Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 10-03-2005 11:55
Bravo, Henri G. pour cette démonstration magistrale.
J'avais un peu espéré que tu trouves une luminance du ciel partout plus faible que celle de la neige, cela aurait été une découverte plus importante que celle du moteur à eau ou que celle du mouvement perpétuel : en un mot, ta fortune aurait été faite ;-);-)
Pour ceux qui n'ont pas de spotmètre, mettre en superposition visuelle le ciel bas et lourd à l'horizon et l'image du zénith-gris donnée par un petit miroir incliné de 45 degrés, doit permettre de voir facilement le diaph d'écart mesuré au spotmètre. Cette expérience, mais dans le cas du ciel bleu si je me souviens bien, est suggérée par Minnaert dans son fameux bouquin The Nature of Light and Colour in the Open Air.
Ce livre absolument indispensable à l'amateur de lumières dans le paysage avait été imprimé un jour en anglais chez Dover, puis il fut re-traduit et ré-édité chez Springer sous le titre : Light and Color in the Outdoors, Minnaert, M., Seymour, L. (translator and reviser), 5th edition, Springer-Verlag, 424 pages, 1995 ISBN: 0387979352
Je souscris entièrement à l'idée de diffusion multiple au niveau du ciel gris. Avec toute la déférence que nous portons envers Charles Baudelaire dans l'image qu'il se fait du ciel gris, et tout le respect que nous portons envers le modèle de ciel de nos ancêtres les Gaulois, il faut reconnaître que le modèle du ciel-plafond-plat, de luminance uniforme et identique dans toutes les directions (une luminance constante, donc, une source idéalement "lambertienne", vieux mot gaulois) ne correspond pas aux mesures d'Henri. Néanmoins dans un tel modèle la neige la plus blanche aurait exactement la même luminance que le ciel, à peine moins si elle est en pratique moins blanche que blanche.
Le spotmètre étant sans le dire un excellent luminance-mètre qui s'obstine à être gradué en IL au lieu d'être gradué en chandelles au pied carré (ce qui serait plus simple à dire), un ciel de luminance uniforme ne donnerait pas un IL d'écart comme cela, par définition même d'une luminance idéalement lambertienne indépendante de l'angle. Et l'honneur est sauf vis à vis de la conservation de la luminance et de la conservation de l'énergie, la luminance de la neige jurassienne ne dépasse donc pas celle du ciel gris au zénith. On respire mieux.
Quant à la mesure en lumière incidente de cette scène de neige sous ciel gris, avec son prétendu f/8 elle est, pour rester poli, parfaitement dans les choux. Mais cela on s'en doutait un peu : plus dure est la leçon !
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