Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 04-01-2005 09:43
Christian,
pour moi, le Mamiya RB ou RZ 67 à main levée est tout simplement impensable.
Ce sont deux excellents matériels de studio, montés sur un bon Gitzo numéro 4, ou un engin de ce genre.
A main levée en studio, pendant une heure ou deux, admettons, en aménageant quelques pauses entre les clichés.
Mais n'imaginez pas emporter un RZ, trois magasins, un dos Pola, et trois ou quatre optiques, et vous balader avec tout ça une journée entière.
Ce n'est pas fait pour ça. J'ai "subi" le RB pour ce genre de photographie, et c'est rapidement intransportable. Si la balade photo, qui devait être une source de plaisir, se transforme en un parcours du combattant, on finit par prendre le matériel en grippe.
La première interrogation doit rester : carré ou rectangulaire. Ensuite, et seulement ensuite, seulement si on porte son choix sur le format rectangulaire, on se posera la question du rapport des côtés du rectangle.
Pour des amateurs, le problème de l'homothétie se pose différemment que pour les professionnels, parce que les impératifs de rapidité (recadrage) et de coût (perte de surface de papier) ne sont pas aussi prioritaires.
Il reste que le format carré reste un choix tout à fait à part, ne serait-ce que par la discipline qu'il impose dans la composition initiale de l'image. Je suis beaucoup plus "à l'aise" dans une composition rectangulaire, portrait ou paysage, que dans une composition carrée, qui nécessite une forte réflexion préalable.
Je crois que le format carré n'est pas naturel, et c'est ce qui fait tout son charme.
Parce qu'au bout du compte, quand on est confronté au cliché, le format carré "pardonne" beaucoup moins les défauts que le format rectangulaire.
Mais on ressent une véritable impression de plénitude devant un beau cliché carré, on n'éprouve pas le besoin d'aller voir au delà, alors que le format rectangulaire offre des perspectives "d'évasion".
C'est comme ça que je fonctionne, et j'aimerais savoir si je suis le seul : quand je regarde un cliché rectangulaire, j'ai tendance à inspecter en premier les bords du petit côté, comme si je cherchais à continuer le cliché, ou du moins à imaginer comment il pourrait se continuer
.
Alors que dans le format carré, (je dis bien "dans"), je suis pleinement satisfait, mes yeux se portent d'abord sur le centre de l'image, et je ne cherche pas à en sortir, et je déguste, je savoure la totalité de l'image. Le format carré me rassasie, alors que le rectangle me laisse un peu sur ma faim.
Je suis peut-être mûr pour quelques séances de psychanalyse... SI vous en connaissez un bon (Lacaniens s'abstenir)...
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