas trace, pour le voir à nouveau et inlassablement, en qque sorte je ne l'aurai jamais vu »).
En d'autres termes, une « photographie » c'est (à mes yeux) éminemment plus une image que l'on regarde après qu'elle eut été faite, que de faire cette image.
(Après, si l'on se retourne encore du côté de l'acte technique du faire, on pourrait parler du plaisir de revoir l'image finalisée, ou plutôt d'enfin la vraiment découvrir, la masquer, la recadrer pour en exprimer la quintescence au tirage, etc. etc. … parce que n'est-ce pas tellement évident qu'aurait beau « faire le tour du cadran » en la faisant, on ne saurait ni correctement ni complètement la « voir » lorsqu'on la prend ?)
C'est vrai qu'il y a tjrs comme insondable miracle à l'œuvre …
Bonnes nuits ~ À suivre ~ Alex Sj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   28-09-2005 10:06

Le monde où prime le visible, le visuel, est le monde où la pulsion scopique motive la possession, sans limite, et forcément sans point de vue. video ergo sum… Ce monde là s'épuise, heureusement.

Si effectivement le désir de possession est d'emblée évacué, ce jeu des limites peut avoir cours. Le point de vue se forme dans la conscience des limites, il en est la concrétisation. Toutes sortes de limites sont en jeu, et la bonne photographie est peut être celle qui sait faire apparaître ces différents niveaux de limites. Au delà du sujet, ce sont donc des limites (ses limites, nos limites) qui deviennent sensibles, et ce sont elles qui par delà l'image littérale permettent de s'élever à un autre point de vue.
Nécessairement, un point de vue autre met en question nos propres limites. Le plaisir n'est plus dans la transgression mais dans le déplacement ou plutôt le juste replacement des limites.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: daniel bouzard 
Date:   28-09-2005 10:47

Bonjour,

pier eno excusez moi je suis peut-être c.... mais je ne comprends rien.

Daniel


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Claude PLESSIER 
Date:   28-09-2005 11:46

Daniel,

Faut cesser de boire le D76 après les déve.... Je t'ai toujours dit que c'est mauvais pour ta santé..ensuite tu ne comprends plus rien.

Amitié Claude


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   28-09-2005 20:40

Daniel, qu'est-ce qui nous caractérise si ce n'est nos limites et les points de vue que l'on base sur celles-ci ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   29-09-2005 20:47

Mr Eno, m'est avis que vous plombez l'épanouissement du fil (10 fois le mot « limite » ds votre seule première intervention … et si vs développiez avec un rien d'effort d'être plus clair et moins sous-entendu, non ?)
Merci. ASj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Elios 
Date:   29-09-2005 21:47

pier eno veut juste dire que la photographie offre une nouvelle perspective sur le monde... enfin... si j'ai bien compris sa rhétorique digne d'un adolescent découvrant la philosophie !

Il apparait, à mon sens, que photographier n'est que se servir d'un outil pour imprimer dans la matière ce qui nous apparait visiblement signifiant. Finalement, il existe de grands photographes qui n'ont jamais pris une photo. Le regard est une analyse personnelle sur ce que le monde véhicule en signifiance... à chacun de le révéler par la photographie ou de le garder pour soi.
Cependant, il va de soi que celui qui photographie transforme le monde à son image de la même manière que celui qui le perçoit, mais qui, à l'inverse du photographe se tait. La différence s'incarne dans cette révélation que la photographie permet, car seule cette dernière offre une accessibilité à autrui. Pour Merleau Ponty, l'homme est un être-là qui devient le prisme du monde par le regard qu'il porte sur ce dernier... la perception est unique et j'incline à penser que la photographie est l'engagement de révéler cette intimité perceptive qui nous est propre et nous détermine dans notre humanité.
Photographier, c'est donc pour moi, révéler et non regarder. Le regard n'est pas communicatif, seule la photographie l'est, il me semble.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: henri peyre 
Date:   30-09-2005 08:06

Je ne suis pas sûr que Pier veule "juste" dire cela.
Je crois qu'il soulève un problème profond, celui de la non appropriation des choses (qui d'ailleurs libère du jugement et de la volonté d'avoir raison) et permet d'accéder à un bonheur de pure contemplation, par pure observation des points de vue.
Peut être je vois midi à ma porte ! ;-)


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   30-09-2005 09:52

Merci pour ces évidentes marques de sympathie !
Le jugement est effectivement volonté de possession…

Penser en terme de limites (11), c'est renoncer à réduire l'autre à soi, c'est accepter les possibles en renonçant à la définition. On passe ainsi en photographie d'un mode affirmatif (démonstratif) à un mode interrogatif (spéculatif ? ).


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   30-09-2005 10:18

C'est peut-être naïf, mais cette non appropriation paraît quand même une énorme évidence (nécessaire et non pas suffisante) … pour éventuellement voir ce qui se présente devant soi. (Naïf parce que ds sa majorité, ts utilisateurs confondus, l'acte photographique certainement s'apparente à un acte de captation … Et que d'un point de vue esthétique — pour qui se creuserait un peu la tête sur le rapport de l'image au réel, cela ferait évidemment l'impasse sur l'essentiel).
Reste cette notion de « limites », qu'il pourrait être utile de développer, dans cette perspective d'en jouer ou même s'en détacher par franchissements successifs …
(Par ailleurs, comment concevoir liberté sans jugement ni raison ? quand bien même (ou surtout) pour un chemin vers la « contemplation » ? Entendement : encore une fois pourquoi vouloir séparer intuition et raison ? qui bien évidemment fonctionnent de pair …)
— Et puis « Le jugement est effectivement volonté de possession … » ; combien de paradoxes ds cette seule affirmation … ? (sans parler des définitions qui suivent, « c'est, c'est, c'est … » ). Non ?

À suivre. ~ Alex Sj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   30-09-2005 10:29

Et vs développeriez ce laconique « limites (11) », que ça ne devrait pas embrouiller le propos … Allez, mettez un instant le pied à terre de vos concepts affirmatifs pour un poil plus de prosaïque … et d'effort de vs faire comprendre par autrui. (C'est quoi vos limites ?)


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Elios 
Date:   30-09-2005 11:07

"pour moi une bonne photo est une photo qui nous a posé le problème du point de vue, une photo qui nous y a sensibilisé. Une photo qui nous a fait nous poser la question de qui on était, de ce qu'on fichait là, de ce que pouvait bien être cette chose incroyablement différente qu'on avait sous les yeux. Et de cette étrangeté capitale naît pour toute chose au monde un sentiment de respect profond. Un étonnement incroyable devant l'Etre, devant le fait incroyable que des choses soient là devant nous, et ne soit pas nous (aussi violemment)."

Henry, il me semble que vous êtes, par ce constat, dans celui de la possession.

Je ne crois pas, personnellement, que le photographe peut se détacher de son objet, pas plus d'ailleurs que l'homme ne peut penser par lui même... impossible à mes yeux. Tout travail, quel qu'il soit, est transformation et transformer c'est posséder.
Pour moi la libération du photographe, comme de tout artiste, comme de tout homme, s'inscrit dans l'acceptation de ce désir d'appropriation d'un monde non porteur de sens par la transformation de ce dernier en monde signifiant. L'homme apporte le sens au monde en le révélant... Le sens n'existe pas, selon moi, en soi, seul l'homme le porte... le monde est ce qu'il est parce que nous le percevons proprement et par là même nous révèle également : la projection induit de ce fait l'introspection.
Tout travail artistique débloque un travail sur la perception. Percevoir, c'est posséder, c'est recréer à son image le monde, introjecter du signifiant dans ce qui n'en a pas de prime abord. Comment détacher un homme de son émotion... l'art est la matérialisation de l'émotivité, la photographie n'est que son prolongement, quel que soit le sujet.
La seule arme du photographe pour se prémunir d'une confusion à son objet ?... l'accepter. Devenir ce que l'on est et l'accepter est un chemin difficile... l'art est là pour nous y aider, le monde pour nous offrir la joie de nous y contempler. Autrui ne peut être un élément susceptible de nourrir la création que si il nous renvoie à nous même : l'homme ne fait rien, il me semble, gratuitement... son narcissisme est simplement magnifiquement créateur. La limite de l'homme ne s'arrête que là où elle se fixe et elle est toujours une manifestation égotique... à moins d'être Jésus.
J'aimerai pouvoir être au delà de la possession, de la projection... mais j'ai l'intime conviction qu'en révélant le monde, nous ne faisons que nous y refléter.

Elios, alias l'ennuyeux.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 09:12

L'enjeu n'est pas de forcer l'adhésion.
Comprenne qui voudra.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   01-10-2005 12:38

"Le jugement, c'est la volonté d'avoir raison". Nous jugeons d'après nos valeurs et non pour avoir raison. Avant tout, il y a le "connaîs toi, toi-même" et l'acceptation de ce toi-même. Ce toi-même est l'ensemble de nos valeurs morales. Changer les points de vue, bien entendu, pour mieux comprendre et faire évoluer la pensée si l'autre point de vue nous fait grandir, et le refuser s'il nous avilit. Si nous communiquons, c'est pour nous enrichir du point de vue de l'autre. Tout le monde ne peut qu'être d'accord là-dessus !
Notre morale, n'est pas notre limite, c'est ce qui nous fait tenir debout.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   01-10-2005 12:51

Lorsqu'on est dans le "connais-toi, toi-même", alors on ne se sent plus juger, on découvre simplement que l'autre ne pense pas comme nous.
Se sentir juger, n'est-ce pas se condamner soi-même ?
Bonne journée à tous


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Henri Gaud 
Date:   01-10-2005 13:54

"Je me dis que s'il me reste 50 ans a vivre j'aurai sans doute le temps de faire les photos qui trottent dans ma tête, le reste n'a pas d'importance."

Xavier m'incite à poster cette phrase en regard de :

«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».

Pourquoi pas,
Mais la phrase du mois (pas du MOI of course ;-)))
M'inspire autre chose.

Photographier et voir c'est la même chose,
Sauf qu'il n'y a pas toujours un film,
En fait voir photographiquement permet de cumuler des images bio-virtuelle (dans ma tête),
Pour pouvoir trouver son sujet,
Et ensuite les poser sur un film.
Les images vues et extraite mentalement de notre visite du monde,
Sont ensuite facile à retrouver ou à trouver ailleurs.

C'est ainsi que ma meilleure source d'inspiration reste le pare brise de ma voiture,
Qui me sert de grille de cadrage et guide mon cheminement photographique au long des kilomètres.
Bientôt un sujet sur l'autoroute s'impose à moi,
Avec qq amis bien sûr, un projet collectif ;-)))

HG


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 14:01

Merci Jocelyne d'apporter un peu de ce côté féminin que bien des hommes cachent…


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   01-10-2005 14:17

Ma reflexion a donc un sexe ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 14:31

Non.
Un équilibre entre les deux… peut être.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   01-10-2005 14:32

M. Eno, pourriez aussi parler ds le vent … Ce serait plutôt « comprenne qui pourra » ; ms on comprendra que votre Un projet vs accapare pour les efforts de vs faire bien comprendre par autrui …
Jocelyne, plutôt que « morale » mettons « entendement souverain » (déjà pas mal … et puis « morale », de saveur un rien psycho-rigide). Raison et connaissance (empirique), intuition et expérience (sensible) ; et rien n'indique encore que nos deux émisphères soient en voie de se scinder …
Henri, m'est avis que c'est tout un Monde qui sépare penser une image et faire une photographie , (pour ne pas dire un gouffre) … Ou dit autrement : entre d'une part la perception et l'acte de fabrication d'une image ; et d'autre part plus encore, entre la perception et la réalité telle qu'elle se présenterait par elle-même …
Et votre cadreur « parebrise », on pourrait aussi l'appeler « syndrome sncf » (parce que plus difficile encore de s'arrêter et de poser le trépied …) … Cela dit, suis sur un projet pas très éloigné (voiture), pour lequel j'aurais d'ailleurs un de ces quatres conseils de fabrication à demander par ici … (amortisseurs dédiés à la photographie …). Un projet collectif (d'édition ?) pourquoi pas …?
(Et si le croiseur appareille — avec un enthousiasme évident — vs me feriez une localisation un rien plus précise, histoire de combler ma géographie lacunaire ?)
Bonnes projections à tous. ~ À suivre. ~ AlexSj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jean d 
Date:   01-10-2005 14:34

«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».

Je ne suis pas certain de vouloir absolument photographier tout ce que je vois.

Au hasard de mes déplacements cependant, j'ai des pulsions photographiques.
Frustrantes, la plupart du temps, parce que:

- je n'ai pas le temps,

- je n'ai pas le matériel, ou le BON matériel,

- j'ai une impossibilité conjoncturelle de faire cette image (le plus souvent en voiture comme Henri, impossibilité de s'arrêter là, par exemple),

- l'image est tellement fragile ou éphémère qu'il serait bien optimiste de vouloir la capturer,

- le fait de sortir un boîtier, même un M, induirait un parasitage dans la scène du fait de ma présence voyeuriste.

Allalla.
Cette phrase du mois m'a au moins donné mal à la tête.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Henri Gaud 
Date:   01-10-2005 14:42

<<(amortisseurs dédiés à la photographie …)>>

Vous offrir une DS, c'est le top pour les PdV en roulant.

<<Henri, m'est avis que c'est tout un Monde qui sépare penser une image et faire une photographie , (pour ne pas dire un gouffre) … Ou dit autrement : entre d'une part la perception et l'acte de fabrication d'une image ; et d'autre part plus encore, entre la perception et la réalité telle qu'elle se présenterait par elle-même …>>

Pas si sûr de la taille du gouffre, il s'agit plutôt d'un gouffre quatifiable en temps,
Je suis très long à murrir mes projet et l'autoroute me facilite le cheminement de la pensée, ensuite je fait tout autre chose, mais cela passe par ce défilement d'image.

Quand le défilement autoroutient se met en place, ce n'est plus de la perception, on est déjà dans la fabrication.

<<(Et si le croiseur appareille — avec un enthousiasme évident — vs me feriez une localisation un rien plus précise, histoire de combler ma géographie lacunaire ?)>>

OK

<<Et votre cadreur « parebrise », on pourrait aussi l'appeler « syndrome sncf » (parce que plus difficile encore de s'arrêter et de poser le trépied …)

Il n'est pas question de s'arrêter, c'est juste une construction mentale qui se développe pour donner lieu à des images, beaucoup plus tard.
Mais plus je roule, plus j'ai d'idée, c'est peut-être la route, le pare brise qui les fabrique.

HG


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 14:45

Monsieur Alex,

Un seul projet : la connaissance.

ee faire comprendre par autrui…
A quoi bon ? Pour gagner des voix ?
Enrichissons-nous des différences !

= )


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Henri Gaud 
Date:   01-10-2005 14:50

Très drole,

Pier eno, vous prétendez pouvoir vous enrichir des différences,
Sans un minimum de compréansion,
Pour ma part la connaissance est un vecteur qui permet de comprendre les différences,
Sans connaissance tout est gris, il n'y a plus de différence,
S'enrichir du néant c'est un peu difficile.
Comment avoir des connaissances en faisant l'impasse sur l'idée de se faire comprendre.

HG


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 15:28

Où est la limite entre "vouloir se faire comprendre" et "vouloir emporter l'adhésion" ?

Le point de vue autre est riche en ce qu'il m'est étranger. Il s'agit de vivre avec, sans vouloir trop le réduire à soi.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   01-10-2005 16:00

M. Eno
Rien à faire de vs faire bien comprendre ? (même qd ça vs est explicitement demandé). Serait-ce exclusivement des « marques de sympathies » que vs rechercheriez en intervenant sur forum ? Votre « point de vue autre » à vs est pour le moins obscur (puisqu'on vs le dit, sur forum …) — et c'est pas pour s'enrichir mais tâcher de ne voir un fil trop décousu … au mieux de la curiosité à l'egard de votre obscur avis si vs voulez … La différence ne peut se concevoir sans échanges … (ou compréhension) ; « échanger » ça vs dit qque chose ? ou z'êtes sur forum juste pour parler seul, et qd par hasard z'êtes compris, vs flatter que ç'ait porté ?
Pourriez tout aussi bien faire un blog (l'appelleriez « comprenne qui voudra ») ; et donner l'adresse ensuite sur un nv fil du forum … Au cas où.
Henri
Pour les amortisseurs j'ai une idée assez précise en tête (le contraire d'arrimer la camera à la Porsche, comme JP Ronzel ds le bouquin l'Objet … de Bouillot de 1978) ; qque chose comme « de l'anti-phase » (pas loin du steadycam ms fixé hors du corps). Mais je reviendrai m'adresser aux ingénieurs avec qques premières esquisses plus précises …

Salute ~ ASj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   01-10-2005 16:03

Zououou ! … la 2e balise d'italique … (on s'en fout)


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 16:39

Avouez que la question n'est pas simple !
Chercheriez-vous une réponse immédiate, suffisament claire pour faire consensus ?


D'avoir piqué votre curiosité me satisfait pleinement. = )

-

PS : s'il-vous-plaît, laissez tomber cette acrimonie.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   01-10-2005 16:58

Très bien. Faux départ. Table rase.

Et si vs repreniez à « ce jeu des limites peut avoir cours. Le point de vue se forme dans la conscience des limites, il en est la concrétisation (…) et la bonne photographie est peut être celle qui sait faire apparaître ces différents niveaux de limites. (…) Au delà du sujet, ce sont donc des limites (…) qui deviennent sensibles » … ?
La ligne (de départ) semblait intéressante … et mériterait un poil de développement (de nvx mots) … Si ce n'est pas trop demander à votre sens de l'ellipse et sans rien vouloir enlever à votre goût de la satisfaction.

Merci merci (peut-être). ~ ASj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Elios 
Date:   01-10-2005 19:43

pier eno, m'est avis qu'être incompréhensible n'est pas une marque d'intelligence... bien au contraire ! Je ne doute pas de votre grand savoir... mais il me semble que lorsqu'on paraît aussi embrouillé à l'écrit, la réflexion à son origine ne me semble pas pouvoir être plus claire... Votre charabia traduit un mépris profond pour autrui, vous n'êtes pas le petit philosophe méprisé. Il me semble qu'à plusieurs reprises certains vous ont signifié que votre ECRITURE et non votre pensée était elliptique... le diapason n'est pas l'adhésion, mais un accord de communication.

Cordialement,
Elios

P.S : Ne vous flattez pas non plus dans le sens inverse ! Etre incompris n'est pas toujours un manque de "savoir" ni un manque d'ouverture d'esprit de son interlocuteur...


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   01-10-2005 20:37

Ce post-scriptum me rassure !
= )


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Elios 
Date:   01-10-2005 21:09

En même temps, acceptez donc que lorsqu'on ne peut vous lire et vous comprendre, il est encore plus insultant d'être pris pour un c... . Les ellipses appellent au contre-sens il me semble.
Ceci sera donc ma dernière intervention sur cette discussion stérile (soupir) et j'aurais le plus grand plaisir de lire vos prochains éclaircissements qu'on vous a, par ailleurs, déjà demandé et que vous n'avez toujours pas donné... par mépris, à vous lire, on peut le penser. Mais dans le doute, je préfère croire que c'est un contre-sens.

Elios ;-)


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: romain 
Date:   01-10-2005 21:18

J'attendais avec une certaine impatience la phrase du mois pour ouvrir une fenêtre parce que ça commençait à sentir le renfermé et la transpiration. Hum.... l'air frais ... ça aura duré moins de 20 messages et c'est reparti pour la castagne sans intérêt...
Bon match à tous.

romain


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   01-10-2005 21:25

Allez, Pierro, lâchez-vous donc un peu ! Arrêtez donc de bloquez sur votre pseudo contentement contrit. Et ayez donc l'amabilité de nous préciser le sens de votre première idée.
— Et soit dit en passant, vous bloquez le fil, qui aurait pu se développer passionnant …

(avant-hier 10h10) vous disiez donc :

« Ce jeu des limites peut avoir cours. Le point de vue se forme dans la conscience des limites, il en est la concrétisation (…) et la bonne photographie est peut être celle qui sait faire apparaître ces différents niveaux de limites. (…) Au delà du sujet, ce sont donc des limites (…) qui deviennent sensibles » … ?

Sinon, tant pis, restez donc avec votre quant à soi …



ET POUR TENTER DE RÉACTIVER, rappelons l'impulsion de Robert Cologni :

Cette réflexion de Goethe au cours de son voyage en Italie.
«Ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai pas vu».
Peut-on la détourner en disant?
«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».

RC

À SUIVRE !!!


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Michel Guigue 
Date:   01-10-2005 21:34

Je passe un bon moment ce soir, à lire ces déclarations ; sauf les dernières, inévitables au bout de quelques dizaines d'interventions.

«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».

Pourrait-on le formuler ainsi :

<<Ce que j'ai photographié, je l'ai "vu">> ? Rejoignant ainsi les propos d'Henri.G quelques lignes plus haut.

C'est comme cela que je fonctionne pour bon nombre de photographies, réalisées souvent longtemps après les avoir visualisées et paufinées virtuellement.

M.G.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Xavier R 
Date:   01-10-2005 22:53

Je photographie quelque chose, parce que j'ai une idée derrière la tête.
Et si à la place de "point de vue" on disait point de vouloir"?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   02-10-2005 09:47

Rien à ajouter désolé.
Aucun mépris vu d'ici. Seulement une tentative d'apporter une pierre. A ce titre, il faut relativiser l'importance de ce propos.

Est-ce un traitement réservé aux nouveaux venus ? Un test ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   02-10-2005 10:41

Bonjour à tous,
Je ne comprends pas cette agressivité envers pier eno. Nous sommes sur un forum où chacun a le droit d'exprimer tant qu'il reste dans le respect de l'expression de l'autre.
Ce qui me plait sur le fil de la phrase du mois, c'est que souvent la discussion prend une tournure philosophique. Chacun s'y exprimant, s'y abreuvant, jusqu'à que, malheureusement, ça tourne à l'attaque. On peut être ou ne pas être d'accord, un point de vue est un point de vue, et de quel droit refuserions-nous un point de vue différent ?
Elios, j'ai trouvé votre réponse à Henri Peyre parfaitement argumentée et pourtant Henri Peyre n'a fait que développer le point de vue de pier Eno !

"sans vouloir trop le réduire à soi". Trop est déjà mieux, non ? Voyez les idées font leur chemin.
Bonne journée


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   02-10-2005 11:48

Sans issue.
Pas d'agressivité ; mais une sincère demande de développement (en fait plusieurs) ; traitées avec une simple fin de non recevoir. L'input de Pier Eno (me) semblait lever des pistes sur le terrain d'un éclairage nouveau, mais tout de même vachement obscur pour d'autres usagers du « forum » que lui même … On lui demande prosaïquement de bien vouloir développer son idée ; et pêle mêle adviennent de l'auto satisfaction, de l'indignation, de la hauteur, et de nvlles affirmations laconiques et péremptoires … (d'où peut-être un rien d'agacement).

Il est vrai que la « phrase du mois » emmène souvent le fil vers des détours passionnants. Et nouvel intervenant également sur cet intitulé, peut-être faudrait-il y sous entendre en fait un mode particulier d'expression : chacun irait de son intervention bien sentie (obscure ou lumineuse peu importe) ; pas de croisements, pas d'échanges, ni de propositions contradictoires ! Si les sages habitués pouvaient aider à débloquer l'engorgement du fil …

Michel G, Xavier R
Vous parlez de la somme de travail qui amènera à réaliser telle p.d.vue (« peaufiner virtuellement », « le vouloir comme point de vue ») ; c'est p't'être là qu'est véritablement le travail du photographe, bien plus que le seul process mécanique de captation de l'image (« savoir comment pour que … »). Vachement d'accord et rejoins là dessus HG avec vs.
Mais qu'est-ce que vs faites de la problématique du « voir » avec la photographie faite, et « ne pas voir » sans ?

À suivre ? ASj


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: romain 
Date:   02-10-2005 12:20

pas d'agressivité!? et maintenant vous êtes la victime... et maintenant un appel au secours après avoir jeté la première pierre.

ça ressemble; c'est ce qu'on voit tous les jours dans la cours de récréation.

romain


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   02-10-2005 12:44

Fou comme ce prisme du forum est confusant et déformant.

Romain
Bon, et si on n'essayait de ne pas voir de l'affect d'égo n'importe comment n'importe où ?
(Ce n'est plus Forum d'échanges photo mais Radio psycho. Bien tenté de vs remercier pour votre sagesse d'instituteur … STOOOOP ! Non, c'est sûr z'avez raison, laissons là tomber nos minérales incompréhensions).

Et c'est comment qu'on avance ?

Et votre contribution au fil ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   02-10-2005 12:52

Pas de solution.
Intervenez toujours dans l'idée d'ajouter une pierre à l'édifice.
Si une pierre est posée de travers, tant pis.
C'est un forum libre!
Mais, c'est un forum libre!
RC.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Xavier R 
Date:   02-10-2005 13:29

"Mais qu'est-ce que vs faites de la problématique du « voir » avec la photographie faite, et « ne pas voir » sans ?"


Une fois la photographie faites, et bien elle n'est plus à faire (en principe) si elle correspond a mon point de vouloir le problème du voir devient "vue" ou "pensé puis vu" et transmis pour voir à autrui.
pour ce qui est ne pas voir il me semble y avoir répondu dans mon premier post, c'est pour voir que je ne photographie pas en voyage.
Pour le reste du temps c'est à dire quand je ne voyage pas et que je photographie; ce que je ne vois pas je n'en suis pas conscient puisque je ne le vois pas ou bien c'est parce que je ne l'ai pas encore pensé ou que je n'ai pas envie de le penser. Pas envie de le voir comme je n'ai pas envie de lire un auteur de voir un film ou les toiles d'un peintre.
Parce que tout cela ne correspond pas à l'idée à l'envie, le désir que j'ai du monde.
Récemment j'ai entendu un artiste dire "Le réel il faut le créer" j'ai oublié qui et dans quelle discipline mais ce "réel" semble correspondre à l'idée que je me fais de la photographie dans "ma" pratique de celle-ci.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Pierre Stringa 
Date:   02-10-2005 14:47

«Ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai pas vu».
Peut-on la détourner en disant?
«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».

Désolé, en cas de répétition (je n'ai pas tout lu, suis un peu charette)...
Pour apporter un petit caillou à l'édifice, il me semble que le dessin participe de la méditation, la photographie de la contemplation. Avec comme corrollaire deux formes d'appréhension, de captation du Monde. La question du voir est "périphérique" dans la mise en équation des deux propositions (dessiné-photographier).

Voilà pour le caillou.
Pas plus de temps.

A+

Pierre


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pscl 
Date:   02-10-2005 17:16

Comme Gérard F. je crois qu'il faudrait au photographe une sacrée mémoire pour avoir vu comme un dessinateur.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   02-10-2005 19:39

«Ce que je n’ai pas photographié, dessiné, peint...je ne l’ai pas vu».
Il n'y a pas de créativité sans subjectivité. Le créatif est un individu qui est capable d'imaginer la réalité d'une diversité de points de vue différents, tous virtuels, et il est apte à les projeter dans le réel. La subjectivité est une forme d'appropriation de la réalité. Le créatif s'approprie un évènement et le déplace virtuellement dans un contexte qui lui paraît le plus adapté.
Je suis d'accord avec Henri Peyre et Pier eno pour la capacité de l'artiste d'imaginer la réalité d'une diversité de points de vue différents, sauf que pour en faire quelque chose il doit se l'approprier.
Alors, ce genre de gymnastique mentale est-elle possible sans avoir vu ou avoir cru voir ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   02-10-2005 19:50

"L'art n'est pas la copie d'une réalité mais bien une vue de l'esprit." Dans le bouquin Hans Hartung Photographe de Jacques Damez.
"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible." Paul Klee
"Voir", c'est sûrement plus que voir! On peut voir avant de faire la photo ou le dessin mais qui demande sans doute plus d'impregnation du sujet?
RC.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: René Snyders 
Date:   02-10-2005 19:54

Clin d'oeil aux riches terminologies de ce fil !

« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. »

Boileau, Paris, 1636 - idem, 1711, Arts poétiques, 1674.

RS


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   02-10-2005 20:03

D'accord. "Ce genre de gymnastique mentale = vue de l'esprit.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   02-10-2005 20:09

Excusez-moi, je n'ai pas fini que c'était déjà parti.

Si on est d'accord pour dire que c'est une vue de l'esprit, alors Goethe n'a peut-être pas utilisé le verbe voir dans sa signification première mais "voir" dans le sens artistique et donc impossible pour lui de dessiner quelque chose qu'il ne s'est pas approprier.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Zoran 
Date:   02-10-2005 20:29



Oui Jocelyne,
c'est l'évidence.

ZK


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pscl 
Date:   02-10-2005 20:45

"Dessiner= représenter au moyen du dessin" :-)


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   02-10-2005 21:42

Evidence, vous croyez ?
La lecture de ce fil ne m'en a pas donné l'impression


 
 voir ?
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   02-10-2005 21:48

Il y a une immense différence entre voir une chose sans le crayon dans la main, et la voir en la dessinant. Ou plutôt, ce sont deux choses bien différentes que l'on voit. Même l'objet le plus familier à nos yeux devient tout autre si l'on s'applique à le dessiner: on s'aperçoit qu'on l'ignorait, qu'on ne l'avait jamais véritablement vu.
VALÉRY, Degas, 1949 [1936], p. 57.

Source ATILF.

Goethe écrivait-il autre chose ?

JLS


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   02-10-2005 22:18

S'approprier, d'accord. Mais appropriation n'est pas possession !

Rendre propre à…
Et dans le cas qui nous intéresse, propre à inventer une forme neuve, autonome. Un objet qui vient combler ce que nous percevons comme un manque. Un manque au Monde.
C'est en fait plus de l'ordre de la dépossession ! = )

Et cette forme, l'avions-nous déjà vue ? Prévue ? L'avons-nous simplement reconnue ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne baud 
Date:   03-10-2005 09:21

De toute façon, je suis d'accord avec vous pour ce qui est de la possession. Ne pas l'être, serait oublier que sur cette terre, nous sommes invités. nous n'avons rien à perdre, puisque tout à laisser.

Pour JLS
Difficile de répondre à ce que Goethe voulait dire ?
Pas plus que pour Verlaine ou Chateaubriand et tous les autres lorsque nos profs de français s'échignaient à nous faire dire à tout prix ce que ces poétes voulaient exprimer, à l'aide d'alitérations et autres techniques éprouvées. Comme si la poésie devait s'expliquer. J'aurai préféré qu'ils nous demandent ce que nous ressentions.
Rien qu'ici, sur ce forum, combien de malentendus... parce qu'on ne comprend pas ce que l'autre veut dire.
Alors Goethe voulait dire ce que chacun pense qu'il voulait dire, et ce forum sert à ça, à dire ce que chacun a envie de dire, et si l'autre dit ce que moi, je ne dirai pas, laissons le faire, peut-être que je n'ai pas dit parce que je n'y ai pas pensé.
Bon, je m'amuse. un peu plus de sérieux Svp.
Je suis d'accord aussi avec Goethe; Le dessin m'oblige à regarder et bien plus que ça encore, à décortiquer.

"Et dans le cas qui nous intéresse, propre à inventer une forme neuve, autonome. Un objet qui vient combler ce que nous percevons comme un manque. Un manque au Monde.
C'est en fait plus de l'ordre de la dépossession ! = )"
Qui dit depossession dit possession. S'il n'y a plus manque, il y a possession ?
Bonne journée à tous. Maintenant il faut bosser.
Jocelyne


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: daniel bouzard 
Date:   03-10-2005 09:39

Bonjour,

«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».

Pour moi c'est évident dans le sens ou voir est différent de regarder il y a des milliers de choses que l'on regarde tous les jours sans les voir. C'est ainsi que je le "vois"

Daniel


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   03-10-2005 09:41

Qui dit dépossession dit possession.

Ach ! Oui et non !
Dépossession de quelque chose qui vient de soi, de quelque chose qui s'est élaboré à l'intérieur, la "possession" n'ayant — si elle est — duré que ce temps de maturation.
Peut être d'ailleurs plus une possession qu'on subit, comme possédé, habité, qu'on arrive à être par une idée…
A ce titre, ce qui ne m'a pas habité, je ne l'ai pas photographié.



S'il n'y a plus manque, il y a possession ?

No sé !


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne baud 
Date:   04-10-2005 12:39

Bonjour,
"A ce titre, ce qui ne m'a pas habité, je ne l'ai pas photographié."
«Ce que je n’ai pas photographié, je ne l’ai pas vu».
Amis photographes, avez-vous toujours été habités par ce que vous avez vu et donc photographié ? Rassurez-vous, je ne veux pas jouer à Socrates, mais tout ça n'est vraiment pas aussi évident que cela en a l'air. Les mots, c'est compliqué, alors à relativiser...
Bonne journée
jocelyne


 
 vive le Foot
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   04-10-2005 12:42

"je ne veux pas jouer à Socrates"

C'est trop facile ???

JLS


 
 Re: La phrase du mois - octobre
Auteur: jocelyne baud 
Date:   04-10-2005 14:58

Facile, c'est-à-dire ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   04-10-2005 15:41

Et Goethe aurait-il fait de la photographie ?

La technique « dessiner » ne serait-elle pas ici anecdotique dans l'idée soulevée ? et l'inévitable problématique du rapport au Réel n'aurait-elle pas été un peu vite écartée ?

La photographie à son arrivée n'a-t-elle pas précisément posé qu'en fin de compte la Réalité demeurait inaccessible ? c.à.dire que même la plus indicielle qui soit, toute image en définitive reste surface opaque (cf Rosalind Krauss). Et le « voir » de l'artiste devant au final se contenter d'une image par essence limitée, tout le travail consisterait en cette transcription de l'expérience de la vision en une nouvelle et surprenante matière, c.à.dire faite de main d'homme (une image), seule à même d'exprimer notre rapport (ici visuel) au Monde, tout autant que son irréductible limitation.
(Que cette image soit dessin, peinture … ou photographie savamment élaborée)

En d'autres termes : on ne voit jamais rien, nous sommes aveugles face à la profondeur de la Réalité ; la seule façon d'apercevoir un tant soit peu de ce « Grand quelque chose qui nous entoure » serait de concevoir et construire de l'image (d'ailleurs tradition immémoriale), image qui aujourd'hui nous le savons, de toute façon demeurera restrictive.

Semble que ce serait là que « ce que je n'ai pas photographié je ne l'ai pas vu » prendrait sens.

À suivre. ~ Alex Sj

(ps. M. Eno, aujourd'hui étant un nouveau jour, JE serais particulièrement intéressé par un développement de votre « la bonne photographie est peut être celle qui sait faire apparaître ces différents niveaux de limites », ayant sous le coude un projet pas loin de cette problématique générique de « limite » — éventuellement, pourrions passer mode mail direct ~ Merci)


 
 Mains négatives
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   04-10-2005 15:55

C'est bien plus qu'une métaphore photographique :

http://www.culture.gouv.fr/culture/archeosm/archeosom/imatges/archeosm/cosker-m.jpg

http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/pigments2.html

JLS


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   04-10-2005 16:04

...toujours dans le sens d'ASJ :

(...)There is a Cave
Within the Mount of God, fast by his Throne,
Where light and darkness in perpetual round
Lodge and dislodge by turns, which makes through Heav'n
Grateful vicissitude, like Day and Night;
Light issues forth, and at the other dore
Obsequious darkness enters, till her houre
To veile the Heav'n, though darkness there might well
Seem twilight here;(...)

Miton - Paradise lost - Book VI
JLS


 
 ReRetour à Gothe
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   04-10-2005 16:20

un projet pas loin de cette problématique générique de « limite »...

"une grande oeuvre par contre demande une pluralité de vues, et c'est là qu'on échoue. (...)

Il ne faut pas se contenter de faire des pas qui mèneront un jour au but, mais chaque pas doit être un but et être considéré en lui-même comme un pas.

18 septembre 1823. Op. cité

JLS


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Xavier R 
Date:   04-10-2005 17:30

Ce que je n'ai pas photographié je ne l'ai pas vu. Possible. Cela ne veux pas forcément dire que j'ignore son existence. Je ne suis pas le seul photographe au monde.
Il y a aussi les Dessinateurs, Peintres, Cinéastes, Ecrivains. Tout ces gens qui me donne à voir à entendre à lire. A pouvoir choisir.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Xavier R 
Date:   04-10-2005 19:06

orthographe
qui me donnent


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   04-10-2005 23:45

M. Pier Eno
Sous tous les sens qu'on la regarde, votre adresse email est tout bonnement indéchiffrable et non valide.
Serait-ce intentionnel ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: ASj 
Date:   04-10-2005 23:48

Rectification. (Et sorry). Retrouvée sur une de vos interventions précédente. Peut-être celle-là fonctionne-t-elle ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   05-10-2005 08:21

! srevne'l à zesil ¡

avec un miroir…


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   05-10-2005 10:17

Pour répondre à une stimulante intervention, une petite suite inachevée.

La technique « dessiner » ne serait-elle pas ici anecdotique dans l'idée soulevée ? :

Peut-être, mais sans oublier que dessiner et photographier sont définitivement deux actions différentes dans leur essence et par leurs effets à beaucoup de points de vue.

L'inévitable problématique du rapport au Réel n'aurait-elle pas été un peu vite écartée ? :

Non, car cette problématique sous-tend le débat sans toujours être rappelée explicitement par les intervenants.

La photographie à son arrivée n'a-t-elle pas précisément posé qu'en fin de compte la Réalité demeurait inaccessible ? :

La réalité n'est pas totalement accessible. Aucun Pic de la Mirandole ne peut aujourd'hui tout savoir du monde.
Les théories scientifiques contemporaines (la relativité notamment) ont montré les limites de l'entendement humain à appréhender complètement la réalité.
Il n'y a guère que les idéologies et les religions à proposer une compréhension définitive du monde. C'est-à-dire un seul point de vue.
D'ailleurs les idéologues et les théologiens proposent des objets qui ne sont pas de ce monde et qui nous manqueraient: sens de l'Histoire ou Dieu, paradis perdu ou âge d'or, faute originelle ou lutte de classes, rédemption ou révolution, libération ou salut, etc.. ( Voir Comte- Sponville et à Wittgenstein - le logicien, pas le pianiste manchot-). Autant d'objets non "photographiables" sans falsification.

On ne voit jamais rien, nous sommes aveugles face à la profondeur de la Réalité ; La seule façon d'apercevoir un tant soit peu de ce « Grand quelque chose qui nous entoure » serait de concevoir et construire de l'image (d'ailleurs tradition immémoriale), image qui aujourd'hui nous le savons, de toute façon demeurera restrictive :

L'image restera restrictive de la réalité. Une image ne peut pas contenir le monde. Elle n'est pas la réalité : "Ceci n'est pas une pipe" de Magritte. L'image peut informer, déclencher des émotions ou susciter des souvenirs : "Cela n'est pas la réalité".

Pourtant l'absence d'image ne rend pas aveugle. C'est simplement moins d'information sur le monde ou sa réalité.

Cordialement.


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: caro 
Date:   05-10-2005 13:20

bonjour,

"Er dient ihm nür koperlich".
Cette autre phrase de Goethe signifie il le sert seulement physiquement.( sa pensée est ailleurs , personnelle).
Les deux phrases se rejoignent, pour cet écrivain seule la pensée personnelle compte , la perception individuelle a de la valeur.

Ainsi dans la vie je passe, je regarde des lieux ou objets familiers et soudain un jour , le regard change...un regard différent , alors avec un modéle je propose une petite histoire ; chaque photo perso est un début de récit, une mise en scéne est la photo se construit.
Il s'agit d'une harmonie fugitive avec le modéle :se comprendre pour réaliser une image.
Parfois la sensibilité est trop éloignée et la compréhension n'existe pas : point de photo.
J'ai sans doute dévié un peu ..avec ce cas pratique de photo avec modéle.

bonne journée
Caro


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: mathieu D 
Date:   05-10-2005 20:13

Pour moi (aussi), cette "phrase du mois" est aussi la phrase du "moi".

Je dirais pompeusement: "ce que j'ai photographié, j'espère l'avoir bien vu pour bien le donner à voir".

Et c'est (presque) tout.

Amités


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: Zoran 
Date:   05-10-2005 21:01



Pour moi (aussi), cette "phrase du mois" est aussi la phrase du "moi".

Bravo Mathieu !
En plein dans le mille !

:-)))))


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   10-10-2005 15:55

Pour Robert, parce qu'il est le seul à oser SE risquer à des questions sans réponses définitives. (Aussi pour faire un peu monter son compteur-audimat. = ))

-

Ce qui compte au fond, c'est que ce que j'ai vu, tu ne le verras pas.
Autant alors jouir du point de vue, parce qu'il est autre, et non plus vouloir le prendre pour soi, le faire sien, comme s'il était réductible — logique de la Perspective avec son point de vue unique, suffisamment réduit pour être endossé par quiconque…


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: sniper 
Date:   11-10-2005 14:55

tu fais des tofs sans images ou quoi ?


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: sniper 
Date:   11-10-2005 16:41

"For me, seeing is a form of thinking."
Andreas Gursky

si ça peut aider


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne 
Date:   12-10-2005 21:51

Bonsoir,
A quelqu'un qui multiplie les points de vue : croyez-vous qu'il existe des questions avec réponses définitives ?
Je crois que l'on ne puisse jouir d'un point de vue que parce qu'il est autre. Si cela n'est pas le cas, alors il nous conforte dans ce que l'on connaît déjà et l'on perd la joie de la découverte, de la nouveauté, de l'étrangeté.
Faire sien n'est pas réducteur, c'est au contraire un enrichissement extraordinaire. Lorsqu'une idée nouvelle surprend et plaît, si elle m'élève, alors je n'hesite pas à me l'approprier. On appelle cela être influencable. L'influence des meilleurs, je prends sans hésiter.
Ce qui réduit, ce serait de penser que, seul, notre point de vue est valable et vouloir qu'il soit universel. La multiplication des points de vue participent de l'intelligence. Parmi tous ces points de vue, choisir le sien, en en acceptant les limites, ça participe du "connaîs toi, toi-même."
Bonne nuit
Jocelyne


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno (86.197.148.---)
Date:   13-10-2005 09:18

croyez-vous qu'il existe des questions avec réponses définitives ?
Oui, cette question même… à laquelle une autre réponse est "non" ! = )

L'influence des meilleurs, je prends sans hésiter.
D'accord. C'est ce qui nous fait progresser.
Plus qu' "influençable" : plastique


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: jocelyne baud 
Date:   13-10-2005 13:39

"croyez-vous qu'il existe des questions avec réponses définitives ?
Oui, cette question même… à laquelle une autre réponse est "non" ! = )"
Bien vu !

"Plus qu' "influençable" : plastique…"
?
Bonne journée


 
 Re: La phrase du mois - octobre 2005.
Auteur: pier eno 
Date:   13-10-2005 13:59

Plastique parce que ça laisse supposer qu'on puisse "agir" sur notre propre malléabilité…

NB : ceci dit sans aucune certitude ! = )




 
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