Auteur: Thierry Rebours
Date: 13-06-2005 17:51
extrait de Nice-Matin, le droit à l'image étant ici on ne peut plus concret :
La fleuriste de Saleya ne veut pas se voir en photo
On peut être fleuriste sur le Cours Saleya et ne pas avoir envie de « faire une fleur ». En particulier lorsqu'une société d'édition exploite son image sans autorisation.
Surprise de retrouver son étal, mais aussi sa silhouette sur des cartes postales, dépliants touristiques et autres... sets de table, Carme-lina Nonnis poursuit en justice la société éditrice PEC, basée dans les Bouches-du-Rhône.
Selon les avocats de la marchande, l'usage de ce cliché pris en 2002 pourrait porter ombrage son commerce. A ce titre, Mme Nonnis réclame 70 000 € de réparation devant le tribunal de grande instance.
« Notre cliente s'est aperçue que la photo était utilisée à des fins strictement commerciales, de manière indélicate, car elle a été prise sans son accord, justifie-t-on au cabinet Raynel-Milon-Dessis. C'est une atteinte portée au droit à l'image, car le procédé est choquant et le patrimoine culturel de la ville n'est pas mis en valeur ».
« Une façon de tenter sa chance au loto judiciaire »
A ces d'arguments, M* Ducrey oppose son propre raisonnement. « Pour son étal sur le marché, cette marchande bénéficie d'une autorisation précaire d'occupation du domaine public. Si elle obtenait gain de cause, cela voudrait dire qu'elle privatise l'image de cet espace public. »
Pour l'avocat de la société PEC, la requête de la plaignante est d'autant plus irrecevable que la photo en question, loin d'être dévalorisante, serait plutôt une « bonne pub » pour le commerce de fleurs.
Dans cette affaire, Me Ducrey croit surtout renifler le parfum de la cupidité. « Ce procès n'a de sens que pour battre monnaie, car on ne voit vraiment pas où est le préjudice. C'est une façon de tenter sa chance au loto judiciaire ! ».
Par son délibéré du 7 juillet prochain, le TGI devra trancher dans cet épineux dossier.
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