Auteur: Jean DESMAISON
Date: 05-08-2005 18:14
Bonjour bonjour,
Tout d’abord merci à tous pour vos messages de sympathie, publics et privés. Ca fait chaud au cœur.
Je viendrai donc mais seulement quelques minutes le samedi sur le forum.
De fortes rencontres photographiques pendant ces quelques semaines.
D’abord Arles.
A Arles, le Leica se porte cette année sur l’estomac, légèrement incliné sur la gauche.
Je partage ce qui s’est dit ici, et ce qui se dit sur place au sujet des Rencontres:
1/3 de génie
1/3 de déjà vu
1/3 poubelle
Mais chacun sa poubelle hein, on se fâche pas.
Anecdote, tout de même :
Une rombière variqueuse affublée d’un tailleur trop grand de chez Castelbajac (un nullard, même s’il est limougeaud), flanquée d’un Leicaflex, dont la couche de poussière sur la frontale en disait long sur la date de sa dernière utilisation, était en pâmade extatique proche de l’orgasme devant une œuvre dont je dirais, après examen attentif, qu’elle pouvait représenter un étron de chien mal chié sur une fleur de pissenlit.
Un vieil adage desprogien me revint alors :
« Si l’art était de la merde, les snobs en seraient les mouches ».
De haute résolution, peu de choses.
Les formats de tirage comme à l’accoutumée vont du timbre poste à la quatre par trois quel que soit le format natif.
A noter tout de même le travail (déjà vu) de Barry Frylender, avec des tirages monstrueux sur lesquels on compte encore les poils de nez.
De beaux portraits de vieux, également, qui valent le voyage.
Mais globalement, il faut être honnête, Arles lave bien la tête et les yeux.
Dans ma progression vers mon île de beauté, j’ai fait une escale à Aix en Provence où je suis tombé (par hasard) sur l’une des (premières ?) expos de Depardon Cours Mirabeau qui « photographie la France ». Ici, la Provence.
En suis sorti aussi froid qu’un nez de chien bien portant.
Je vois toujours pas.
J’ai compris avec la plaquette intellectualisante à l’excès et les dithyrambes extatiques d’experts culturels qui est distribuée à l’entrée que c’était pour les générations futures.
Bon bon. OK. Moi je serai mort.
Rencontre également de Pierre B le marseillais, très grand photographe-philosophe-penseur-poète qui sévit sur ce forum. Echange de vues et de vins. Pierre, on recommence quand tu veux.
Rencontre tout aussi chaleureuse avec Jean-Philippe le bastiais et une soirée mémorable à regarder ses images de la Corse.
Je lui en ai piqué 3. Si ça sort d’ici je saurai que c’est vous.
Et puis, si j’ai raté les miennes…
Un bonjour à sa charmante compagne et une pensée émue pour son chat splendide et expressif, chasseur assidu mais maladroit des mouches de la maison.
Pour le reste, un grand tour de Corse avec pour la première fois de ma vie un Flex-bi 3,5 autour du cou.
Et tu le sais, que tu l’as autour du cou.
La lanière date elle aussi de 56. Elle attaque la 5ème cervicale pour la repousser vers les amygdales. Sympa.
Suis passé pour un branchiosaure, le regard des autochtones et des vacanciers allait de l’appareil à moi et de moi à l’appareil, l’anachronisme les ayant rendus muets à force d’interrogation.
Finalement je me suis fait à cette ergonomie peu évidente à priori.
15 bobines en tout, noir et blanc, avec la lumière qu’il y avait, c'est-à-dire pas terrible, sauf le coucher de soleil sur les Calanches.
Dire qu’il y a des milliers de Français qui courent voir le Grand Canyon et qui ignorent qu’on a ça chez soi…
Deux expos à Bonifacio à voir dont l’une sur les photographes du bassin méditerranéen, avec des images effroyables des tueries en Algérie …
Heureusement, quelques lampées de Pietra ont eu tôt fait de me rendre le goût de vivre.
Encore merci à tous pour vos petits messages.
J’ai le sentiment d’avoir trouvé une deuxième famille.
Jean
|
|