Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 14-06-2005 19:23
Un verre « anti-Newton », c'est un verre clair dont une face est très légèrement dépolie.
Un verre plan, normalement poli, d'indice 1,5 réfléchit 4% de la lumière sur chaque face mais s'il est très plan, mis en contact avec une dorsale de film qui est également réfléchissante, on peut voir apparaître par réflexion ou par transmission des franges colorées dites franges de lame d'air ou de coin d'air.
Ce sont des couleurs d'interférences. Chaque couleur « code » un écart d'air entre la lame de verre et le film. Le même type de frange se forme lorsqu'une lame d'huile ou d'essence recouvre le goudron mouillé. Par réflexion, le contraste des anneaux de Newton est élevé, par transmission ce contraste est beaucoup plus faible mais les terribles anneaux peuvent apparaître sur une tirage dans les zônes de faible densité du négatif... ou d'une diapositive.
Un verre « anti-Newton » diffuse les rayons qui se réfléchissent dessus et cassent l'effet d'interférences... plus ou moins. Si le verre était aussi dépoli qu'un verre de visée, en mettant le côté dépoli contre la dorsale du film il n'y aurait pas d'interférences.
Dans les agrandisseurs à lumière dirigée ou a fortiori dans les projecteurs de diapositives, pour avoir un maximum de luminosité on travaille en lumière dirigée. Donc le verre anti-Newton est un dépoli de compromis. Suffisamment dépoli pour casser les franges de lame mince, pas assez dépoli pour empêcher que les condenseurs ne puissent plus focaliser les rayons dans l'objectif d'agrandissement ou de projection.
Avec un agrandisseur équipé d'une source à lumière froide ou grille fluorescente, j'aurais envie de dire que les anneaux de Newton sont moins gênants... les praticiens de ce genre de source confirmeront.
|
|