Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 14-02-2003 12:08
En 6x6, il y a à mon sens deux pistes à explorer :
A - Le bi-objectif :
a) - Soit des Rolleiflex, avec lesquels on peut obtenir 3 focales, avec 3 appareils différents :
- le Rollei 2,8 ou 3,5 80 ou 75mm
- le Rollei Grand Angle (50mm)
- le Rollei "Télé" 135mm
C'est un choix à mon avis assez complet, qui peut se faire progressivement. Si la visée ou l'utilisation du Rollei focale "normale" vous déçoivent, vous pourrez toujours revenir en arrière, sinon, vous vous mettrez en chasse du GA et du Télé.
Ces appareils peuvent se trouver d'occasion, de préférence dans des magasins d'occasion où on peut voir, manipuler et même essayer les matériels. (Plutôt que sur les sites de vente aux enchères, où les surprises sont trop nombreuses)
La plupart du temps, seule la cellule est HS, le reste est en bon état.
b) - Soit un Mamiya C330 f qui offre un plus grand choix d'optiques (du 55 au 250mm) J'ai utilisé cet appareil il y a plusieurs dizaines d'années avec beaucoup de plaisir. Il se trouve toujours d'occasion. Etant "semi"-professionnel, ils sont moins rincés qu'un boitier Blad ou Rollei utilisé par des mariagistes pendant 15 ans...
B - Les mono-objectif : Bronica, Blad, Rollei pour lesquels l'approvisionnement en occasion est très régulier sur le marché de Paris, notamment. Ce sont de très bons appareils, bien qu'en Rollei série 6000, (appareil exceptionnel s'il en est) l'électronique et les motorisations m'inquiètent un peu quant à leur fiabilité. Idem pour les Blad FCC...
Avantage des 3 systèmes : si le format carré ne vous satisfait pas, vous pourrez toujours soit recadrer à l'agrandisseur, soit passer au format 4.5 x 6 en changeant de dos. Par ailleurs, le marché de la revente est toujours moins décevant qu'en 135.
Globalement, l'achat d'un appareil d'occasion en moyen format (et à plus forte raison en grand format) est moins une aventure qu'en 135... ou qu'en numérique. je m'explique :
1°) On trouvera toujours un atelier de réparation qui peut remettre le matériel en état (Atelier 102 à Paris par exemple).
Ma règle est "moins il y a d'électronique et plus c'est réparable" (y compris par "cannibalisation" d'un autre appareil en panne du même modèle).
2°) C'est une affaire de patience : on peut "chasser l'objectif ou l'accessoire" pendant des semaines. Il est évident qu'habiter à ou à côté de Paris offre plus de choix qu'au coeur de la Lozère.
Humeur : J'étais il y a quelques jours (méchamment, je reconnais) jubilatoire à l'annonce de l'arrêt de la commercialisation du Canon D60 au bout de 7 mois de production.
Quelle fuite en avant, quelle déception pour ceux qui ont investi quelques milliers d'euros dans un appareil haut de gamme et qui se demandent avant le premier anniversaire de cet achat combien de temps celui-ci sera encore réparable.
Du coup, je regardais ma Linhof ou mon Rollei avec tendresse (mais ça m'était arrivé déjà auparavant) en me disant qu'on aurait encore beaucoup d'années de vie commune, et que je risquais de tomber en panne (définitive, faute de SAV ou de pièces détachées) bien avant eux.
Au passage, la disparition des obturateurs Prontor et Compur - qui est passée quasiment inaperçue - m'a fait verser une larme beaucoup plus amère...
La voie des appareils à grande définition m'apparait chaque jour plus royale.
Cordialement à tous.
JLL
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